Les dépenses sont-elles pertinentes ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 3103 du 14/11/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3103 du 14/11/2015
 
MÉDICAMENTS

Actualités

Auteur(s) : Rémi Claude

Le rapport de l’OCDE prévoit une hausse de dépenses en médicaments due notamment aux spécialités onéreuses. Et met en exergue un coût élevé qui n’est pas toujours justifié.

Publié le 4 novembre, le « Panorama de la santé 2015 » dresse un bilan complet des systèmes de santé dans les pays de l’OCDE. Pour la première fois, il traite des dépenses pharmaceutiques au détail. En 2013, elles ont atteint environ 800 milliards de dollars, soit en moyenne 20 % des dépenses totales de santé. Elles s’élèvent en moyenne à 515 $* par personne. La France se situe au-dessus de la moyenne avec 596 $, soit à la 9e place, après l’Allemagne (678 $) et la Belgique (603 $), mais bien avant les Pays-Bas (397 $) et le Danemark (240 $). Ces dépenses représentent 1,6 % du PIB en France, contre 1,5 % en Allemagne, 0,9 % au Pays-Bas et 0,5 % au Danemark. Pour autant, les dépenses pharmaceutiques dans les pays de l’OCDE ont décru à partir de 2005. Cette évolution se traduit sur la progression des dépenses pharmaceutiques publiques, financées par la collectivité (voir ci-contre). Quant aux dépenses de médicaments à l’hôpital, les divs estiment qu’elles représentent un surcoût de 10 %, comme en Allemagne, à plus de 25 %, en Espagne ou au Portugal. En outre, elles augmentent dans plusieurs pays. En Allemagne, entre 2005 et 2013, leur croissance annuelle moyenne est de 2,2 %, contre 1,5 % pour les dépenses pharmaceutiques au détail. En Espagne, elles s’élèvent également à 2,2 %, contre – 0,2 % en ville.

Les prix des médicaments pointus trop élevés dans les 28 pays étudiés

« La multiplication des médicaments de spécialité explique en partie cette accélération, puisqu’ils sont plus souvent délivrés en milieu hospitalier (y compris en hôpital de jour) que par les pharmacies », commentent les divs. Or, cette tendance ne devrait pas s’inverser dans les prochaines années, alors que les pays ont depuis plusieurs années adopté une politique de maîtrise de coûts (baisses de prix, déremboursements, développement des génériques). Une autorisation sur deux de la FDA (agence du médicament américaine) concerne un médicament de spécialité depuis 2010. Et les divs de citer une étude d’IMS Health : « En Amérique du Nord, l’accroissement des dépenses au titre des médicaments de spécialité devrait représenter 53 % de la croissance totale entre 2013 et 2018, alors qu’en Europe il représentera 94 % de la croissance (plus lente) au cours de la même période. » Les prix des médicaments de spécialité sont souvent chers et les innovations onéreuses. Par exemple, pour les anticancéreux, les patients et les assureurs payaient 54 100 $ pour une année de vie gagnée en 1995. Ce coût atteint 207 000 $ en 2013. De plus en plus, les prix très élevés des nouveaux traitements freinent l’accès aux traitements. Mais l’autre difficulté que relève le rapport est que ces niveaux de prix « ne sont pas toujours synonymes de bénéfices importants ». Et de citer cet exemple : sur 12 nouveaux anticancéreux approuvés par la FDA en 2012, un seul offre un gain de survie supérieur à 2 mois…

* Au 9 novembre 2015, 1 dollar vaut 0,928 euro.

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