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Transactions
Auteur(s) : François Pouzaud
La frilosité des banques à financer des petites officines n’est plus à démontrer. Pourtant, l’installation de Pierre-Antoine Baysse à Cossé-le-Vivien (Mayenne) atteste qu’un projet audacieux qui tient la route parvient à trouver des financements.
A environ six mois d’intervalle, Pierre-Antoine Baysse, jeune pharmacien, achète deux pharmacies d’une commune de 3 000 habitants, Cossé-le-Vivien, située en Mayenne. Pour ces deux acquisitions
Ces deux pharmacies, mises en vente pour cause de départ à la retraite, ont été cédées autour de 75 % du chiffre d’affaires. « Dès mon installation, j’ai relevé des dysfonctionnements au niveau des horaires d’ouverture des deux pharmacies, explique Pierre-Antoine Baysse. Les deux titulaires s’étaient entendus pour fermer alternativement les samedis après-midi et les lundis matin. Alors que mon projet était de relancer l’affaire de mon officine, ces aménagements ne pouvaient pas me convenir mais je ne voulais pas me mettre mon confrère à dos et rompre toute communication. » Pour éviter d’en arriver à cette impasse, et comme le titulaire de l’autre officine ne trouvait pas de repreneur depuis plusieurs années, Pierre-Antoine Baysse lui a proposé de racheter son fonds pour le fermer. Ce qu’il a accepté.
Lors de la présentation de ce second projet d’acquisition, les banques ont vite compris que, dans ce condiv précis, la décision d’une fusion était la bonne solution et qu’elle devait être prise rapidement. Car laisser courir le temps et s’installer la concurrence entre les deux officines compromettrait un peu plus les chances de revente de la seconde pharmacie. « Elles ont vite pris en charge ce dossier. Or, souvent, avec un primo-accédant, elles attendent d’avoir vu un ou deux bilans après achat avant de donner leur accord », souligne Patrice Manquillet, du cabinet de transactions du même nom.
Pour regrouper les fonds propres nécessaires à cette seconde acquisition, le pharmacien propose à son adjointe, Angélique Besneux, de devenir associée. « A nous deux, nous avons réussi à constituer un nouvel apport, même s’il était en deçà des 20 % minimum exigés par les banques. » Mais, dans une période de taux d’intérêt excessivement bas qui favorise la capacité d’endettement, la SELARL n’a pas eu de difficultés à décrocher un second crédit. « Compte tenu qu’elles étaient trois à nous suivre sur ce rachat, nous avons même pu faire jouer la concurrence », souligne Pierre-Antoine Baysse.
* Le pharmacien a été accompagné par le cabinet Lecoeur Leduc et Associés et l’agence de transactions Patrice Manquillet Conseil.
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