« Une charte de bonne conduitedébut 2016 » - Le Moniteur des Pharmacies n° 3097 du 03/10/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3097 du 03/10/2015
 
INTERVIEW
ÉRICK ROCHE, PRÉSIDENT DE TEVA LABORATOIRES

Entreprise

Auteur(s) : Stéphanie Bérard*, Matthieu Vandendriessche**

Marché, déontologie, remises… Le président de Teva Laboratoires livre son analyse.

Dans le domaine des génériques, Teva est un acteur mondial. Mais, en France, quelle place occupe-t-il ?

Teva, en France, a toujours été sur le podium comme dans la majorité des grands pays européens où il est, en général, leader (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, espagne, Pays-Bas…). En 2014, Teva représentait 11 % de parts de marché en valeur et nous avons pour ambition, d’ici trois ans, de jouer un rôle plus important en devenant un des tous premiers partenaires des pharmaciens français.

Quels sont vos marchés prioritaires ?

Teva réalise la moitié de son chiffre d’affaires dans le domaine des médicaments innovants. Nous sommes le leader mondial sur le marché de la sclérose en plaques et concentrons nos investissements dans celui des maladies neurodégénératives, mais aussi dans les domaines de la pneumologie, de la santé de la femme, de l’oncologie ou encore de la douleur. En ce qui concerne les médicaments génériques, Teva dispose de l’offre de produits la plus large du marché couvrant, en France, 94 % du Répertoire exploité. A l’échelle mondiale, avec la récente acquisition d’Allergan Generics, nous renforçons notre leadership en devenant deux fois plus grand que notre immédiat poursuivant, Sandoz, et renforçons ainsi à la fois nos capacités de développement et de production.

Cette tendance à la concentration des génériqueurs est-elle inéluctable ?

Oui, car le marché reste très atomisé et ensuite parce que les exigences réglementaires, environnementales ainsi que la pression sur les prix ne cessent de croître.

Des économies d’échelle sont nécessaires et la taille des laboratoires peut devenir un avantage réel pour pouvoir soigner, soulager et guérir le plus grand nombre de patients dans le monde

Qu’est-ce qui a changé avec le nouveau plafond des remises à 40 % ?

Passée une augmentation en volume qui désormais plafonne, il n’y a pas eu de changement majeur dans les comportements d’achat. Cette mesure a pour effet positif d’apporter plus de clarté au marché. Notre relation avec les pharmaciens ne se résume heureusement pas au niveau des remises. Si celui-ci constitue un élément de choix, d’autres critères sont déterminants dans la fidélité qu’un pharmacien accorde à un laboratoire, comme la qualité de l’approvisionnement, les niveaux d’engagement du laboratoire, la déontologie…

Justement, comment améliorer la déontologie des laboratoires à l’égard des pharmaciens ?

Il est indispensable de créer de vraies règles de transparence. C’est dans l’intérêt des pharmaciens et des laboratoires. Teva a décidé d’avancer dans cette direction en créant sa propre charte de déontologie de la visite pharmaceutique à l’usage de ses délégués. Cette charte s’inspire, dans ses grands principes, de celle de la visite médicale et définira les comportements, les règles, les rappels de la réglementation qu’un délégué doit tenir lorsqu’il est en face d’un pharmacien. Les règles qui régissent la relation entre un laboratoire et un professionnel de santé sont complexes et nombreuses (Code de la sécurité sociale, Code de la santé publique, Code de commerce). Il me semble donc que cela ne soit pas un luxe à connaître et à rappeler. La mise en place de cette charte sera effective dès le début de l’année prochaine. Je souhaite que d’autres laboratoires nous suivent dans ce sens.

Est-il difficile de fidéliser les pharmaciens à une marque de génériques ?

Oui et non. Il est parfois difficile de les convaincre et de les faire référencer une nouvelle marque mais, d’une manière générale, les pharmaciens sont très fidèles et attachés à un fournisseur principal pour 80 % de leur approvisionnement. Cette fidélité s’explique par de nombreux freins telle la résistance au changement des patients habitués à une marque de générique. Mais Teva ne cherche pas forcément à bouleverser, à tout prix, la hiérarchie des choix des pharmaciens.

L’automédication générique a-t-elle un avenir ?

C’est un marché en devenir mais qui, actuellement, est stagnant. Il pourra émerger si les déremboursements sont plus généralisés, si des marques fortes de génériques sont créées, avec une politique de prix adaptée. Cela nécessite un savoir-faire particulier dans la promotion auprès des patients. Au sein de Teva, nous ne souhaitons pas aujourd’hui développer cette expertise. C’est pourquoi nous avons noué un partenariat avec Procter & Gamble, chargé de promouvoir notre portefeuille en médication familiale, que les médicaments soient génériques ou pas.

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