ACCOMPAGNER LE PATIENT CANCÉREUX À L’OFFICINE - Le Moniteur des Pharmacies n° 3094 du 12/09/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3094 du 12/09/2015
 

Cahiers Formation du Moniteur

CONSEIL

PATIENT TRAITÉ PAR CHIMIOTHÉRAPIE (CYTOTOXIQUES)

« J’ai peur de perdre mes ongles »

Clémence est traitée pour un cancer du poumon par docétaxel :

– J’ai entendu dire que la chimiothérapie pouvait abîmer les ongles, c’est vrai ?

– Ils risquent d’être fragilisés. Pour les renforcer, vous pouvez appliquer une base au silicium puis un vernis foncé pour les protéger du soleil.

– D’accord. Et je peux utiliser mon dissolvant habituel ?

– S’il est sans acétone oui, mais pas plus d’une fois par semaine.

En 2013, plus de 290 000 personnes ont été traitées par chimiothérapie dans les établissements de santé français. En s’attaquant également aux cellules saines, les cytotoxiques sont à l’origine d’effets indésirables plus ou moins fréquents et de gravité variable. Les tissus les plus touchés sont ceux dont le renouvellement est le plus rapide.

EFFETS SUR LA PEAU ET LES PHANÈRES

Alopécie

• Elle débute quelques semaines après le début de la chimiothérapie. Elle peut être partielle ou totale et s’accompagner de la chute des cils, sourcils et poils pubiens.

A dire : Il s’agit d’un phénomène fréquent mais toujours réversible ! Cependant, les cheveux qui repoussent quelques semaines après la fin du traitement peuvent avoir changé de couleur ou être frisés alors qu’ils étaient auparavant lisses…

Conseils au patient

• Dans ce domaine, une bonne information du patient est nécessaire afin de limiter l’impact psychologique.

• Pour ne pas fragiliser davantage la chevelure, éviter les soins et coiffures agressifs (sèche-cheveux, colorations, permanentes, bigoudis) et privilégier les shampooings doux. Recommander une coupe courte pour éviter la chute de plaques inesthétiques.

• Une prothèse capillaire est également à envisager. Il est préférable pour le patient de la choisir avant qu’il ne perde tous ses cheveux. Si certains coiffeurs ou instituts spécialisés en font commerce, la vente de perruques est aussi possible en officine. Elles sont prises en charge par l’assurance maladie à hdiv de 125 € par an.

• Un casque réfrigérant est parfois utilisé à l’hôpital pour limiter la diffusion des principes actifs au niveau des vaisseaux du crâne (contre-indiqué en cas de tumeur cérébrale ou de leucémie) mais il n’est pas toujours efficace. L’effet froid peut être source de maux de tête et de vertiges.

Ongles abîmés

• La chimiothérapie peut ralentir la pousse des ongles, les fragiliser voire les faire tomber. Ces troubles sont réversibles à l’arrêt du traitement.

Conseils au patient

• Afin de les protéger, il convient de couper les ongles court, d’éviter le port de faux ongles, de porter des gants pour faire le ménage, la vaisselle ou du jardinage.

• Appliquer une base riche en silicium pour accroître leur résistance, puis deux couches de vernis coloré pour les isoler du soleil, et enfin un top coat pour protéger l’ensemble (gamme Silicium de La Roche-Posay), ou une solution à base d’eau thermale riche en lithium, strontium et manganèse (Evonail Solution).

• L’utilisation d’un dissolvant sans acétone peut être conseillée, mais pas plus d’une fois par semaine.

Syndrome main-pied

• Il s’agit d’un érythème douloureux apparaissant au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds, pouvant s’accompagner de paresthésies (fourmillements), de sécheresse de la peau et de cloques. Il est lié à l’accumulation de métabolites au niveau de ces sites lors de la chimiothérapie.

Conseils au patient

• Des mesures simples comme l’application de froid (contre-indication : syndrome de Raynaud, métastase distales) et de crèmes émollientes peuvent être conseillées pour soulager le patient.

• Le port de gants ou de chaussettes trop serrées doit être évité, ainsi que l’exposition à la chaleur.

• En cas de gêne invalidante ou de stade avancé, le médecin peut être amené à réduire, espacer ou stopper la chimiothérapie.

TROUBLES ORODIGESTIFS

Nausées et vomissements

• Fréquents, leur intensité dépend des médicaments utilisés, de la durée du traitement et de la susceptibilité individuelle du patient.

• On distingue les troubles anticipés qui ont lieu avant la cure de chimiothérapie et sont liés à l’angoisse du patient, des troubles aigus qui apparaissent dans les 24 heures suivant la cure et des troubles retardés qui peuvent persister plusieurs jours après le traitement.

Conseils au patient : Si des traitements antiémétiques peuvent être prescrits par le médecin (métoclopramide, sétrons, aprépitant…), il existe également des mesures simples pour améliorer le confort du patient : manger régulièrement en petites quantités, de préférence des aliments froids ou tièdes sans odeur forte, et éviter l’alcool.

Troubles du transit

Conseils au patient

• Des mesures hygiénodiététiques simples permettent de contrer les diarrhées ou au contraire la constipation : boire beaucoup, limiter les fibres en cas de diarrhées, les augmenter en cas de constipation…

• En cas de diarrhée, les argiles (à distance des autres médicaments) et le lopéramide peuvent être conseillés.

• Lors d’une constipation, des suppositoires à la glycérine ou des laxatifs tels que le macrogol peuvent être utilisés.

• En cas de persistance des symptômes au-delà de 48 heures ou de sévérité des symptômes, ou d’absence totale de gaz lors d’une constipation, une consultation médicale rapide s’impose.

Mucites et stomatites

• La chimiothérapie peut entraîner une atteinte des muqueuses buccopharyngées qui se traduit par un érythème, des inflammations, des ulcérations, des œdèmes, des aphtes… De plus, les surinfections mycosiques, bactériennes et virales sont fréquentes. Ces troubles doivent être pris en charge rapidement car ils sont à l’origine de douleurs importantes voire d’une dénutrition, manger pouvant devenir insupportable.

Conseils au patient :

• Avoir une hygiène buccodentaire stricte, utiliser une brosse à dents souple, consulter un dentiste régulièrement et éviter les aliments et boissons acides.

• En cas de manque de salive, conseiller des substituts salivaires (Aequasyal, Bioxtra, Sulfarlem…).

• Si des troubles apparaissent, des bains de bouche bicarbonatés avec éventuellement un traitement antifongique, antiviral ou antibiotique, ainsi que des antalgiques, sont prescrits.

• Sucer des glaçons pendant la séance de chimiothérapie (30 minutes au minimum, à commencer au moins 5 minutes avant) permet, grâce à l’effet vasoconstricteur, de limiter les effets des cytotoxiques sur les muqueuses.

TOXICITÉ HÉMATOLOGIQUE

La chimiothérapie peut modifier la formule sanguine. Aussi, une surveillance hématologique par des prises de sang régulières est systématique lors du traitement.

Neutropénie

• La neutropénie correspond à un nombre de polynucléaires neutrophiles inférieur à 1 500/mm3. Le risque d’infection existe au-dessous de 1 000 polynucléaires/mm3. Elle survient généralement entre le 7e et le 10e jour en fonction des traitements utilisés.

Urgence médicale : En cas d’apparition de neutropénie fébrile, ne pas donner de paracétamol ni d’ibuprofène en conseil. Le patient doit consulter en urgence. Une antibiothérapie est mise en place. En fonction du type de chimiothérapie, des facteurs de croissance hématopoïétiques sont administrés en prophylaxie.

Les hypothermies peuvent aussi être signe d’infections bactériennes.

Thrombopénie

• Une chute du nombre des plaquettes expose le patient à un risque hémorragique (plaquettes < 50 000/mm3).

Urgence médicale : Une hématurie, des pétéchies ou une hémorragie au fond de l’œil sont des signes annonciateurs qui ne doivent pas être négligés : le patient doit consulter au plus vite. Une transfusion de concentrés plaquettaires peut être envisagée par l’équipe médicale.

Anémie

• La chimiothérapie peut également atteindre les globules rouges. L’anémie est définie par un taux d’hémoglobine inférieur à 12 g/dl (femme) ou 13 g/dl (homme), et se manifeste souvent tardivement : fatigue, pâleur, dyspnée.

A savoir : Un traitement préventif par fer ou acide folique est prescrit si besoin. En cas d’anémie avérée sévère (< 8 g/dl), un agent stimulant de l’érythropoïèse – voire une transfusion de culots de globules rouges – est instauré.

EFFETS SUR LA REPRODUCTION

• La chimiothérapie peut altérer la production des gamètes et le fonctionnement des ovaires et des testicules, mais également la sexualité (sécheresse vaginale, diminution de la libido…). De plus, ayant un potentiel mutagène ou tératogène, tous les cytotoxiques sont contre-indiqués pendant la grossesse et l’allaitement. Des techniques de préservation de la fertilité peuvent être proposées par l’équipe médicale aux patients en âge de procréer (notamment congélation du sperme ou des ovocytes).

A savoir : Veiller à la mise en place d’une contraception efficace chez la femme en âge de procréer ainsi que chez l’homme sous traitement, pendant toute la durée de l’exposition. La contraception doit se poursuivre à l’arrêt du traitement : sur au moins 3 cycles pour la femme, pour les 3 mois suivants (cycle complet de la spermatogenèse) pour l’homme.

PATIENT TRAITÉ PAR RADIOTHÉRAPIE

« Je voudrais de la crème dépilatoire »

Suzanne, 61 ans, est traitée par radiothérapie pour un cancer du sein :

– Je voudrais de la crème dépilatoire pour les aisselles.

– Votre peau étant fragilisée par les rayonnements, je vous déconseille ces crèmes irritantes qui augmentent le risque d’effets secondaires.

– Je comprends mais je suis gênée, j’étais habituée à m’épiler.

– Dans ce cas, utilisez un rasoir électrique, mieux toléré pour la peau.

La radiothérapie est un traitement locorégional et peut être associé à la chirurgie ou à la chimiothérapie.

En 2013, près de 195 000 patients ont été traités par radiothérapie. Les effets secondaires varient largement d’un patient à l’autre selon la localisation, la dose délivrée, la radiosensibilité individuelle, l’âge et l’état général de la personne.

EFFETS INDÉSIRABLES PRÉCOCES

Ils peuvent apparaître pendant le traitement et quelques semaines après. Parmi les plus fréquents :

Radiodermite

• Elle correspond à un érythème de la peau plus ou moins sévère, situé au niveau de la zone irradiée. Son apparition nécessite une consultation chez le radiothérapeute. Elle est d’autant plus fréquente lorsque la radiothérapie est associée à une chimiothérapie.

Conseils au patient : Afin d’éviter ou de limiter l’apparition d’une radiodermite, se laver avec un savon neutre, préférer les douches (tièdes) aux bains, éviter l’emploi de produits alcoolisés (parfums, déodorants…) ou de crèmes hydratantes avant la séance de radiothérapie, se protéger du soleil et porter des vêtements plutôt amples en coton. La crème hydratante éventuellement prescrite par le médecin devra être appliquée après la séance de radiothérapie. Appliquer avant, elle pourrait favoriser la toxicité des rayons à la surface de la peau.

Alopécie

• Une radiothérapie au niveau de la tête entraîne une chute, temporaire ou définitive selon la dose reçue, des cheveux, cils et sourcils.

Conseils au patient : Le port d’une perruque peut être proposé pour améliorer la qualité de vie.

Gêne à la déglutition et toux sèche

• Une radiothérapie au niveau du thorax et de la gorge peut entraîner une irritation du pharynx, de l’œsophage et de la trachée.

Conseils au patient : Pour en limiter les effets, ne pas manger trop chaud et éviter les aliments acides et irritants.

Troubles digestifs

• Une radiothérapie au niveau de l’abdomen peut entraîner des diarrhées ou des nausées/vomissements.

Conseils au patient : Privilégier une alimentation pauvre en fibres et boire beaucoup en cas de diarrhées, fractionner les repas et manger des aliments froids ou tièdes faciles à digérer en cas de nausées. Si cela ne suffit pas, un traitement antiémétique pourra être prescrit.

Inflammation du rectum

• Elle se traduit par un besoin plus fréquent d’aller à la selle, avec parfois des « faux besoins » et des brûlures au niveau de l’anus.

Conseils au patient : Faire des bains de siège (eau sans savon) pour soulager, ou utiliser des crèmes et des suppositoires adaptés si des hémorroïdes apparaissent.

Inflammation de la vessie et de l’urètre

• Des cystites ou des difficultés à uriner peuvent survenir.

Conseils au patient : Il est nécessaire de boire au moins 1,5l d’eau par jour.

Inflammation des muqueuses du nez, de la bouche et de la gorge

• Lorsque ces zones sont irradiées, une inflammation très inconfortable peut apparaître.

Conseils au patient : Il est indispensable de supprimer la consommation de tabac, d’alcool et autres irritants. Des bains de bouche sans alcool peuvent être utilisés et un bilan dentaire complet est à prévoir avant et pendant le traitement.

Céphalées

• Une radiothérapie au niveau de la tête entraîne parfois des céphalées, avec ou sans nausées et vomissements.

Conseils au patient : Un avis médical est nécessaire. La prise en charge repose sur des antalgiques, des antiémétiques, des anti-œdémateux.

EFFETS INDÉSIRABLES TARDIFS

• Ils surviennent plusieurs mois après la fin du traitement.

• Une perte de souplesse et une coloration rouge ou brune de la peau peuvent apparaître.

Conseiller au patient de masser la peau pour l’assouplir. Eviter le soleil pendant la radiothérapie et l’année qui suit, et se protéger avec une crème solaire d’indice élevé.

• Des douleurs et une inflammation des muqueuses peuvent se manifester au niveau de la zone irradiée. Elles nécessitent un avis médical.

• Une hyposialie peut survenir en cas d’irradiation ORL : boire régulièrement et sucer des glaçons permet de limiter la gêne occasionnée. Les substituts salivaires peuvent aussi être conseillés.

À DIRE AU PATIENT

• L’exposition aux rayons ne dure que quelques minutes et est indolore.

• Les séances sont prévues à raison de 4 ou 5 par semaine, pendant 3 à 7 semaines. Le traitement par radiothérapie ne doit pas être interrompu (vacances…), sauf avis médical.

• Porter des vêtements amples au niveau de la zone irradiée et maintenir une hygiène méticuleuse.

• Prendre soin de sa peau.

PATIENT TRAITÉ PAR CHIRURGIE

« Je ne veux pas de protection à vie ! »

Roger, 68 ans, a été diagnostiqué il y a peu d’un cancer de la prostate :

– Mon oncologue m’a dit qu’il fallait que je sois opéré mais, je me suis renseigné, je risque d’avoir des fuites urinaires !

– Elles sont effectivement possibles après l’intervention, notamment lors d’efforts comme la toux ou les éternuements.

– Oui, mais je n’ai pas envie de porter des protections à vie !

– Rassurez-vous, avec une rééducation bien conduite les fuites disparaissent le plus souvent en quelques mois.

Chaque année, plus de 375 000 personnes atteintes de cancer sont traitées par chirurgie. Cette dernière constitue donc l’une des grandes thérapeutiques en matière d’oncologie, permettant non seulement un traitement local par exérèse de la tumeur mais aussi la confirmation du diagnostic.

Le pharmacien a un rôle à jouer lors des suites opératoires.

LE LYMPHŒDÈME POST-CURAGE GANGLIONNAIRE

Physiopathologie

• Le lymphœdème est une complication possible d’un curage ganglionnaire (ou d’une radiothérapie). Lorsque la circulation lymphatique est gênée voire interrompue, la lymphe peut s’accumuler et être à l’origine du gonflement d’un membre. Le plus fréquent en oncologie est le lymphœdème du bras (ou « gros bras »), qui apparaît dans 10 à 15 % des cancers du sein opérés.

• Il peut survenir plusieurs mois voire plusieurs années après le traitement (le risque persiste à vie).

Premiers signes d’alerte

Un changement d’aspect de la peau, une tension ou une lourdeur du membre, une perte de mobilité, une difficulté à porter une bague ou des vêtements devenant trop serrés sont autant de signes d’un lymphœdème.

Complications

Les complications les plus fréquentes sont infectieuses, la plus sévère étant la lymphangite. Elle nécessite une prise en charge en urgence.

Quand consulter ?

Devant un signe d’infection : rougeur, gonflement, chaleur accrue.

Traitement

• Le but est de réduire et de maintenir le volume de l’œdème au maximum, une guérison totale étant impossible. Il s’agit d’une maladie chronique.

• Pour réduire l’œdème, conseiller en premier lieu de mettre le bras au repos en position surélevée. Si cela ne suffit pas, une contention est mise en place grâce à des bandes ou un manchon (réalisé sur mesure) et des séances de drainage lymphatique manuel sont assurées par un kinésithérapeute.

Prévention

Une bonne éducation du patient est indispensable :

– surveiller la peau, désinfecter immédiatement les écorchures, brûlures ou griffures,

– éviter toute constriction (soutien-gorge et emmanchures serrés) ainsi que le port de charges lourdes, éviter de se coucher sur le côté traité ou les prélèvements sanguins et les prises de tension du côté atteint,

– surélever le bras régulièrement,

– éviter les saunas et les activités sportives qui sollicitent le haut du corps de façon répétitive (tennis, golf, ski de fond),

– faire régulièrement les exercices recommandés par le kinésithérapeute.

PROTHÈSE MAMMAIRE POSTMASTECTOMIE

• L’ablation d’un sein a des conséquences psychologiques et médicales (déséquilibre de la statique vertébrale avec prise de mauvaises postures et risques de douleurs lombaires et cervicales).

• Après une mastectomie, les femmes peuvent choisir la reconstruction mammaire ou de porter une prothèse mammaire externe. Celle-ci doit être choisie de façon à être comparable en termes de volume, de forme et de poids à l’autre sein. La morphologie de la patiente est ainsi restaurée et cela lui assure également un équilibre et un bon maintien.

Types de prothèses

• Les prothèses postopératoires, plus légères et mieux tolérées par les tissus cicatriciels de la peau, se portent pendant toute la durée de la cicatrisation (8 à 10 semaines). Elles se placent dans le soutien-gorge, à même la peau.

• Les prothèses permanentes se placent dans la lingerie (prothèses non adhérentes) ou directement sur la peau (prothèses adhérentes ou solidaires au corps par un support adhésif). Le poids de certaines prothèses est allégé, permettant ainsi de réduire les tensions au niveau de l’épaule. Ces prothèses allégées sont indiquées en cas de lymphœdème ou sont à privilégier pour la pratique sportive.

• Les prothèses partielles se substituent à la partie manquante du sein (mastectomie partielle) et elles s’appliquent dans le soutien-gorge ou sur le sein pour l’envelopper.

• Chaque modèle est disponible en plusieurs formes et plusieurs tailles.

Délivrance et prise en charge

• Aucun diplôme spécifique n’est nécessaire à leur délivrance en officine, bien qu’une formation spécifique (souvent par les fabricants) soit vivement conseillée.

• A l’heure actuelle, l’assurance maladie prend en charge une prothèse par an sur une base de 69,75 € (exceptionnellement, 160 € pour le remboursement de la prothèse Amoena Contact).

Les prothèses transitoires post-opératoires ne sont pour l’instant pas remboursées.

Une seconde prothèse peut être remboursée au cours de la même année si le médecin mentionne sur la prescription un changement de morphologie ou un lymphœdème. Les soutiens-gorge et les maillots de bain ne sont en revanche pas pris en charge par l’assurance maladie.

Entretien

• L’eau savonneuse ou les produits d’hygiène spécifiques, conçus par les fabricants de prothèses, permettent le nettoyage quotidien sans les abîmer.

AUTRES CONSÉQUENCES APRÈS ABLATION D’ORGANES

• Lorsque la tumeur envahit une grande part d’un organe, son ablation peut s’avérer incontournable. Outre les complications inhérentes à toutes les opérations (douleur, hémorragies, infection, phlébite, fistule anastomotique…), les conséquences de cette intervention sont très variables d’un organe à l’autre.

• Rein : l’ablation d’un seul rein permet de vivre normalement. S’il existait déjà une insuffisance rénale légère, des mesures diététiques telles que la diminution de la consommation de protéines, de sel et d’alcool permettent de soulager un peu le travail du rein. Mais si l’insuffisance rénale devient sévère, un traitement par dialyse est indispensable.

• Vessie : son exérèse impose la mise en place soit d’une néovessie (maintient l’écoulement de l’urine par voies naturelles), soit d’une urostomie (abouchement de l’orifice au niveau abdominal qui impose le port d’une poche). La néovessie étant faite à partir d’un morceau d’intestin, elle ne permet pas de percevoir le besoin d’uriner. Le patient doit alors effectuer des mictions très régulières et il est utile de conseiller le port de protections ou d’étuis péniens pour la nuit. En cas de stomie, une infirmière stomathérapeute apprend au patient les soins nécessaires.

• Prostate : son ablation entraîne souvent des troubles de l’érection, qui peuvent être pris en charge par traitement per os (inhibiteurs de la 5-phosphodiestérase), injections intracaverneuses ou topiques (alprostadil). Des fuites urinaires sont également possibles, mais le plus souvent temporaires. Si elle persiste, des solutions existent : protections, étuis péniens…

• Thyroïde : l’acte chirurgical provoque parfois des troubles de la déglutition temporaire, pouvant nécessiter la prise d’eau gélifiée, ou une dysphonie qui s’améliore en quelques semaines. Surtout, le retrait de la thyroïde impose une substitution hormonale à vie par lévothyroxine. Le fonctionnement des glandes parathyroïdes peut aussi être bouleversé et conduire à une hypercalcémie, rarement définitive.

• Estomac : après l’intervention, le patient peut éprouver des difficultés à digérer. Conseiller alors le fractionnement des repas. Une perte d’appétit est classique puisque l’estomac sécrète normalement des hormones déclenchant la faim. Enfin, une supplémentation en vitamines B12 est indispensable puisqu’elles sont habituellement absorbées au niveau de l’estomac.

• Pancréas : son ablation impose un traitement insulinique en sous-cutané (la pose d’une pompe est possible) mais aussi un apport per os d’enzymes pancréatiques.

• Foie : vivre sans foie est impossible. Il existe donc deux solutions chirurgicales : retrait d’une partie du foie ou greffe.

• Côlon/rectum : les troubles du transit intestinal sont fréquents après une intervention sur le côlon (diarrhée, constipation) et peuvent perdurer pendant la première année. Un régime alimentaire approprié (fractionnement des repas, choix des aliments) est souvent suffisant pour retrouver un transit régulier. La chirurgie du rectum entraîne plutôt une augmentation de la fréquence des selles, une fragmentation, une impériosité, des troubles de la continence, qui s’améliorent 1à 2 ans après l’opération. La pose d’une stomie (temporaire ou définitive) n’impose pas de régime alimentaire spécifique, et permet de conserver les activités quotidiennes (activité professionnelle, activité physique sauf sports violents). Les douches et les bains sont possibles, et des tampons obturateurs sont disponibles en officine pour éviter le port de poches pendant plusieurs heures.

• Poumon : un patient peut vivre avec un seul poumon mais il lui faudra être très vigilant quant aux diverses affections pouvant atteindre les voies respiratoires : complications de rhume, toux, grippe, entre autres, peuvent avoir des conséquences dramatiques.

PRISE EN CHARGE GÉNÉRALE

« Des vitamines contre la fatigue ? »

Doris suit des séances de chimiothérapie pour un cancer du sein :

– Je crois avoir besoin de vitamines, je me sens tellement fatiguée, et ce dès le matin. Est-ce normal ?

– Cette fatigue est-elle récente ?

– Non, c’est comme cela depuis le début de ma cure.

– Dans ce cas, la fatigue est normale, mais aucun complément vitaminique ou alimentaire n’a démontré son efficacité, et certains pourraient être incompatibles avec votre traitement. En avez-vous parlé avec votre oncologue ? En attendant, je peux vous proposer Phosphoricum acidum 7CH en homéopathie.

Le cancer touche les patients dans toutes les sphères de leur vie. Au-delà du traitement anticancéreux, la prise en charge doit être globale et centrée sur les besoins et les désirs du patient.

RÉPERCUSSIONS PHYSIQUES

Fatigue chronique

• Malgré sa prévalence élevée (entre 30 et 100 % selon la tumeur, le stade et le traitement), la fatigue liée au cancer est la plupart du temps sous-estimée et sous-traitée. La majorité des malades interrogés estiment pourtant que la fatigue affecte leur vie quotidienne autant, voire plus que la douleur.

• Cette fatigue est multifactorielle : maladie elle-même, traitements, effets secondaires des traitements, émotions…

• Présente dès le matin et ressentie en dehors de toute activité physique, elle ne répond ni au repos ni au sommeil. De résolution lente, elle peut perdurer jusqu’à un à deux ans après la fin des traitements anticancéreux.

• Les activités quotidiennes (préparer le repas, monter les escaliers, faire le ménage, se laver, s’habiller, parler, lire…) deviennent de vraies épreuves pour le patient.

Conseils au patient

– Adapter sa vie quotidienne : fixer des priorités journalières et hebdomadaires, garder de l’énergie pour ce qui lui tient à cœur, prévoir des moments de repos, déléguer certaines tâches (cuisine, courses, ménage) à l’entourage ou aux professionnels d’aide à domicile.

– Programmer des activités physiques adaptées : séances de 20 à 30 minutes 3 fois par semaine.

– Favoriser une bonne alimentation et hydratation.

– Améliorer la qualité du sommeil : en journée, faire des siestes courtes dans un fauteuil pour limiter la durée du sommeil et ne pas perturber le cycle veille-sommeil. La nuit dormir dans un lit confortable et une température ambiante d’environ 20°C.

– Les compléments vitaminiques ou alimentaires (ginseng) n’ont pas d’intérêt confirmé pour être recommandés. Les corticoïdes ou la carnitine n’ont pas fait leurs preuves et les psychostimulants sont discutés.

Douleurs

• Des douleurs peuvent apparaître dès le début de la maladie et à n’importe quel autre moment.

• La prévalence de la douleur au moment du diagnostic et au début du traitement est de 50 %. Celle-ci va en augmentant au décours de la maladie pour atteindre 75 % en fin de vie. Près de 80 % des patients cancéreux en évolution présentent des douleurs intenses. Si elle est souvent présente, la douleur n’est pas une fatalité.

• Mécaniques, inflammatoires ou neuropathiques, dues à la tumeur elle-même, à des métastases ou aux traitements, les douleurs ne doivent pas être minimisées, même si elles sont peu intenses.

Conseils au patient

– Exprimer à l’équipe médicale les douleurs dès leur survenue.

– Ne pas attendre que la douleur soit installée pour prendre les traitements antalgiques prescrits.

– Consulter un centre antidouleur.

– Envisager les médecines complémentaires : la kinésithérapie pour retrouver un confort dans certains gestes, l’ergothérapie pour adapter les activités quotidiennes et l’environnement, l’ostéopathie pour soulager des douleurs mécaniques…

Troubles sexuels

• Les effets du cancer sur la sexualité dépendent à la fois des traitements (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie), de la sévérité de la maladie et de la sexualité avant la survenue du cancer.

• Les difficultés peuvent être physiques (douleurs), mécaniques (troubles érectiles suite à l’ablation de la prostate chez l’homme, sécheresse vaginale…) ou psychologiques (perte d’estime de soi, doutes sur ses capacités de séduction, honte de l’image de son corps).

Conseils au patient

– Parler au médecin des craintes et des difficultés concernant la sexualité.

– Dialoguer avec son conjoint.

– Utiliser des traitements locaux (hydratants, lubrifiants…).

– Des médicaments peuvent également être prescrits contre les troubles hormonaux ou érectiles. L’estriol et le promestriène sont indiqués dans les troubles d’origine hormonale. Attention, il existe une contre-indication relative dans les cancers hormonodépendants. Les solutions pour les troubles érectiles sont nombreuses : les inhibiteurs de la 5-phosphodiestérase (avanafil, sildénafil, tadalafil, vardénafil) par voie orale, l’alprostadil par voie intracaverneuse (Edex, Caverject) ou topique (Vitaros).

– Consulter un psychologue ou un sexologue si besoin.

RÉPERCUSSIONS PSYCHOLOGIQUES

Anxiété, peur

• L’annonce du diagnostic de cancer constitue pour les patients un choc psychologique important. Surviennent alors des sentiments d’angoisse et de peur liés aux représentations du cancer et de ses différents traitements. Ils sont mêlés d’incertitudes et d’inquiétudes face à l’avenir (peur de la mort, peur d’avoir mal…).

• Les réactions émotionnelles dépendent de l’histoire, la personnalité et les relations familiales, sociales, professionnelles de la personne. Elles varient également au cours de la maladie.

• Plusieurs états psychiques peuvent être observés : le déni, la sidération (perte de tous les repères), la colère, la culpabilité (de ne pas avoir pris suffisamment attention à sa santé, d’imposer la maladie à son entourage)…

Conseils au patient

– Exprimer ses doutes et ses craintes à l’équipe soignantes.

– Consulter un psychologue ou un psychiatre, soit au sein de l’établissement de soins (consultations de psycho-oncologie), soit en ville auprès de professionnels libéraux. Les centres médico-psychologique (CMP) proposent des consultations gratuites.

– Les ERI (espaces de rencontre et d’information) et les ELI (espaces Ligue Info, animés par les bénévoles de la Ligue contre le cancer) sont des lieux, en établissement de santé ou en ville, ouverts aux malades et leur famille pour s’informer et être orienté selon ses besoins.

– Participer à un groupe de paroles au sein d’associations de malades.

– Bénéficier d’une écoute téléphonique : service d’écoute anonyme et confidentiel de l’Institut national contre le cancer : Cancer Info au 0 810 810 821.

– Participer à des séances de relaxation, de sophrologie.

Perte de confiance en soi, isolement

• Les séquelles physiques (alopécie, amaigrissement, ablation d’un organe…), fonctionnelles (fatigue, troubles sexuels…) et psychologiques (tristesse, dépression…) liées à la maladie et aux traitements modifient l’image corporelle et altèrent l’estime de soi.

– La personne peut ne pas se reconnaître et ne plus se supporter. Atteinte dans son image, elle a parfois l’impression de perdre son identité et sa dignité.

Conseils au patient

– Recourir à la psycho-oncologie, qui s’intéresse aux aspects psychologiques, comportementaux et sociaux liés à la survenue d’un cancer.

– Se rapprocher d’une assistante sociale pour être aiguillé et aidé à maintenir sa situation sociale et connaître les prestations d’aides sociales pouvant être demandées.

– Poursuivre autant que possible des activités (sport, travaux manuels, théâtre…).

– Se rapprocher des associations de malades.

– Recourir à des soins esthétiques (massage, atelier maquillage…).

L’APRÈS-TRAITEMENT

• Après la phase aiguë de traitement, les personnes atteintes d’un cancer doivent composer avec les effets secondaires de la maladie et de ses traitements, le risque de rechute et l’angoisse associée, mais aussi la reprise d’une activité professionnelle, le regard d’autrui…

• Les premiers temps, un sentiment d’abandon et de solitude est très souvent ressenti par les patients en rémission. Désorientés, il leur est parfois difficile de reprendre le cours d’une vie normale, sans traitement.

• D’après une étude portant sur la qualité de vie des patients deux ans après un cancer, 40 % d’entre eux se plaignent d’une nette baisse de leur moral, pouvant aller jusqu’à la dépression.

Conseils au patient

– Sortir de la maladie est une étape cruciale qui ne doit pas être sous-estimée.

– Au-delà de la surveillance médicale, un certain nombre de consultations facultatives sont à envisager : consultation psychologique, consultation sociale (évaluation de la situation socioprofessionnelle, accompagnement pour faciliter la réinsertion socioprofessionnelle), consultation de prévention et de dépistage des risques futurs.

Reprise du travail

– La reprise de l’activité professionnelle est un élément majeur de la réinsertion du patient dans une vie « normale ».

Conseils au patient

– Garder le contact avec son milieu professionnel pendant la maladie pour prévenir la désinsertion.

– La reprise du travail peut être progressive. Le mi-temps thérapeutique permet au salarié de bénéficier d’un aménagement du temps de travail tout en conservant son plein salaire.

– En cas de séquelles physiques nécessitant des aménagements du lieu de travail, faire appel à un ergothérapeute.

L’INTERVIEW Catherine Cerisey ANCIENNE PATIENTE, BLOGUEUSE, COFONDATRICE DE PATIENTS & WEB ET VICE-PRÉSIDENTE DE CANCER CONTRIBUTION

« Mon premier réflexe a été d’aller sur Internet »

« Le Moniteur » : A l’annonce de votre cancer du sein, vers qui vous êtes-vous tournée pour obtenir les informations sur la maladie ?

Catherine Cerisey : Le premier réflexe a été d’aller sur Internet, parce que c’était le moyen le plus pratique pour obtenir suffisamment d’informations au quotidien. Les consultations chez le médecin sont souvent rapides, et vous ne pensez pas à poser toutes les questions nécessaires. Internet et les autres malades, via les réseaux sociaux, sont toujours là, même en pleine nuit.

En tant que patiente, que vous apportent justement les réseaux sociaux, Facebook ou Twitter en particulier ?

Ils complètent le rôle des professionnels de santé, mais ne les remplacent pas. Internet est incapable de soigner. Mais la présence des pairs, des autres malades, est indispensable : on se projette sur quelqu’un qui a vécu la même expérience, pas sur un professionnel de santé. Lui a un regard plus théorique, plus pragmatique, mais il ne répond pas à toutes les questions que l’on se pose, parce que ce n’est pas son domaine ou, pour les questions purement médicales, par faute de temps ou volonté délibérée pour ne pas inquiéter (effets secondaires par exemple).

Les pharmaciens doivent-ils s’engager plus sur ces réseaux ?

Oui, mais ils doivent surtout s’engager plus dans le parcours de soins : ils sont restés en dehors du parcours pour les pathologies lourdes qui dépendaient de services hospitaliers, mais avec l’arrivée des thérapies en ville, ils ont toute leur place dans ce nouveau mode de prise en charge. C’est leur cœur de métier et les patients ont confiance. Ils doivent absolument prendre cette place dans le parcours de soins. Les patients vont de plus en plus en avoir besoin.

Comment aborder la maladie à l’officine ?

Simplement en demandant au patient comment il va, comment s’est passé le dernier mois… Le problème en pharmacie, c’est, trop souvent, l’absence de confidentialité. Ce n’est pas agréable de discuter au comptoir lorsqu’il y a du monde autour. Pour les pathologies graves, il faudrait que le pharmacien invite le patient dans un espace plus confidentiel.

L’essentiel à retenir

Le rôle des associations

Les associations de patients ont désormais une importance capitale en matière de prévention, par des campagnes d’information et de dépistage mais aussi d’accompagnement des malades. En plus d’être un lieu d’écoute et d’entraide, elles permettent d’informer le patient et son entourage sur la maladie, les traitements, les effets secondaires, les aides possibles… Certaines organisent différents événements, non seulement pour améliorer la qualité de vie des malades mais aussi pour éviter leur isolement : activités physiques, sophrologie, soins esthétiques, conseils diététiques, soutien psychologique, visites des personnes hospitalisées… L’adhésion à une association représente donc une aide supplémentaire face à la maladie. Aux pharmaciens de transmettre le message…

INFOS CLÉS

• L’apparition d’une fièvre pendant le traitement impose une consultation médicale en urgence.

• La plupart des effets indésirables sont réversibles à l’arrêt de la chimiothérapie.

• Informer son patient contribue à limiter ses angoisses.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Gérard est un patient sous chimiothérapie et porteur d’une chambre implantable :

– J’ai la diarrhée depuis ce matin. Pourriez-vous me donner de l’Ultra-levure ?

– Ce n’est pas recommandé pour vous. Je préfère vous conseiller des sachets d’argile, à prendre à distance des médicaments, et de boire beaucoup. Allez consulter votre médecin si les diarrhées persistent.

Le pharmacien a-t-il bien répondu ?

Oui. Parce qu’il contient Saccharomyces boulardii, un organisme vivant exposant à des risques d’infection fongique systémique par translocation digestive ou manuportage, Ultra-levure nécessite une mise en garde spéciale chez les porteurs de cathéter veineux central. De rares cas de fongémie, évoluant favorablement, ont été observés chez ces patients, même non traités par S. boulardii. Ainsi, pour éviter toute colonisation du cathéter, il n’est pas recommandé d’ouvrir les sachets et gélules d’Ultra-levure dans l’environnement d’un patient porteur d’une chambre implantable. L’administration orale est également à éviter.

LA CHAMBRE IMPLANTABLE

Combien de temps vais-je garder la chambre implantable ?

Pendant toute la durée de la chimiothérapie, elle pourra ensuite être retirée par voie chirurgicale

Puis-je prendre une douche ou un bain, ou même aller à la piscine avec ma chambre implantable ?

Oui à l’exception des premiers jours suivant la pose (le temps que les fils soient résorbés ou enlevés)

Quels vêtements puis-je porter ?

Vous pouvez continuer à vous habiller comme d’habitude

Le passage des portiques de sécurité à l’aéroport peut-il poser problème ?

Absolument pas ! Il n’y a pas d’élément métallique

Comment voir si la chambre est infectée ?

Douleur au niveau de la chambre, rougeur, gonflement, présence de pus voire fièvre sont des signes évocateurs d’une infection

NEUTROPÉNIE FÉBRILE

Elle est définie par une fièvre supérieure à 38,5 °C pendant 1heure ou supérieure à 38 °C pendant 1 heure avec au moins un pic fébrile.

Testez-vous

Parmi ces différents produits, quels sont ceux que l’on peut conseiller chez une patiente traitée par radiothérapie pour un cancer du sein ?

a) Savon surgras

b) Protection solaire

c) Déodorant sans aluminium

d) Bandes de cire hypoallergéniques

Réponses : a et b. L’emploi de déodorant est déconseillé, ainsi que l’épilation. Mieux vaut utiliser un rasoir électrique. La protection solaire doit être d’indice élevé mais ne doit pas être appliquée avant une séance.

INFOS CLÉS

• Aucune crème ne doit être appliquée avant la séance de radiothérapie.

• Les effets indésirables peuvent survenir plusieurs jours voire mois après le traitement.

• Le patient doit se protéger au maximum du soleil pendant toute la durée du traitement et l’année qui suit.

Utilisation de l’huile essentielle de niaouli dans les radiodermites

• L’HE de niaouli (Melaleuca quinquenervia) possède de nombreuses propriétés intéressantes (antibactériennes, antivirales, antifongiques, anti-inflammatoires, immunostimulantes…) ainsi qu’un effet raffermissant sur le tissu conjonctif. C’est pourquoi son emploi dans la prévention et le traitement des radiodermites a fait l’objet de plusieurs études (majoritairement chez des femmes atteintes d’un cancer du sein).

• Appliquée à raison de 2 fois par jour sur la zone irradiée (une application juste après la séance de radiothérapie et une autre 2 à 3 heures après), diluée dans une huile végétale, elle a permis de diminuer l’incidence et la gravité des radiodermites. Elle ne doit jamais être appliquée dans les heures précédant une séance de radiothérapie.

• A conseiller seulement après avis du radiologue.

• Précautions : en raison de ses faibles propriétés œstrogène-like, son usage doit être de courte durée dans les cas de cancer hormonodépendant.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Martine, 48 ans, a subi une mastectomie suite à un cancer du sein. Elle porte depuis quelques semaines une prothèse mammaire externe :

– Je compte emmener mes enfants à la piscine ce week-end. Est-ce que je peux me baigner avec ma prothèse ?

– Oui, bien sûr, en revanche n’oubliez pas de la rincer à l’eau douce après.

Le pharmacien a-t-il bien répondu ?

Oui. il est tout à fait possible de se baigner avec une prothèse, que ce soit en mer ou en piscine, à condition de la rincer à l’eau douce après. Toutefois, pour les femmes pratiquant la natation régulièrement, il vaut mieux utiliser une prothèse spécialement conçue pour résister à l’usure de l’eau (Aqua Wave Swimform d’Amoena, non remboursée par la Sécurité sociale…). Des maillots de bain spécifiques sont également disponibles en pharmacie. Ils sont munis d’une poche dans laquelle il est possible de glisser la prothèse et leurs bretelles sont réglables.

INFOS CLÉS

• Le traitement chirurgical d’un cancer peut avoir un but diagnostique, curatif, palliatif ou réparateur.

• Tout symptôme tel que fièvre, altération de l’état général, troubles digestifs apparaissant lors de la convalescence impose une consultation médicale en urgence.

Prendre soin de la cicatrice

• Utiliser un antiseptique les premiers jours (selon prescription).

• Une fois la cicatrice fermée, appliquer une crème cicatrisante, qui hydrate, apaise et la réduit (Cicalfate, Ialugen cicatrisation, Madécassol…). 2 fois par jour, en massage léger.

• Des plaques auto-adhérentes de silicone maintiennent un climat humide par effet occlusif, permettant alors d’aplanir, assouplir et atténuer les cicatrices fermées, récentes ou anciennes, notamment les cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes (Cica Care, Mepiform Safetac, Cerederm pansement silicone…). Ces pansements, découpables, s’appliquent directement sur la cicatrice, quotidiennement. Il est préférable de respecter une période d’adaptation en conseillant un temps de pose progressif (4 heures les 2 premiers jours, 8 heures les 2 jours suivants, puis augmenter la durée d’application de 2 heures par jour pour un maximum de 12 heures, 24 heures pour certains pansements). Non remboursés, ces pansements sont lavables (eau et savon neutre) et réutilisables (7 à 14 jours d’utilisation en moyenne). Le traitement conseillé est de 2 à 4 mois.

• Même principe avec les gels de silicone, qui forment un film protecteur, à appliquer sur la cicatrice 1 à 2fois par jour (à renouveler après le bain, la douche ou une activité physique) en massant légèrement (Kelo-cote gel, Dermatix gel). Certains conditionnements intègrent une bille de massage (BepanthenCica, aux actifs cicatrisants, qui peut être appliqué avant le gel pour casser les fibrilles de collagène. La bille n’est utilisable qu’une fois la cicatrice fermée depuis plus d’un mois).

• Protéger la cicatrice du soleil avec un écran total pendant 2ans.

• L’état nutritionnel du patient influe directement sur sa capacité à cicatriser. En cas de dénutrition, un avis médical s’impose et des compléments nutritionnels peuvent être prescrits.

• Une cicatrice infectée ou douloureuse doit être montrée à un médecin.

Rémission ou guérison ?

• A la fin des traitements du cancer, on parle de « rémission » quand une disparition des signes et des symptômes de la maladie est constatée. Elle est complète lorsqu’il n’existe plus dans l’organisme de cellules cancéreuses décelables.

• La guérison est acquise lorsque la durée de rémission est suffisante pour écarter le risque de rechute ultérieur. Un patient ayant eu un cancer a des chances élevées d’être « guéri » lorsque plusieurs années après le diagnostic (en moyenne 5 ans). Il retrouve la même espérance de vie que l’ensemble de la population de même âge, de même sexe et n’ayant pas eu de cancer.

INFOS CLÉS

• La fatigue liée au cancer doit être prise en charge au même titre que la douleur.

• Ostéopathie, kinésithérapie et ergothérapie sont à intégrer dans les soins de support.

• Orienter vers une consultation de psycho-oncologie en cas de souffrance psychique.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Hariette, est traitée depuis 1 an par létrozole 2,5 mg dans le cadre d’un cancer du sein.

– Je travaille debout, et j’ai souvent les jambes lourdes. Une amie m’a conseillé d’utiliser l’huile essentielle de cyprès. Qu’en pensez-vous ?

– C’est une bonne idée, mais ne l’utilisez pas pure. Diluez 1 ou 2 gouttes d’huile essentielle dans une huile végétale ou dans votre lait corporel hydratant.

Le pharmacien a-t-il bien répondu ?

Non. Certaines HE contiennent des molécules œstrogène-like (cédrol, sclaréol…) qui contre-indiquent leur utilisation en cas de cancer hormonodépendant. C’est notamment le cas de l’HE de cyprès, de cèdre et de sauge sclarée. Conseiller l’HE de lentisque pistachier. Plus chère, l’HE d’hélichryse italienne peut également être proposée en complément.

Sport et cancer

• Une activité physique peut être proposée de manière bénéfique à toute personne atteinte d’un cancer, que ce soit en cours ou après un traitement.

• Plusieurs études ont démontré une influence favorable :

– sur la fatigue : réduction d’environ 30 % du niveau de fatigue quel que soit le stade du cancer (localisé ou métastatique) ;

– sur la qualité de vie : diminution de l’anxiété, de la dépression, amélioration du sommeil, de l’image du corps et bien-être ;

– sur la survie : réduction du risque de la mortalité globale de 18 % et 41 % pour une activité physique pratiquée respectivement avant et après le diagnostic d’un cancer du sein ; réduction du taux de récidive de 24 % ;

– sur le poids : l’hormonothérapie (cancer du sein) est responsable d’une prise de poids.

• Conditions requises : certificat médical, activité adaptée à la condition physique.

• Facteurs limitants nécessitant une adaptation spécifique : localisations osseuses, musculaires, articulaires (risque fracturaire, instabilité, douleur), infection en cours, plaies ou cicatrices en cours d’évolution, stomies, cachexie sévère.

• Des associations proposent des activités spécifiquement adaptées : Fédération nationale CAMI Sport et cancer par exemple.

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !