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FICHE FORMATION
Auteur(s) : Karelle Goutorbe
Cette malformation congénitale rare touche en France 150 à 200 nouveau-nés par an. Après une intervention chirurgicale, la survie à la sortie de l’hôpital est de plus de 90 %.
• Cette malformation congénitale d’origine inconnue se caractérise par une interruption de l’œsophage qui se termine en cul-de-sac. Les aliments et la salive ne peuvent donc pas atteindre l’estomac.
• L’œsophage peut également être relié à la trachée par une ou plusieurs fistules trachéo-œsophagiennes, lesquelles sont à l’origine de troubles respiratoires et/ou de fausses routes.
• Cinq formes d’atrésies existent, définies selon la localisation de la ou des fistules trachéo-œsophagiennes. La plus fréquente est le type III (voir schéma).
• Les nouveau-nés atteints ne peuvent avaler ni leur salive ni le lait qu’ils régurgitent.
• En raison de la fistule, des fausses routes peuvent également provoquer une détresse respiratoire.
• Chez la moitié des bébés, différentes anomalies sont associées à l’atrésie de l’œsophage dont le nombre et la sévérité sont très variables : malformations vertébrales, anales, cardiaques, trachéales, œsophagiennes, rénales et des membres.
• A la naissance, une hypersalivation, une toux par inhalation ou des régurgitations systématiques de lait sont des signes évocateurs.
• Le diagnostic est établi à l’aide d’une sonde œsophagienne introduite par la bouche. En cas d’atrésie, celle-ci butera après quelques centimètres au niveau du cul-de-sac œsophagien supérieur.
• Avant la naissance, la découverte d’un hydramnios (excès de liquide amniotique dû à l’incapacité du bébé à le déglutir) ou de signes évocateurs à l’échographie fœtale (petit estomac) peut faire suspecter cette malformation.
• Les autres anomalies fréquemment associées seront également recherchées.
• Seul traitement possible, l’intervention chirurgicale vise à refermer dès la naissance la fistule œsotrachéale et rétablir la continuité entre les deux parties de l’œsophage.
• En cas de distance trop importante entre les deux culs-de-sac œsophagiens, le rétablissement est retardé et le nouveau-né est alimenté par voie parentérale ou grâce à une gastrostomie.
• Si aujourd’hui, grâce à l’opération, la survie à la sortie de l’hôpital est supérieure à 90 %, certaines complications peuvent survenir pendant l’enfance avec des répercussions sur la qualité de vie.
• La plus courante est une sténose (rétrécissement) de l’œsophage au niveau de la cicatrice qui gêne la déglutition et peut être responsable de blocages alimentaires. La zone rétrécie est alors dilatée à l’aide d’un ballonnet gonflable ou d’une sonde de dilatation.
• Par ailleurs, un reflux gastro-œsophagien (RGO) est très fréquent chez ces enfants et nécessite une prise en charge médicamenteuse (par inhibiteurs de la pompe à protons) ou chirurgicale.
• D’autres complications peuvent apparaître en raison des malformations associées, telle qu’une scoliose due à des anomalies vertébrales.
Sources : « Atrésie de l’oesophage », juin 2008, orpha.net ; guide ALD « Atrésie de l’oesophage – Protocole national de diagnostic et de soins », Haute Autorité de santé, octobre 2008, has-sante.fr ; Association française de l’atrésie de l’oesophage, afao.asso.fr.
• Surveiller que l’enfant grossit et grandit bien.
• Afin d’éviter le RGO : utiliser du lait épaissi ou antirégurgitations et garder l’enfant dans les bras pendant la digestion en lui surélevant la tête. Donner à manger en petite quantité et fragmenter les repas. Prendre le temps nécessaire pour les repas de l’enfant.
• Rester vigilant aux troubles alimentaires (refus, pleurs au moment des repas, régurgitations…) et aux signes respiratoires (toux, gêne) qui peuvent être le signe d’une sténose ou de récidive d’une fistule.
• Maintenir un suivi prolongé par un service spécialisé jusqu’à l’âge adulte.
• Se rapprocher d’associations de patients (AFAO par exemple).
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