LE MAL DU SIÈCLE - Le Moniteur des Pharmacies n° 3087 du 04/07/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3087 du 04/07/2015
 

Marchés : la collection 2014

ALTALGIE

Auteur(s) : François Pouzaud

Les antalgiques généraux sont au beau fixe. Comme en 2013, le deuxième segment du marché OTC progresse, peu en volume, de 1 % à 36,4 millions d’unités, et de 3,6 % en valeur à 139,4 millions d’euros. De là à y voir un effet de la hausse de la TVA…

La croissance du segment OTC strict est supérieure en valeur à celle du segment des antalgiques remboursables achetés sans ordonnance, en progression de 1,8 % », indique Elodie Lafont, directeur marketing chez Boehringer Ingelheim. Plusieurs facteurs expliquent ce dynamisme en décalage avec le marché général. « Le marché profite beaucoup des investissements publicitaires des marques leaders », précise Gaëlle Laugé, chef de produit Spedifen chez Zambon France. Les grandes marques d’ibuprofène (Nurofen, Advil, Spedifen) n’ont pas relâché la pression médiatique en 2014, et, sur le marché du paracétamol, Efferalgan Vit. C a fait un retour en force sur le devant de la scène grand public en fin d’année mais aussi sur les deux premiers mois de 2015. La grève des médecins en décembre a été profitable, et enfin « les patients sont de plus en plus actifs dans la prise en charge de leur douleur », souligne Sanofi.

« En 2014, sur l’OTC strict, les pourvoyeurs de croissance sont les ibuprofènes 400 mg (+ 10,3 %), en particulier via les génériques, et Prontalgine (+ 8,1 %), précise Elodie Lafont. La gamme Nurofen (comportant huit références) est toujours leader avec 31,9 % de parts de marché en valeur malgré une décroissance de 1,3 %. Prontalgine figure en seconde position avec 13 % de parts de marché suivi en 3e position par la gamme Advil qui s’adjuge 10,3 % de parts de marché avec sept références. »

Les tendances de fond ne changent pas : l’aspirine continue à perdre du terrain, davantage sur les associations avec vitamine C, caféine ou codéine (- 6 % en volume, à 3,9 millions d’unités vendues) que sur les présentations simples à base d’un seul principe actif où les ventes se stabilisent (- 0,1 % à 2,15 millions d’unités). L’aspirine seule représente 6 % des unités vendues en OTC et 11 % avec les associations.

Sur le paracétamol en automédication, qui représente 16 % des volumes vendus en pharmacie, les ventes sont soutenues par des marques historiques comme Doliprane, Efferalgan et Dafalgan, qui se sont installées avec l’appui de la prescription. Les présentations remboursables achetées sans prescription se sont encore écoulées à 83 millions d’unités l’an dernier, soit une part de marché de 70 %. « Doliprane représente 46 % de ces volumes suivi d’Efferalgan (14 %) et Dafalgan (9,2 %) », signale Sanofi. Et au sein de Doliprane, l’automédication représente 20 % des unités vendues versus 80 % en prescription.

La marque leader se porte bien également sur Codoliprane (+ 7,9 % en unités) et sur sa présentation OTC, Doliprane Oro (+ 1,8 % à 282 000 unités).

Sur le podium IMS en unités, Doliprane 1 g comprimé sécable est numéro un (+ 7,9 %) et Doliprane 500 mg comprimé, en recul, est numéro trois, ce qui traduit un net transfert des achats de l’un vers l’autre. La marque Doliprane continue de progresser et reste leader du marché, malgré la concurrence des autres marques référentes et celle des génériques.

Sur le marché OTC strict, les ventes de paracétamol, toutes marques et présentations confondues, ne sont que de l’ordre de 10 millions d’unités (+ 3,4 % versus 2012), pour un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros (+ 5,7 %). Les ventes de présentations avec un principe actif unique comptent pour 10,7 % de parts de marché en unités (+ 7,7 %) et les associations (avec codéine, caféine, vitamine C) pour 10,8 % de parts de marché (+ 3,4 %), soit 21,5 % au total.

L’ibuprofène OTC n’a pas la même visibilité que le paracétamol et surtout le même capital confiance auprès des consommateurs. Néanmoins, la dynamique est bonne : 22 millions d’unités vendues (+ 1,8 %) pour un chiffre d’affaires de 83 millions d’euros en hausse de 5 % et une part de marché en volume qui progresse de 0,2 point à 60 %.

Pénétration forte des génériques conseil

En 2014 et aussi sur le début de l’année 2015, le marché OTC enregistre une percée importante des génériques conseil sur le segment du paracétamol et plus encore sur celui de l’ibuprofène, ce qui n’est pas sans inquiéter les grandes marques. « Le marché de l’antalgie conseil favorise le médicament générique. En ne jouant pas le jeu des marques, les pharmaciens d’officine sont en train de couler ce marché », alerte Pascal Brossard, président de l’AFIPA. Gaëlle Laugé relaie, chiffres à l’appui, son cri d’alarme. « En 2010, les génériques de l’ibuprofène représentaient 14 % des unités vendues, sur les trois premiers mois de l’année 2015, ils apparaissent à 26,5 % de parts de marché, mettant en difficulté les marques leaders du marché. » Ainsi, sur le premier trimestre, si Nurofen parvient à limiter la casse (+ 0,3 % en unités), Advil et Spedifen sont en souffrance (ventes en recul respectivement de 3,1 % et 4,1 %) malgré des investissements constants tout au long de l’année.

L’ascension des génériques semble irrésistible sur le début de l’année (+ 39 % en unités). Leur stratégie de bas prix séduit les pharmaciens soucieux de satisfaire et de fidéliser les consommateurs en s’inscrivant dans la tendance low cost. Sur le premier trimestre 2015, les parts de marché en volume se sont sensiblement modifiées : 47,3 % pour Nurofen, 26,5 % pour les génériques, 14,8 % pour Advil et 10,9 % pour Spedifen.

Mylan, avec son générique de Nurofenflash (ibuprofène lysinate), prend 6 % de part de marché. Spedifen, autre ibuprofène d’action rapide mais à base d’arginine, n’a pas encore de concurrence générique directe sur ce sel. « Zambon France va poursuivre sa politique d’investissement pour défendre le positionnement de marque de Spedifen et l’exclusivité de sa formule », annonce Gaëlle Laugé.

Avec seulement 8 % de part de marché en unités, la pénétration des génériques du paracétamol est, en comparaison, moins marquée.

ANTALGIE

54,28 millions d’unités (+ 0,3 %)

271,49 milliard d’euros (+ 3,42 %)

TOP3

des présentations en volume

ANTALGIQUES GÉNÉRAUX

1 Nurofenflash 400 mg cp pell. (12)

2 Prontalgine cp (8)

3 Nurofen 400 mg cp enr. (12)

ANTALGIQUES BUCCAUX

1 Camilia sol. buv. unidose (30)

2 Pansoral gel (15 g)

3 Dolodent baume (27 g)

ANTALGIQUES MUSCULAIRES

1 Voltarenactigo 1 % gel (60 g)

2 Arnigel premiers soins (45 g)

3 Décontractyl 500 mg dragées (24)

LES FRANÇAIS SE TOURNENT VERS LES FORTS DOSAGES

« Les consommateurs achètent d’emblée en automédication le dosage d’ibuprofène le plus fort, cette tendance se retrouve au niveau de la prescription médicale, ce qui signifie que celle-ci influence fortement la manière dont les Français s’automédiquent », observe Gaëlle Laugé, chef de produit chez Zambon France. Aujourd’hui, les présentations à 200 mg sont en forte perte de vitesse (- 14 %), ne représentant plus que 22 % de part de marché en unités, contre 78 % pour celles à 400 mg, qui progressent de 8 %. De la même manière, du côté du paracétamol, les dosages 1 g sont devenus la référence : ils supplantent (60 % de part de marché en unités, + 7,5 %) les dosages à 500 mg (40 % de part de marché, + 3,8 %). « Doliprane 1 000 mg toutes formes confondues est en évolution de 4 % en 2014 versus 2013, alors que Doliprane 500 mg est en recul de 8 % », confirme Sanofi. Par ailleurs, la forme effervescente 1 g de Doliprane est stable en volume.

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