Les huiles végétales

Qu’est-ce qu’une huile végétale ?

• Les huiles végétales (HV) sont des corps gras obtenus à partir de graines ou de fruits oléagineux.

• Les HV de qualité sont issues de l’extraction mécanique à froid, après première pression (huiles vierges), et ne doivent pas avoir subi de raffinage.

Quelle est leur composition ?

• Les HV sont constituées principalement d’acides gras (AG) :

- les AG saturés (acide palmitique…), qui présentent un faible intérêt dermocosmétique ;

- les AG polyinsaturés : oméga-3 (acide alphalinolénique ou ALA) et oméga-6 (acide linoléique, acide gammalinolénique…) ;

- les AG mono-insaturés : oméga-9 (acide oléique…).

• La partie résiduelle est constituée de composés insaponifiables (0,5 à 2 %) : vitamines, phytostérols, polyphénols, alcool gras…

Quelles sont leurs propriétés ?

• L’ALA a un effet protecteur. L’acide linoléique, constituant des membranes cellulaires, intervient dans la restructuration de l’épiderme et contrôle l’hydratation en limitant les pertes en eau. ALA et acide linoléique sont des précurseurs des prostaglandines anti-inflammatoires.

• L’acide oléique est doté de propriétés adoucissantes et assouplissantes. Nourrissant pour la peau, il lui apporte également de l’éclat.

• Les phytostérols renforcent la barrière cutanée, améliorent la microcirculation, freinent le vieillissement cutané. Ils sont anti-inflammatoires et protègent la peau des effets des UV.

• Les alcools gras ont une action protectrice, antifongique, antivirale et anti-inflammatoire.

• La vitamine E et les polyphénols sont antioxydants.

• La vitamine A et les caroténoïdes aident à la régénération des tissus lésés et à la cicatrisation des plaies et brûlures. Antioxydants, photoprotecteurs, ils donnent à la peau du visage un aspect de bonne mine.

Quelles sont leurs utilisations cosmétiques ?

• Si toutes les HV sont hydratantes ou lubrifiantes par leur nature lipidique, chacune présente des propriétés qui lui sont propres, apportées pour l’essentiel par l’insaponifiable : apaisantes, adoucissantes (amande douce, noisette), nourrissantes (abricot, argan), assouplissantes (amande douce, avocat, bourrache, macadamia, noisette), régénératrices (argan, bourrache, germe de blé), anti-inflammatoires (calophylle, onagre), cicatrisantes (rose musquée, calophylle, argan), séborégulatrices (jojoba, argan)…

Quels sont leurs atouts ?

• Naturelles, les HV contiennent des constituants similaires à ceux de la peau et en respectent l’intégrité.

• Bien tolérées, elles sont faciles à utiliser.

• Elles peuvent être utilisées sur les peaux grasses à problèmes, exception faite des HV d’amande douce, de germes de blé ou de coco, qui restent cependant moins comédogènes que les huiles minérales (paraffine) ou les dérivés pétrochimiques utilisés dans la plupart des produits cosmétiques.

Comment les utiliser ?

• La voie cutanée est la plus employée (voir infographie).

• Les HV s’administrent par voie orale, mais les indications sont souvent nutritionnelles, culinaires ou véhicule pour HE plutôt que cosmétiques. Toutefois, certaines HV ne sont pas bonnes à la consommation, soit par absence d’intérêt (amande douce), soit par toxicité (macérat d’arnica).

Quelles sont les précautions ?

• Les HV sont sensibles à l’oxydation. Elles doivent donc être conservées à l’abri de l’air, de la lumière et de la chaleur, 3 à 4 mois après ouverture pour les plus fragiles dont l’indice d’iode* est élevé (rose musquée…), jusqu’à 10-12 mois pour les plus communes.

Sources : M. Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, éditions Sang de la terre et Médial, 2012 ; J. Kaibeck, Les huiles végétales, c’est malin, Quotidien malin éditions, Paris, 2013 ; M.-C. Martini, Introduction à la dermopharmacie et à la cosmétologie, EM Inter, 3^e édition, 2011.