Des patients très concernés mais peu aidés

Un secteur d’avenir l’e-santé ? Sûrement, d’après les résultats d’une étude du Lab e-santé, groupe de réflexion sur la santé digitale, dévoilés le 3 juin dernier. Du moins du côté des patients: 7 malades chroniques sur 10 possèdent un smartphone ou une tablette numérique, et 21 % d’entre eux ont téléchargé une application mobile de santé. Dans le top-3 des applis les plus téléchargées, on retrouve celles du type « carnet de suivi », celles d’informations et celles liées à l’actualité de la pathologie.

Les réticences ? Elles sont d’ordre pratique (absence d’appareil ou de connexion Internet, manque d’utilité, complexité des applications), mais surtout liées à une méconnaissance. Sur 10 patients chroniques qui n’ont pas téléchargé d’applis, 3 ne savent pas ce que c’est. Pourtant, celles-ci ne sont pas sans intérêt : elles permettent de mieux gérer une pathologie chronique pour 60 % des utilisateurs, sont utiles pour leur santé (44 %), voire incontournables (4 patients sur 10, 1 diabétique sur 2).

Le pharmacien n’estpas bien placé

Encore faut-il pouvoir s’y retrouver parmi les 11 000 à 17 000 applis recensées. Les professionnels de santé, peu impliqués dans l’e-santé ou n’y voyant pas encore l’utilité, auraient pourtant un rôle important à jouer, tant dans le choix d’applis utiles et simples d’utilisation que dans le recueil et l’échange d’informations avec le patient. Surtout qu’ils bénéficient de toute leur confiance : 52 % des patients qui n’ont pas téléchargé d’appli seraient prêts à le faire sur les conseils de leur médecin, 20 % sur les conseils d’un autre professionnel de santé. Le pharmacien est loin derrière : ses conseils en la matière n’intéressent que 14 % des patients. Bien moins que les conseils glanés dans les magazines grand public ou à la télévision (18 %).