Le cancer perd des points - Le Moniteur des Pharmacies n° 3083 du 06/06/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3083 du 06/06/2015
 
ASCO

Médicaments

Auteur(s) : Afsané Sabouhi

Le monde de la cancérologie était réuni à Chicago du 29 mai au 2 juin à l’occasion du congrès de la Société américaine d’oncologie clinique (ASCO). Pour constater, entre autres, que les nouvelles molécules efficaces se multiplient.

Immunothérapie : une révolution en marche

Après la démonstration en 2011 de l’efficacité de l’ipilimumab contre le mélanome, la tendance se confirme avec les anticorps monoclonaux et les molécules se multiplient comme le nivolumab (déjà disponible en France en ATU) et le pembrolizumab. En 1re ligne de traitement du mélanome avancé, la bithérapie ipilimumab + nivolumab a permis d’obtenir une médiane de survie sans progression de 11,5 mois, contre 6,9 pour le nivolumab seul et 2,9 pour l’ipilimumab seul. Cette étude, présentée à l’ASCO et publiée simultanément dans le New England Journal of Medicine, laisse présager un feu vert imminent des autorités américaines et européennes.

La nouveauté, c’est que l’immunothérapie s’attaque aussi aux tumeurs solides. Le nivolumab s’est révélé plus efficace que la chimiothérapie standard de 2e ligne (le docétaxel) contre le cancer du poumon non à petites cellules non épidermoïde. La médiane de survie est de 12,2 mois pour le nivolumab contre 9,4 pour le docétaxel, et le profil d’effets secondaires est également en faveur de l’immunothérapie. Une AMM est aussi annoncée dans cette indication et le nivolumab est très prometteur contre le cancer du foie. De plus, un essai est en cours dans les cancers de la tête et du cou avec le pembrolizumab. Les données de survie ne sont pas encore disponibles mais les taux de patients répondeurs sont spectaculaires pour ce type de cancer métastatique ou récidivant.

Enfin, une équipe américaine a identifié une mutation particulière chez les patients répondeurs au pembrolizumab. Première étape importante pour l’identification en amont des patients à qui recommander l’immunothérapie, car seul un tiers des patients sont répondeurs.

La vitamine B3, une prévention économique

Les carcinomes de la peau sont parmi les cancers les plus fréquents, avec plus de 65 000 nouveaux cas par an en France. Leur prévention repose sur une exposition solaire raisonnée et une surveillance cutanée régulière auxquelles pourrait s’ajouter la supplémentation en vitamine B3. Dans l’étude australienne ONTRAC, près de 400 patients à haut risque de récidive (déjà 2 cancers de la peau non mélanomes dans les 5 dernières années) ont en effet reçu 500 mg de nicotinamide par jour par voie orale pendant un an ou un placebo. Résultat : une réduction de 23 % de l’incidence des carcinomes dans le premier groupe, sans effet secondaire majeur et à un coût très abordable.

Côlon : l’aspirine en prévention secondaire

A petite dose quotidienne (100 mg), l’aspirine réduit l’incidence du cancer colorectal et sa mortalité. Mais compte tenu de ses potentiels effets secondaires digestifs hémorragiques, son utilisation en population générale n’est pas recommandée. Une étude de cohorte norvégienne s’est concentrée sur une population où la balance bénéfice/risque est plus favorable : les patients diagnostiqués pour un cancer du côlon. Parmi ces plus de 6 000 malades ayant pris de l’aspirine quotidiennement pendant au moins 6 mois suivant leur diagnostic, le taux de mortalité liée au cancer colorectal a été réduit de 47 % et celui de la mortalité toute cause de 29 %.

Cancer pédiatrique : 80 % de guérison

C’est l’une des plus grandes réussites de la lutte contre le cancer. Il y a 50 ans, seul 1 enfant sur cinq survivait à sa tumeur, toutes localisations confondues. Aujourd’hui la proportion est inversée. Et selon les résultats d’une grande cohorte américaine de près de 34 000 ex-petits malades, la mortalité 15 ans après le diagnostic a été divisée par 2, passant de 12,4 % pour ceux diagnostiqués dans les années 70 à 6 % pour ceux traités dans les années 90. En cause notamment, l’adaptation des doses de chimiothérapies, les mesures de radioprotection et l’administration de médicaments cardioprotecteurs.

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