La cystite - Le Moniteur des Pharmacies n° 3083 du 06/06/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3083 du 06/06/2015
 

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FICHE FORMATION

Auteur(s) : Maryne Thierry-Duriot

Cette infection de la vessie touche environ une femme sur trois au cours de sa vie. La bandelette urinaire est le seul examen complémentaire recommandé pour un diagnostic rapide.

De quoi s’agit-il ?

• La cystite est une infection bactérienne urinaire chez la femme. Elle est le plus souvent due à E. coli et plus exceptionnellement à Proteus, Klebsiella et S. saprophyticus.

• La cystite aiguë simple est une infection sans facteur de risque de complication (grossesse, âge ≥ 65 ans, insuffisance rénale chronique, anomalies de l’arbre urinaire, immunodépression grave).

• Elle est considérée comme récidivante à partir de 4 épisodes par an.

Quels sont les sujets à risque ?

• La jeune femme sexuellement active : les rapports sexuels favorisant la colonisation du méat urinaire et de l’urètre par des bactéries de la flore intestinale.

• La femme ménopausée : plus prédisposée à une carence hormonale locale, un déséquilibre de la flore vaginale, une incontinence urinaire, des résidus postmictionnels.

• La femme enceinte : plus à risque de pyélonéphrite. Durant la grossesse, un dépistage régulier et un traitement des bactériuries asymptomatiques sont recommandés.

Comment est posé le diagnostic ?

• Il est essentiellement basé sur l’interrogatoire de la patiente et l’utilisation de bandelettes urinaires mettant en évidence la présence de leucocytes et de nitrites.

• Les signes les plus fréquents sont une dysurie, une pollakiurie, une impériosité et des douleurs mictionnelles.

• Fièvre, frissons, douleurs abdominolombaires, nausées et vomissements orientent vers une pyélonéphrite aiguë, principale complication de la cystite.

Quels sont les traitements ?

La cystite aiguë simple

• L’évolution spontanée peut s’avérer favorable dans 25 à 45 % des cas. Cependant, l’antibiothérapie permet de soulager les symptômes rapidement et limite le risque de complication.

• La fosfomycine trométamol (Monuril, Uridoz) est le traitement de premier choix. Son profil de résistance reste faible.

• Le pivmécillinam (Selexid) est le traitement de 2e intention, bien toléré mais avec un taux de résistance moins favorable.

• Les fluoroquinolones (ciprofloxacine ou ofloxacine) en prise unique sont désormais des traitements de dernière intention afin de limiter l’émergence de résistance. Enfin, la nitrofurantoïne présente de rares cas d’effets indésirables graves dans cette indication.

• Après le traitement, une consultation, une bandelette urinaire ou un ECBU de contrôle ne sont pas nécessaires, sauf en cas de persistance des signes après 3 jours ou de récidive précoce dans les 15 jours.

La cystite récidivante

• Le traitement de chaque épisode est similaire à celui d’une cystite simple. Les traitements répétés de nitrofurantoïne doivent être évités en raison du risque immunoallergique.

• En général, le traitement peut être autogéré par la patiente après réalisation d’une bandelette urinaire.

• L’antibioprophylaxie (cotrimoxazole en prise quotidienne ou fosfomycine trométamol 3 g tous les 7 jours) est réservée aux patientes présentant au moins un épisode par mois, après échec des mesures prophylactiques. La durée minimale est de 6 mois/an.

La cystite aiguë à risque de complications

Une bandelette urinaire est recommandée suivie d’un ECBU afin de mettre en place une antibiothérapie adaptée.

Sources : « Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires de l’adulte », SPILF, 2014 ; « Cystites aiguës simples chez les femmes », Prescrire, juillet 2014 ; « Principes généraux et conseils de prescription des antibiotiques en premier recours », HAS, février 2014 ; Furadantine 50 mg gélule : « Rappels sur le bon usage », lettre aux professionnels de santé transmise par l’ANSM, 31/3/2014.

MESURES PROPHYLACTIQUES

En prévention des récidives, des mesures peuvent être proposées bien que leur efficacité ne soit pas démontrée :

• apports hydriques suffisants, mictions non retenues, régularisation du transit intestinal ;

• canneberge en prévention des cystites récidivantes à E. coli à 36 mg/j de proanthocyanidine ;

• arrêt des spermicides ;

• œstrogènes en application locale chez les femmes ménopausées après avis gynécologique.

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