4 OUTILS POUR MOTIVER SANS AUGMENTER LE SALAIRE - Le Moniteur des Pharmacies n° 3083 du 06/06/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3083 du 06/06/2015
 
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Entreprise

Auteur(s) : Fabienne Rizos-Vignal

Véritable levier pour les résultats de l’entreprise, la motivation des équipes est une préoccupation managériale de tout employeur. Si le salaire est un élément déterminant, il n’est pas le seul. Le titulaire dispose d’une large palette de solutions pour redonner des couleurs et voir la vie en rose au travail.

1 Soigner l’ambiance de travail

C’est un aspect essentiel, surtout dans les petites structures comme les pharmacies où les collaborateurs sont en prise directe et permanente avec leur patron. Une mauvaise ambiance peut plomber une équipe et dégrader la qualité du travail. D’après certaines études, il y aurait un écart de productivité entre 10 % et 50 % entre les employés heureux au travail et ceux qui ne le sont pas. Dans son ouvrage Eloge de l’optimisme, Philippe Gabilliet souligne qu’une attitude négative dans l’entreprise est « un cocktail létal car potentiellement tueur de motivation ».

En jouant la carte de la convivialité et du bien-être, le titulaire instaure un climat de confiance qui renforce la cohésion relationnelle. « Même si le rythme de travail est tendu, il est important d’instaurer des moments de détente. Par exemple, organiser un pot à l’occasion d’un bon résultat ou d’un objectif atteint. Cela permet à chacun de relâcher la pression et de se souder autour des valeurs de l’entreprise », préconise Marie-Hélène Gauthey, dirigeante d’Atoopharm. Cette dimension humaine contribue à améliorer la qualité de vie au travail, laquelle favorise le bien-être individuel et, par ricochet, de bons résultats collectifs s’agissant de la productivité.

2 Faire preuve de reconnaissance

La reconnaissance dans le travail n’est pas uniquement financière. D’autres ressorts existent. Féliciter quand un objectif est atteint, offrir aux collaborateurs la liberté d’entreprendre, partager les responsabilités au sein de l’entreprise, accompagner… Beaucoup de salariés espèrent une valorisation de leurs compétences en prenant plus d’autonomie et de responsabilités. Par exemple, gérer un secteur de marché ou un rayon (aromathérapie, optique, MAD, etc.), prendre en charge une typologie de clientèle (femmes enceintes, seniors, etc.). Le collaborateur se sent alors investi d’une mission liée à son expertise et à son professionnalisme. « Cela implique de déconnecter le management de sa seule relation hiérarchique et de favoriser la délégation », explique Yves de Montbron sur son blog manager-positif.com. L’employeur est gagnant à utiliser ce levier car, en se spécialisant, la pharmacie se démarque de la concurrence.

Pharmacien adjoint spécialisé en orthopédie, Michaël Podguszer a carte blanche dans la gestion du rayon orthopédie et podologie de la Pharmacie du Colonel Fabien à Paris. Il confectionne les semelles, reçoit les clients en rendez-vous dans le local confidentiel dont il a dessiné les plans lors des travaux, gère le volet administratif et choisit les laboratoires fournisseurs. « Je m’épanouis dans cette activité qui ne me cantonne pas au comptoir. Les prescripteurs du quartier reconnaissent mes compétences et m’envoient des clients. Depuis le lancement il y a sept mois, j’ai reçu une centaine de patients. Cette proximité renforce mon rôle de professionnel de santé. C’est valorisant », souligne le jeune pharmacien qui a la confiance de son titulaire. L’investissement de départ a rapidement été rentabilisé, avec en prime une hausse de la fréquentation du point de vente.

3 Miser sur la formation

La politique de formation fait également partie des facteurs de motivation. En formant ses collaborateurs, l’employeur montre qu’il investit sur eux et sur leur potentiel de progression. Les formations entraînent un cercle vertueux : une valorisation des salariés, une émulation au sein de l’équipe, et un développement des compétences pour une satisfaction des clients accrue. A la Pharmacie de l’Orne à Clouange, en Moselle, Steven Masotti pilote le rayon optique. En 2008, tout juste diplômé, ce jeune préparateur décide de reprendre ses études et s’inscrit en BTS d’opticien-lunetier. Son employeur, Manuel Alves, le soutient et se porte garant du prêt de 13 000 euros que Steven doit contracter pour financer ses deux années supplémentaires d’études. « C’est un investissement sur l’avenir. J’ai engagé une réflexion globale en imaginant une pharmacie pluridisciplinaire. Steven s’est montré impliqué et motivé. Le sponsoriser m’a semblé naturel », explique le titulaire, très concerné par le développement de carrière et la promotion de ses collaborateurs. Un projet partagé et inspirant puisque Stéphane, apprenti préparateur dans la même pharmacie, suit actuellement le BTS d’opticien-lunetier. Le titulaire parie sur la polyvalence de son équipe. Pour construire une stratégie de formation en adéquation avec les axes de développement de l’entreprise, il est conseillé de s’appuyer sur les entretiens professionnels instaurés en 2014*.

4 Accorder certains « avantages sociaux »

Ils n’égalent pas une augmentation pérenne de salaire mais font la différence en période de restrictions budgétaires. Les « petits plus » constituent une mosaïque d’avantages sociaux attractifs pour le pouvoir d’achat.

– Les cadeaux et les bons d’achat : ils sont exonérés de cotisations et contributions de Sécurité sociale, à condition que leur valeur globale sur l’année ne dépasse pas, pour chaque salarié, 5 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale, soit 159 euros en 2015.

– Les remises et les produits offerts : ce sont des avantages en nature dès que la remise dépasse 30 % du prix public TTC. Ils doivent être chiffrés et figurer sur la fiche de paye. Ils sont assujettis aux charges sociales et sont imposables.

– Les tickets restaurant : ils font l’objet d’un cofinancement entre l’employeur et le salarié. Ils présentent l’intérêt d’être exonérés de cotisations sociales, à condition que la part de l’employeur soit comprise entre 50 % et 60 % de la valeur du titre, sans excéder 5,36 euros par titre en 2015. Pour le salarié, c’est un complément de rémunération qui n’est pas soumis à l’impôt sur le revenu.

– Les chèques santé : disponibles depuis le 1er janvier 2015, ces titres de paiement sont plus avantageux pour l’entreprise que les primes. Un chèque d’une valeur de 100 euros permet au salarié de dépenser 100 euros net pour un coût de 103 euros à l’entreprise (3 % de frais de gestion). Par comparaison, une prime de 100 euros brut permet au salarié de toucher 76 euros net et coûte à l’entreprise 155 euros. Seules les prestations de santé non remboursées par la Sécurité sociale ou par les mutuelles peuvent être réglées avec ces chèques. Par exemple, l’ostéopathie, la psychologie, la pédicure-podologie, l’optique et tous les dépassements d’honoraires médicaux.

* Voir le Moniteur n° 3065 du 31/01/2015 page 35

La qualité de vie au travail

Inscrite dans l’accord national interprofessionnel du 19 juin 2013, la qualité de vie au travail est définie comme un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement. Plusieurs facteurs favorisent cet état : l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt et les conditions de travail. Cette notion de qualité de vie influence la compétitivité des entreprises.

LE CHIFFRE

2 à 3 semaines

C’est la durée pendant laquelle une augmentation agirait sur la motivation. Le chef d’entreprise doit ainsi déployer d’autres ressources pour motiver sur le long terme ses collaborateurs.

La carte de visite du patron motivant

1. Il délègue et laisse la liberté d’entreprendre.

2. Il accompagne en donnant des moyens.

3. Il encourage le dialogue social.

4. Il félicite et exprime sa reconnaissance.

5. Il est à l’écoute de ses collaborateurs.

6. Il communique constamment.

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