Les pellicules - Le Moniteur des Pharmacies n° 3082 du 30/05/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3082 du 30/05/2015
 

COMPTOIR

FICHE FORMATION

Auteur(s) : Patricia Willemin

Affection chronique bénigne mais inesthétique, l’état pelliculaire apparaît souvent au moment de la puberté et touche les hommes plus que les femmes.

De quoi s’agit-il ?

• L’état pelliculaire se caractérise par la production de squames visibles, de taille variable, liées à la prolifération de levures saprophytes en particulier Malassezia furfur.

• Il en résulte une desquamation excessive du cuir chevelu due à l’accélération du renouvellement de ses cellules épidermiques, qui s’effectue en 10 à 14 jours au lieu de 28 à 45 jours en temps normal. Les cellules se détachent alors non plus de manière individualisée (et donc de façon invisible) mais en amas sous forme de squames visibles.

Quelles sont les différentes pathologies ?

• Le pityriasis simplex capitis à pellicules sèches se caractérise par un cuir chevelu sain, non inflammatoire, recouvert de fines squames blanches ou grisâtres, brillantes, légères et non adhérentes. Elles tombent « en neige » sur le col et les épaules des vêtements. Elles sont souvent associées à un cuir chevelu sec.

• Le pityriasis stéatoïde à pellicules grasses se manifeste par des squames de plus grande taille, plus épaisses, s’agglutinant en plaques jaunâtres, humides, grasses, adhérant à l’épiderme.

Sous les plaques le cuir chevelu est inflammatoire, parfois suintant. Le prurit est fréquent. Elles surviennent sur des cuirs chevelus gras hyperséborrhéiques.

Quels sont les facteurs aggravants ?

Outre la prolifération excessive de Malassezia, de nombreux facteurs peuvent générer un état pelliculaire :

– facteurs internes : stress, déséquilibre hormonal, hyperséborrhée, fatigue ;

– facteurs externes : agressions du cuir chevelu par des brushings répétés, utilisation de produits décapants, eau calcaire, pollution…

Quel est le traitement ?

• Il repose sur l’utilisation de shampooings antipelliculaires faisant appel à des principes actifs complémentaires permettant de :

– lutter contre la prolifération fongique : ciclopiroxolamine, pyrithione de zinc, piroctone olamine, climbazole, disulfure de sélénium (Kélual DS, Phytéol intense, Stiproxal Dercos antipelliculaire…) ;

– normaliser la kératinisation du cuir chevelu : acide salicylique, urée (Kérium pellicules sèches, Nodé K…) ;

– calmer les irritations et les démangeaisons à l’aide d’agents anti-inflammatoires et antiprurigineux : ichtyol, huile de cade, bisabolol, (Nodé P, Squaphane E, Squanorm pellicules grasses…).

• En traitement d’attaque le shampooing traitant choisi en fonction du type de pellicules grasses ou sèches doit être appliqué 2 à 3 fois par semaine (à raison de 2 applications successives en respectant 3 à 5 minutes de pose) pendant 4 à 6semaines. Une application par semaine ou par quinzaine en entretien est recommandée.

Quand consulter ?

Une consultation dermatologique peut être nécessaire, en cas de sévérité des signes cliniques et/ou si ceux-ci sont associés à une dermite séborrhéique, si aucune amélioration n’est obtenue malgré plusieurs semaines de traitement bien conduit ou en cas d’échecs à plusieurs traitements.

Sources : « Dermite séborrhéique de l’adolescent et de l’adulte », Vidal-Reco, www.vidal.fr ; « Dermite séborrhéique de l’adulte », février 2013, wwww.therapeutique-dermatologique.org ; « Les pellicules du cuir chevelu, une forme clinique de dermite séborrhéique », thèse de diplôme d’Etat de docteur en pharmacie de Sandrine Privet Tonini, soutenue le 3 juillet 2009.

À DIRE AUX PATIENTS

• Etre persévérant : le traitement est long car l’affection est chronique et récidivante.

• Limiter le traitement à 3 fois par semaine, en complément utiliser un shampooing doux ou adapté (cheveux secs ou gras).

• Rincer abondamment à l’eau froide (action astringente) si le cuir chevelu est gras, à l’eau tiède (action émolliente) s’il est sec.

• Eviter les facteurs d’irritation du cuir chevelu : massages, grattage, brossages énergiques, coloration, sèche-cheveux.

• Rassurer les patients, l’état pelliculaire n’engendre pas de chute de cheveux.

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