Axa ouvre un service gratuit pour ses assurés - Le Moniteur des Pharmacies n° 3081 du 23/05/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3081 du 23/05/2015
 
TÉLÉMÉDECINE

Entreprise

Auteur(s) : Stéphanie Bérard

C’est une première pour un assureur : Axa va inclure un service de téléconsultation médicale dans tous ses contrats collectifs. Il concernera, à terme, 2,2 millions d’assurés. « Ce service répond au besoin des patients qui ne parviennent pas à joindre leur médecin traitant », précise Hervé Franck, directeur en charge de la coordination d’Axa Santé France.

En pratique, un numéro de téléphone, disponible 24 h/24 et 7 jours/7, permettra aux assurés de joindre une vingtaine de médecins généralistes. « Le médecin va d’abord identifier qu’il ne s’agit pas d’une urgence. Si les éléments oraux sont suffisants pour faire un diagnostic, il pourra établir une ordonnance. » Mais pas question pour l’assureur de se substituer au médecin traitant. « Nous ne délivrerons jamais d’arrêt de travail ni de certificat médical », tient à souligner Hervé Franck. Une rhinite allergique ou un syndrome grippal pourront par exemple être diagnostiqués. Pas un mal de tête accompagné de vomissements ni des symptômes dépressifs.

Inquiétude de l’Ordre national des médecins

Dès l’ordonnance établie, la délivrance suit une procédure précise. « Si le patient sait dans quelle officine il ira, le médecin faxera l’ordonnance au pharmacien avant que le patient aille chercher ses médicaments. » Dans le cas contraire, le patient aura un numéro de téléphone et un code d’identification personnel. Ce sera alors à la pharmacie d’appeler pour se faire envoyer l’ordonnance. « L’assuré n’aura pas l’ordonnance entre les mains pour éviter les risques de falsification. »

Le service d’Axa n’est pas totalement inédit. Le décret du 19 octobre 2010 a, en effet, rendu possible la télémédecine. Mais celle-ci n’a pas vraiment décollé. Seule la plate-forme Medecindirect la propose, depuis cinq ans, à une vingtaine de compagnies d’assurances. « Nous n’avons jamais pratiqué ce service d’ordonnances, sauf à titre expérimental, précise Marc Guillemot, l’un de ses cofondateurs. Mais nous nous alignerons sur les services proposés par Axa. » Le service de l’assureur suscite grogne et interrogations. L’UNOF-CSMF, premier syndicat de médecins généralistes libéraux, dit « non à la médecine pizza », qui « rend illisible le parcours de soins » et permet à Axa « de créer ses propres dossiers médicaux sur ses assurés ».

Moins virulent, l’Ordre national des médecins s’interroge néanmoins sur l’existence de « deux portes d’entrée dans le système de soins », interpellant le gouvernement.

En tout cas, l’assureur a obtenu l’agrément de l’agence régionale de santé et l’avis favorable de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) pour son service de télémédecine. Qui devrait être déployé, malgré les critiques dont il fait l’objet, dès le mois prochain.

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