Le gain confirmé sur février

La rémunération en février 2015 est également supérieure de 5 M€ à celle observée par rapport à février 2014. « Ce dernier résultat est la conjugaison de trois effets : d’une augmentation des volumes (+ 8 millions d’unités vendues sur février) liée à la grippe, des baisses de prix des douze derniers mois et de l’évolution du mode de rémunération », précise Philippe Besset, vice-président de la FSPF. Conséquence : une hausse de marge en dépit d’une baisse du chiffre d’affaires mensuel de 3 M€ par rapport à février 2014. « Sur les deux premiers mois de l’année, il n’y a donc pas eu de baisse de rémunération pour le réseau », conclut-il, sans pouvoir préciser dans cette évolution ce qui est respectivement imputable à la hausse des volumes et à la réforme.

« Dans le nouveau système, 98 % des officines sont stables ou gagnantes », a réaffirmé Philippe Gaertner, président de la FSPF, lors d’une soirée débat organisée le 8 avril dernier par la chambre syndicale des pharmaciens des Yvelines.

Gilles Bonnefond, président de l’USPO, conteste ces chiffres sur la base d’une autre méthode de calcul à partir des mêmes données d’IMS. Il avance « une perte de près de 4,5 M€ en deux mois » par rapport à 2014, malgré une hausse d’activité. « Cette réforme ne remplit pas son objectif de stabiliser l’économie de l’officine », maintient-il.

Nouvelles discussions sur le mode de calcul

Après la première réunion de l’observatoire sur l’évolution de la rémunération qui a éteint tout espoir d’ouverture de nouvelles négociations sur les honoraires en 2015, Philippe Gaertner a rappelé que les discussions sont « permanentes », tant avec l’Etat qu’avec l’Assurance maladie. Les syndicats s’apprêtent d’ailleurs à rediscuter avec la CNAMTS du mode de calcul de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP). « Nous avons demandé à l’Assurance maladie de nous restituer son suivi de la nouvelle marge et des honoraires à la prochaine réunion de la commission paritaire nationale. Les discussions autour d’une évolution de la rémunération pourront donc se cristalliser lors de la prochaine réunion de l’observatoire », ajoute Philippe Besset.

Conseiller du président de l’UNPF, Michel Caillaud regrette que le syndicat majoritaire ne veuille rien changer au niveau des échéances de cette réforme. « La FSPF s’est raccrochée à l’Assurance maladie et ne bougera pas tant que l’étape de 2016 ne sera pas passée. Pendant ce temps, l’enveloppe financière que l’on pouvait a priori bloquer au niveau des génériques et sécuriser au travers des honoraires à l’ordonnance va être laminée par les baisses tarifaires. Et ce qui pourra être négocié à la fin de l’année ou début 2016 ne sera plus dans les mêmes proportions », met en garde Michel Caillaud.