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FICHE FORMATION
Auteur(s) : Patricia Willemin
La sarcoïdose est une maladie inflammatoire rare qui affecte différents organes. Elle touche surtout les jeunes adultes, avec une incidence annuelle de 10 à 40 cas pour 100 000 personnes.
• La sarcoïdose ou maladie de Besnier-Bœck-Schaumann est une affection inflammatoire qui touche principalement les poumons mais pouvant atteindre n’importe quel autre organe ou tissu (cœur, yeux, peau, os et articulations, ganglions, reins, système nerveux).
• Elle se manifeste par la présence de granulomes (accumulation anormale de cellules) épithélioïdes dans les tissus de l’organe affecté.
• Son origine est inconnue. Il pourrait s’agir d’une réaction excessive du système immunitaire résultant de la combinaison de facteurs génétiques prédisposants et de facteurs environnementaux encore non identifiés.
• La sarcoïdose étant dans la plupart des cas asymptomatique, le diagnostic est souvent posé fortuitement à l’occasion d’une radio du thorax. L’atteinte ganglionnaire médiastinale et/ou pulmonaire (symptomatique ou non) est très fréquente.
• Le diagnostic est confirmé par une biopsie mettant en évidence la présence de granulomes.
• D’autres examens sont nécessaires pour évaluer la sévérité et les atteintes extrapulmonaires de la maladie : épreuves fonctionnelles respiratoires permettant d’apprécier le retentissement de l’atteinte pulmonaire, ECG, examen ophtalmique, analyses biologiques (évaluation de la fonction rénale et hépatique, calcémie).
• Des symptômes généraux non spécifiques sont parfois présents : fatigue chronique, perte de poids, sueurs nocturnes, fièvre, adénopathies cervicales, axillaires ou inguinales, splénomégalie.
• La sarcoïdose étant multisystémique, les symptômes sont liés à l’organe atteint :
– poumons : toux sèche persistante, dyspnée, douleurs thoraciques ;
– yeux : uvéite, troubles de la vision pouvant se compliquer jusqu’à la cécité ;
– cœur : cardiomyopathie et troubles du rythme ;
– peau : érythème noueux, lupus pernio (placards indurés rouges, luisants sur la face ou les oreilles).
• Troubles biologiques : hypercalcémie, hypercalciurie, anémie.
• Les patients atteints de sarcoïdose ont souvent peu de troubles liés à la maladie. La guérison est spontanée dans 50 % des cas en moins de trois ans, parfois plus lentement entre cinq et dix ans. Chez ces patients aucun traitement n’est justifié.
• Dans les autres cas, la maladie se stabilise ou s’aggrave : 10 à 20 % gardent des séquelles permanentes et 1 % à 5 % meurent des complications de la maladie, en majorité de fibrose pulmonaire et/ou d’atteinte cardiaque ou neurologique.
• Le traitement n’est indiqué qu’en cas d’atteinte pulmonaire grave et/ou d’atteintes extrarespiratoires sévères ou compliquées d’hypercalcémie. Il nécessite l’avis d’un pneumologue et/ou d’un spécialiste de l’organe concerné.
• La corticothérapie orale est le traitement de référence à la posologie de 0,3 à 0,6 mg/kg par jour de prednisone ou prednisolone pendant 4 à 12 semaines, selon l’évolution clinique, puis diminuée progressivement pendant 6 à 24 mois. Ce traitement nécessite les précautions habituelles liées à la corticothérapie au long cours. Toutefois, chez ces patients un traitement préventif de l’ostéoporose (calcium et vitamine D) doit être proscrit en raison du risque de survenue d’une hypercalcémie.
• En cas de non-réponse aux corticoïdes, le méthotrexate, l’infliximab ou l’azathioprine sont des alternatives possibles.
Sources : « Sarcoïdoses chez les adultes », Prescrire, juin 2013 ; « Le traitement de la sarcoïdose », La Revue du praticien, n° 10, mai 2008 ; www.sarcoidose-infos.com.
Il s’agit de réduire les contacts avec des facteurs qui pourraient aggraver la maladie.
• Ne pas fumer.
• Eviter tout agent irritant pour les poumons.
• Bien s’alimenter et rester actif sans s’épuiser.
• Minimiser l’exposition solaire et modérer l’alimentation lactée (celles-ci pouvant entraîner une accumulation de calcium dans le sang et causer des affections rénales).
• Respecter les consultations de suivi de la maladie.
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