Pneumonie communautaire de l’enfant - Le Moniteur des Pharmacies n° 3073 du 28/03/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3073 du 28/03/2015
 

Comptoir

FICHE INGRÉDIENT

Auteur(s) : Sylviane Le Craz*, Dr Véronique Houdouin**

La pneumonie est une infection respiratoire aiguë le plus souvent prise en charge en ambulatoire par une antibiothérapie probabiliste systématique. Certains cas graves nécessitent une hospitalisation.

Qu’est-ce que c’est ?

• La pneumonie correspond à une infection aiguë du parenchyme pulmonaire avec pour conséquence une respiration douloureuse et un transfert d’oxygène difficile.

• Chez les enfants de moins de 5 ans, la plupart des pneumonies sont d’origine virale (virus respiratoire syncytial…).

• Toutefois une surinfection bactérienne est fréquente. Dans ce cas, avant l’âge de 3 ans, Streptococcus pneumoniæ (pneumocoque) est la bactérie le plus souvent incriminée. Au-delà de cet âge, on retrouve également Mycoplasma pneumoniæ.

Quels sont les symptômes cliniques ?

• Qu’elles soient virales ou bactériennes, les pneumonies se manifestent le plus souvent par une toux plus ou moins fébrile et une polypnée. Des douleurs thoraciques ou abdominales peuvent être associées. La présence d’anomalies à l’auscultation pulmonaire est inconstante.

• Le tableau clinique peut varier selon l’agent pathogène :

– d’installation brutale, la pneumonie à pneumocoque associe une fièvre élevée, une tachypnée, des signes de lutte et parfois une douleur thoracique. Des symptômes digestifs peuvent dominer le tableau clinique ;

– d’installation plus progressive, la pneumonie atypique à Mycoplasma pneumoniæ se manifeste par une toux pénible et persistante, un état général conservé et des signes extrarespiratoires (myalgies, éruption cutanée). La fièvre peut passer inaperçue en raison de sa courte durée.

• Très souvent, ces signes cliniques ne sont pas très évocateurs et ne permettent pas d’identifier l’agent incriminé.

Comment est-elle diagnostiquée ?

En dehors des signes cliniques, la radiographie du thorax apporte la preuve de la pneumopathie. Non systématique dans les pays anglo-saxons en présence d’une pneumopathie bien tolérée, elle reste recommandée en France.

Quelle est la prise en charge ?

• En l’absence de critères de gravité (âge < 6 mois, terrain à risque, fièvre persistante ou mal tolérée, hypoxie, troubles hémodynamiques, détresse respiratoire, déshydratation), la prise en charge est ambulatoire et repose sur l’administration d’une antibiothérapie probabiliste systématique, une coïnfection virale et bactérienne étant fréquente.

• Avant l’âge de 3 ans, on utilise l’amoxicilline : 80 à 100 mg/kg/jour en 3 prises pendant 10 jours. Après 3 ans, le tableau clinique peut guider le choix de l’antibiothérapie mais, chez l’enfant même vacciné, le pneumocoque reste la cible privilégiée. Si le tableau clinique est en faveur de M. pneumoniæ, un macrolide pendant 14 jours est préféré en première intention car les germes atypiques sont résistants aux bêtalactamines.

• L’antibiotique peut être changé si l’apyrexie n’est pas obtenue au bout de 48 à 72 heures chez les enfants de plus de 3 ans et une évolution vers une pleurésie sera recherchée à l’aide d’une radiographie.

• La kinésithérapie n’a pas d’indication dans les pneumopathies non compliquées de l’enfant.

Sources : « Pneumonies », pap-pediatrie.com ; « Infections respiratoires basses de l’enfant », Vidal Recos, 2015 ; « Infections bronchopulmonaires communautaires de l’enfant et de l’adulte », Collège des enseignants de pneumologie, 2013 ; « Guide du bon usage des examens d’imagerie médicale », Société française de radiologie, 2012 ; « Les pneumopathies de l’enfant », « Réalités pédiatriques » n° 150, mai 2010.

CONSEILS AUX PATIENTS

• Une réévaluation clinique est nécessaire après 48 à 72 heures de traitement pour vérifier l’apyrexie ou plus tôt en cas de signes de gravité (respiration difficile, arrêt de l’alimentation…).

• Faire boire l’enfant régulièrement en cas de fièvre, le coucher sur le dos en surélevant la tête, ne pas donner de médicaments contre la toux (sauf avis médical), laver le nez régulièrement, ne pas fumer devant l’enfant.

• En prévention : lavage des mains fréquent et vaccination de l’enfant selon le calendrier vaccinal (notamment pneumocoque, Hib, coqueluche, rougeole, grippe pour les enfants à risque).

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