TOUJOURS SOUS CONTRÔLE - Le Moniteur des Pharmacies n° 3058 du 06/12/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3058 du 06/12/2014
 

Économie

Charges

Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD

Pour maintenir la rentabilité, les pharmaciens contiennent les frais de personnel. Pourtant, ceux-ci ont progressé beaucoup plus vite que le chiffre d’affaires en recul. Et si les loyers ne cessent d’augmenter, le poste impôts et taxes s’allège.

Malgré le condiv de déflation et de faible augmentation du point de salaire, les frais de personnel ont augmenté de manière assez surprenante en pourcentage du CA HT, et ce, de manière importante et généralisée. « Avec la stagnation, voire la baisse de l’activité, cela pourrait devenir très problématique car le ratio frais de personnel/CA s’alourdit significativement : il est de 10,40 % en 2013 alors qu’en 2012 il était de 10,03 % », s’inquiète Philippe Becker, expert-comptable, directeur du département pharmacie de Fiducial Expertise. La dégradation de ce ratio est toutefois à nuancer en raison du recul du CA. « Les frais de personnel ont progressé en cohérence avec l’évolution de la marge en valeur », pondère Joël Vellozzi, expert-comptable chez KPMG à Marseille. Ce que confirme aussi l’enquête économique de la FSPF, le poste « salaires + charges » progresse seulement de 2,5 %. Ces frais qui représentent en moyenne 60 % des charges d’une officine absorbent une part importante de la marge brute supplémentaire, notamment pour les officines les plus importantes. « Cependant, s’ils veulent maintenir leur niveau de rentabilité, les officinaux devront réduire leur masse salariale, surtout si les tendances sur l’activité ne s’inversent pas », met en garde Philippe Becker.

LES LOYERS NE CESSENT D’AUGMENTER

Le poste « autres achats et charges externes » a progressé de 3,7 % en valeur, indique la FSPF, augmentant logiquement en pourcentage du CA : 4,81 % en 2012, 4,99 % en 2013, même s’il est bien contrôlé par les pharmaciens, souligne Fiducial. Comme toujours, ces charges sont plus lourdes pour les petites structures (7,27 % du CA HT pour les officines de moins de 750 k€) du fait de leur caractère fixe. Par ailleurs, si l’activité officinale décroît, ces charges sont de plus en plus difficiles à supporter. Les pharmacies en zone rurale ont le meilleur ratio (4,74 %), en raison notamment des loyers beaucoup plus abordables que dans les centres urbains ou, a fortiori, commerciaux.

S’agissant du loyer, il représente le principal poste des charges externes, et pour cause : il ne cesse d’augmenter. Le montant moyen des loyers passe de 19 658 € en 2012 pour atteindre 20 564 € en 2013, avec une évolution de plus de + 8 % depuis 2011, toujours selon les statistiques de Fiducial. Les officines rurales payent en moyenne seulement 17 012 € HT de loyer contre 22 997 € HT pour les officines urbaines en 2013. « Ces frais incompressibles acquittés par les pharmaciens deviennent, pour certains, de plus en plus insoutenables particulièrement en milieu urbain où la pression immobilière est la plus forte, commente Philippe Becker. Et cela est aggravé par la dégradation de l’économie de l’officine résultant du ralentissement de l’activité. Certaines pharmacies deviennent inexploitables et, à terme, invendables dans certaines grandes métropoles du fait de charges de loyer allant jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires ! »

Côté impôts et taxes, c’est la bonne nouvelle, ce poste s’allège ! Pour 2013, Fiducial constate une diminution de l’impôt en pourcentage du CA HT, passant de 0,83 % en 2012 à 0,79 % en 2013. A l’image de l’année 2012, la contribution économique territoriale (CET) en 2013 représente 0,13 % du CA HT, soit 1 989 €. Ce poste se stabilise depuis ces trois dernières années. Les pharmaciens se montrent plus prévoyants. Ils ont davantage cotisé au régime « loi Madelin » avec en moyenne 6 299 € en 2013 contre 5 899 € en 2012. Manifestement, ils sont de plus en plus attirés par ce dispositif qui offre la possibilité aux entrepreneurs individuels non salariés de déduire de leur bénéfice imposable les cotisations versées chaque année à des régimes de couverture complémentaire santé et de retraite. La FSPF relève une augmentation des cotisations personnelles de l’exploitant de 7,1 %.

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