IMPLACABLE BAISSE - Le Moniteur des Pharmacies n° 3058 du 06/12/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3058 du 06/12/2014
 

Économie

Chiffre d’affaires

Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD

Cet indicateur phare de l’activité qu’est le chiffre d’affaires est devenu la bête noire des pharmaciens depuis plusieurs années. Il n’en finit plus de chuter sous l’effet des baisses de prix et de la maîtrise médicalisée.

Les données IMS-FSPF-Pharmastat confirment une nouvelle année de baisse du CA total des officines de 1,3 % à 33,223 Md€ en 2013. Cette contraction du marché est également de 1,3 % sur les sept premiers mois de l’année 2014. Elle est même amplifiée sur 12 mois arrêtés à fin juillet (- 1,5 %).

Sur le médicament remboursable, l’activité est en baisse de 2,2 % sur 2013 et de 1,9 % en cumul depuis janvier. « C’est la deuxième plus forte baisse du CA enregistrée depuis 2007 », souligne Philippe Besset, vice-président de la FSPF, en parlant de 2013. Contrairement à 2012, les chiffres sur les médicaments non vignetés ne compensent pas le nouveau revers essuyé par le remboursable. L’activité est également en récession de 2,8 % en 2013 à 2,52 Md€ et les ventes ont plongé de plus belle depuis le début de l’année : - 6,3 % en valeur. Comme le CA global décroît, la part du médicament non remboursable est stable à 7 % du CA officinal. « La baisse du marché du non-remboursable s’explique par le recul du médicament OTC et les baisses de prix des médicaments listés avec la générication du Viagra et des pilules non remboursables », précise Philippe Besset.

La tendance en volume est la même sur le marché plus large des médicaments de prescription médicale facultative (PMF) non prescrits, qui accuse une perte de 2 millions d’unités en médicaments remboursables (total des ventes à 150 MU) et de 9 millions d’unités en médicaments non remboursables (289 MU) sur une période de 12 mois arrêtée à fin juillet 2014. En CA, si les baisses sont douces sur le remboursable non prescrit (- 1 M€), elles sont plus drastiques sur le non-remboursable non prescrit (- 28 M€). Si l’on compare les données émanant de différentes sources, les baisses d’activité 2013 sont également sans équivoque, comme le montrent d’autres études statistiques nationales (baisse du CA HT moyen de 1,3 % pour KPMG et 0,63 % pour Fiducial).

La tendance baissière s’amplifie et les officines qui connaissent une chute de leur CA sont plus nombreuses qu’auparavant. Alors que la FSPF dans son enquête économique de 2012 n’en recensait que 56 %, 65 % ont une évolution de CA négative dans son enquête 2013, et 30 % de ces officines enregistrent une baisse de 4 % et plus (contre 23,1 % en 2012). Corollaire : le pourcentage de pharmacies ayant une évolution de CA positive chute de 44 % à 35 %.

La chute d’activité est due à des facteurs bien identifiés : la crise économique, la politique du gouvernement qui vise à limiter les dépenses de santé (baisses des prix de nombreux médicaments, limitation des volumes mais pas de déremboursements massifs, développement des ventes génériques, franchises…) ont pour conséquence une diminution globale du CA. « Toutefois, l’évolution du CA est de moins en moins un indicateur économique qui relate la rentabilité réelle de l’officine, indique Dominique Leroy, expert-comptable du cabinet Norméco. En effet, la progression des ventes des produits chers (du domaine hospitalier) constatée dans certaines pharmacies augmente d’une manière sensible l’évolution du CA moyen de nos statistiques. A l’inverse, les génériques contribuent toujours à un effet de tassement du CA mais offrent des remises substantielles qui touchent directement la rentabilité. »

DE FORTES DISPARITÉS ENTRE LES OFFICINES

Si ces observations révèlent la situation globale des pharmacies étudiées, elles sont toutefois à nuancer selon la typologie ou la taille des officines. La baisse moyenne cache des disparités importantes entre les officines dont le CA moyen ressort à 1,572 M€ dans l’enquête économique de la FSPF (46 % d’entre elles ont un CA inférieur à 1,5 M€ contre 49 % en 2012). Sans surprise, plus le CA de l’officine est important, plus l’évolution de l’activité est favorable. Pendant que les pharmacies de moins de 800 k€ dévissent de 4 % en moyenne, celles de plus de 2 M€ se maintiennent en termes d’activité (+ 0,1%). Entre ces deux extrêmes, les chiffres, tous négatifs, passent de - 2,6 % sur la tranche 800 k€ à 1,2 M€, - 1,3 % sur la tranche 1,2 M€ à 1,5 M€ à - 0,3 % sur la tranche 1,5 M€ à 2 M€. « Faire un portrait-robot de la pharmacie française en 2013 devient un exercice impossible tant les disparités sont fortes entre les petits chiffres et les gros, entre les rurales et les centres commerciaux », commente Philippe Becker, directeur du département Pharmacie de Fiducial Expertise.

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