DÉMOBILISATION GÉNÉRALE - Le Moniteur des Pharmacies n° 3058 du 06/12/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3058 du 06/12/2014
 

Économie

Génériques

Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD

Le marché du générique s’essouffle en 2014. Selon le Gemme (Générique même médicament), il a connu une évolution en trompe-l’œil en 2013 : + 1,81 % en volume et + 0,18 % en valeur entre le premier et le second semestre.

Le marché du générique est en involution depuis septembre 2013 et la mesure « tiers payant contre génériques » s’est résumée à un effet ponctuel. D’autres mesures structurelles sont donc nécessaires pour hisser les génériques à plus de 50 % de parts de marché (PDM), comme dans de nombreux pays d’Europe. A cause de freins persistants (baisses drastiques des prix, utilisation de la mention « Non substituable », manque de confiance du couple patient/médecin, prescriptions hors du Répertoire), les ventes ont continué à régresser en valeur début 2014 (- 8 % en janvier et - 6 % en février, source : GERS). Et, avec les nouvelles baisses de prix intervenues en mars, la tendance ne s’est pas inversée au cours de l’année.

En juillet, le marché du générique a enregistré une nouvelle décrue de 4,6 % en volume et de 11 % en valeur, soit, selon le Gemme, la plus importante baisse du marché en volume depuis la mise en place de la mesure « tiers payant contre génériques ». Le niveau de substitution accuse également le coup en chutant à 75,1 % ; il retrouve son niveau le plus bas depuis début 2014. Les industriels du secteur s’attendent à une perte d’économie en 2014. Ils appellent les pouvoirs publics à engager sans délai une grande campagne de communication.

La rentrée est pourtant partie sur de mauvaises bases : les pouvoirs publics ont décidé de baisser le montant des TFR (tarif forfaitaire de responsabilité) de plus de 120 groupes génériques, ces nouveaux TFR étant applicables depuis le 1er octobre 2014. Sans oublier les baisses de prix du PLFSS 2015 pour 285 M€, PLFSS 2015 qui porte les efforts globaux sur les génériques à 435 millions (promotion et développement). Les députés ont voté le principe d’un objectif de prescription dans le Répertoire au sein des établissements de santé publics ou privés. Un taux prévisionnel de prescription serait fixé chaque année par l’Etat.

SUBSTITUTION : LE MORAL N’Y EST PLUS

Le marché est directement influencé par le ralentissement du processus de négociation conventionnelle et de la laborieuse mise en place de la réforme de la rémunération. Un des préalables de sa mise en œuvre est l’arrêté sur le nouveau plafond des remises à 40 % sur les achats de génériques. Attendu au départ pour le premier trimestre 2014, ce nouveau plafond n’est entré en vigueur que depuis le 1er septembre. De même, pour renforcer la dynamique engagée sur la délivrance des génériques, les parties signataires du protocole d’accord devaient également fixer dès le premier trimestre 2014 les objectifs et le champ de la substitution. Là encore, retard…

Immanquablement, l’attente a généré de l’attentisme chez les officinaux et cela s’est traduit dans les résultats de substitution. Sur les 27 molécules prioritaires retenues dans la liste de 2014, la montée en charge des taux de substitution dans ce périmètre est poussive, la moyenne ne bougeant quasiment pas de janvier (69,25 % de pénétration des génériques) à mai (71,21 %). Juin sonne le réveil (75,14 %) mais le mouvement de reprise s’essouffle en juillet (77,43 %). « C’est lié directement à l’effet Montebourg », explique Philippe Besset, vice-président de la FSPF. Il ajoute aussi que les molécules retenues pour le suivi national et individuel de la délivrance de génériques pour 2014 sont moins évidentes à substituer que celles de 2013. Et sans une offre génériques suffisamment abondante, la pénétration peine à décoller. « C’est le cas pour le groupe lansoprazole et la forme orodispersible pour laquelle il n’existe qu’une marque sur le marché », souligne-t-il. Confirmant les chiffres du Gemme sur la baisse du marché en 2014, il reste réservé sur l’atteinte de l’objectif de substitution de 85 % d’ici la fin de l’année.

A fin juillet, la part des génériques en unités, représentant 32 % du marché des spécialités remboursables, ne bouge pour ainsi dire pas, l’augmentation mécanique d’un point par rapport à 2013 (31 % de PDM) résultant de la création de nouveaux groupes génériques au sein du Répertoire. En valeur, cette part n’évolue pas et reste à 22 %. Les baisses de prix intervenues, notamment en mars dernier, touchent davantage le marché industriel. Les copies des princeps ne pèsent plus que 19 % d’un CA estimé sur 12 mois arrêtés à fin juillet 2014 à 3,434 Md€.

Pour autant, les économies réalisées par l’assurance maladie grâce aux génériques pour 2013 se chiffrent à 1,8 Md€. En comparaison, les économies pour le régime complémentaire sont de l’ordre de 500 M€ (voir infographie ci-contre).

CONSOLIDER LA ROSP AVANT LA FIN DE L’ANNÉE

Le taux de substitution des molécules prioritaires qui ont servi à la rémunération sur objectifs du pharmacien a atteint 82,5 % fin décembre 2013. Par rapport à ce résultat, le montant moyen de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) versée par la Caisse nationale d’assurance maladie au titre de 2013 s’est élevé à 5 705 € pour une pharmacie en activité sur toute l’année. Selon la taille des pharmacies, ce montant moyen oscille entre 2 900 € et 7 624 €.

Syndicats pharmaceutiques et assurance maladie doivent maintenant conclure avant la fin de l’année un nouveau contrat de paiement « à la performance » pour trois ans de plus.

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