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Actualités
Auteur(s) : Emilie Bollinger
Le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, a décidé que les médicaments et les dispositifs médicaux devaient repasser à Bruxelles du giron de la direction générale « santé et consommateurs » à la direction « entreprises et industries ». Un revirement qui fait réagir John Chave, secrétaire général du Groupement pharmaceutique de l’Union Européenne, le « lobby » des pharmaciens à Bruxelles.
JOHN CHAVE : Il n’y aura pas de changement à première vue. Les fonctionnaires chargés des produits pharmaceutiques seront simplement déplacés vers une autre partie de la Commission. Cependant, il y a de bonnes raisons de croire que, dans l'avenir, la Commission sera susceptible d'être plus sensible aux préoccupations de l'industrie pharmaceutique. Par exemple, la dernière fois que les médicaments étaient sous la responsabilité de la direction générale « entreprises », elle a tenté de libéraliser les droits de l’industrie, notamment celui d’informer directement les patients sur les médicaments. Inévitablement, cela aurait mené à plus d’activités promotionnelles et à une plus grande utilisation inappropriée des médicaments.
Cela est peu probable. Il y a actuellement un div à l’étude, la directive dite « transparence », qui permettrait d'accélérer certaines décisions au niveau du remboursement. Mais la proposition a rencontré une forte opposition de la part des Etats membres. Il est dès lors peu probable qu’elle soit adoptée. En ce qui concerne les décisions de l'Agence européenne du médicament sur les AMM, je ne m'attends pas à des changements importants.
Oui. On ne doit pas considérer la politique pharmaceutique dans le seul cadre de la politique industrielle. Puisque cela ne se passe pas comme ça dans les Etats membres, pourquoi le faire au niveau européen ? Nous sommes maintenant face à une situation où la politique de santé en Europe a reçu un statut de seconde classe. La voix qui peut aider à contrôler certains excès de l'industrie pharmaceutique a été affaiblie. Mais, plus que jamais en Europe, avec des systèmes de santé menacés dans de nombreux pays par les mesures d'austérité, nous avons besoin de nous assurer que la politique répond aux besoins des patients, et pas seulement aux bénéfices de l’industrie.
Il ne faut pas faire de procès d’intention mais surveiller le dossier de près. Pour Philippe Gaertner, président de la FSPF, le changement de tutelle du médicament à Bruxelles est « tout sauf anodin ». A Bruxelles, c’est la représentation de l’Assurance maladie qui a été la première à s’inquiéter des « motivations de ce retour en arrière ». Le Bureau européen des unions de consommateurs et le British Medical Journal ont également critiqué cette décision. En France, la revue Prescrire et le Syndicat national des jeunes médecins généralistes sont montés les premiers au créneau. Interrogés, l’Ordre des pharmaciens et les Entreprises du médicament (Leem) n’ont pas souhaité s’exprimer sur cette question.
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