La camomille romaine

Qu’est-ce que c’est ?

• Originaire de l’Europe du Sud et de l’Ouest, la camomille romaine, Chamæmelum nobile (L.) All (syn Anthemis nobilis L.) est une plante herbacée de 30 cm de haut environ. Les feuilles alternes sont découpées en lanières. L’inflorescence est un capitule solitaire à l’extrémité des tiges, typique des Asteraceæ pour la variété sauvage : fleurs ligulées blanches à la périphérie, fleurs tubulées jaunes au centre.

• La partie utilisée de la camomille est constituée par le capitule floral séché de la variété double cultivée : les fleurs tubulaires ont disparu, remplacées par des fleurs ligulées stériles se recouvrant les unes les autres. Le réceptacle conique est recouvert de paillettes transparentes.

• La camomille romaine est décrite à la Pharmacopée européenne.

Quelle est son utilisation ?

• En Europe, la camomille est traditionnellement utilisée par voie orale pour calmer les douleurs abdominales d’origine digestive et pour faciliter la digestion, en particulier en cas de flatulences et de ballonnements épigastriques.

• En France, elle est également indiquée en usage local comme traitement d’appoint adoucissant et antiprurigineux, comme trophique protecteur (crevasses, gerçures), contre les piqûres d’insectes, en cas de gêne ou d’irritation oculaire (atmosphère enfumée, effort visuel soutenu, bains de mer), en gargarisme en cas de mal de gorge et en bains de bouche pour l’hygiène buccale.

Quelle est sa composition ?

• La camomille est une plante à huile essentielle (minimum 0,7 % selon la Pharmacopée européenne) dominée par la présence d‘esters (isobutylangélate) et en quantité moindre de sesquiterpènes (chamazulène, bisabolène).

• Des lactones sesquiterpéniques lui confèrent son goût amer (nobiline) et des catéchines sont responsables de son brunissement au séchage. Les autres constituants sont des flavonoïdes, des coumarines (qui ne possèdent pas la structure de base nécessaire à l’effet anticoagulant) et des polysaccharides.

Quel est son mode d’action ?

• Peu de travaux permettent de conforter l’usage traditionnel de la camomille. Son activité anti-inflammatoire est attribuée à la fois aux polysaccharides et aux azulènes de son HE. Cette dernière est aussi le principal support d’une modeste activité antibactérienne. La camomille se montre également antioxydante et hypoglycémiante chez le rat mais sans conséquence clinique connue.

• Une étude pilote de méthodologie contestable montre qu’en application cutanée, elle calme les érythèmes solaires et accélère la régénération des tissus. Son HE a potentialisé les effets positifs des massages chez des cancéreux en unité de soins palliatifs sur l’anxiété et la qualité de vie.

Quelle est sa posologie ?

• Chez l’adulte et l’adolescent de plus de 12 ans : infusion de 15 min de 1 à 4 g par tasse, 3 fois par jour entre les repas. Une consultation s’impose si les symptômes persistent au-delà de 2 semaines de traitement.

• En usage local (sauf collyre) : infusion concentrée à 20 à 30 g pour 500 ml d’eau.

Quels sont ses risques ?

• La camomille romaine est contre-indiquée en cas d’hypersensibilité à la camomille ou à d’autres plantes de la famille des Asteraceæ.

• Faute de données suffisantes, elle est déconseillée en cas de grossesse et allaitement, d’autant plus que des écrits anciens font état de son emploi populaire comme abortif et emménagogue. Elle est également déconseillée chez l’enfant de moins de 12 ans.

Sources : Agence européenne des médicaments, Community herbal monograph on Chamæmelum nobile (L) All, flos, Assessment report on Chamæmelum nobile (L) All, flos, novembre 2011 ; J. Fleurentin, J.-C. Hayon, Plantes médicinales, traditions et thérapeutiques, Ed. Ouest-France, Rennes, 2008 ; M. Wichtl, R. Anton, Plantes thérapeutiques, Ed. Tec & Doc, 2003.