Une clause d’exigibilité met l’opération en péril - Le Moniteur des Pharmacies n° 3046 du 13/09/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3046 du 13/09/2014
 
PARCOURS DE L’INSTALLATION – ÉPISODE 2

Transactions

Auteur(s) : François Pouzaud

La fusion de deux pharmacies peut réserver de mauvaises surprises. Les trois titulaires de la Pharmacie de la Boixe, après leur regroupement, ont dû revoir leur plan de financement pour faire face au remboursement anticipé de deux prêts exigé par l’une des banques.

Les banques ne sont pas toujours les partenaires financiers que l’on espère. André et Anne-Marie Lassime ainsi que leur nouvel associé, Jean-Christophe Decobert, en garderont un souvenir amer. Pourtant, jusqu’à l’ouverture, le 16 décembre dernier, de la Pharmacie de la Boixe dans un local neuf à Saint-Amant-de-Boixe (Charente), les trois titulaires n’avaient pas rencontré de sérieuses anicroches dans la conduite de ce projet : regroupement des pharmacies de Montignac et de Saint-Amant-de-Boixe, accord de l’ARS avec gel de la licence de Montignac pendant douze ans, fusion-absorption de la pharmacie de Montignac par celle de Saint-Amant-de-Boixe, création d’une SPF-PL prenant une participation de 85 % de la Pharmacie de la Boixe (le complément étant détenu à hdiv de 5 % par chacun des trois exploitants), et transfert de la pharmacie sur son nouvel emplacement commercial.

Mais le début de l’année 2014 est marqué par un rebondissement avec l’une des deux banques de la pharmacie. « La BNP a fait jouer sa clause d’exigibilité anticipée de deux prêts de la pharmacie de Montignac suite à la fusion des deux pharmacies. Nous avions 15 jours pour trouver 600 000 € ! », se souvient André Lassime (voir Le Moniteur n° 3041). Pourtant le contrat de prêt stipule que, sous certaines conditions, et notamment en cas de cession ou de changement de destination des immeubles financés, les sommes prêtées doivent être remboursées immédiatement et en totalité. Dans cette hypothèse, la banque doit normalement faire part de son intention de faire jouer cette clause selon les modalités prévues au contrat (envoi d’un courrier recommandé avec accusé de réception, délai pour signifier sa décision à l’emprunteur…). Sauf que la BNP a pris la décision d’invoquer la clause d’exigibilité dix mois après la présentation du projet de transfert et de regroupement, via sa filiale CMV Médicale. « Nous sommes effondrés par la décision de cette banque, qui ne nous a donné aucune explication et a agi selon son bon vouloir. Ce sont nos partenaires bancaires qui, pour masquer leur incompétence, nous ont fait des misères », raconte André Lassime, qui avec ses associés ne sont en rien responsables de ces déboires bancaires.

Des tractations laborieuses

Une mauvaise surprise pour les trois associés qui pensaient avoir pris toutes les précautions utiles pour financer leur projet en prenant deux banques, compte tenu des deux emprunts en cours sur la pharmacie de Montignac et d’un autre sur la pharmacie de Saint-Amant-de-Boixe (les deux officines regroupées), mais aussi du prêt contracté par la SPF-PL pour le rachat des parts de la Pharmacie de la Boixe ainsi que de celui consenti à la SCI d’André et Anne-Marie Lassime pour l’achat du terrain et des murs du nouveau local.

André Lassime comprend difficilement la position de la BNP. « Ce qui est paradoxal, c’est que notre activité est excellente et que nous n’avons aucun souci de trésorerie. Nous étions en capacité de rembourser les emprunts de la pharmacie de Montignac. » Face à cette sommation de payer, la pharmacie a d’ailleurs, un moment, envisagé d’ouvrir une procédure collective pour geler les créances. Mauvaise idée : cela aurait mis la pharmacie en porte à faux vis-à-vis de ses autres partenaires.

Les tractations laborieuses avec la BNP dureront jusqu’en mai. Les 600 000 euros leur seront remboursés grâce à la décision de l’autre banque (Tarneaud) de reprendre la totalité des encours de la pharmacie. « On s’en est sorti, mais cet épisode n’a pas amélioré mon opinion sur les banques », conclut André Lassime.

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