La lutéine

Qu’est-ce que c’est ?

• La lutéine est un pigment naturel jaune. Comme son stéréoisomère la zéaxanthine, elle fait partie des caroténoïdes.

• Dans la nature, la lutéine est concentrée dans les légumes verts à feuilles (épinard, oseille, choux frisé), les légumes jaunes (maïs, endive) ou les fleurs (œillet d’Inde-Tagetes patula, rose d’Inde-Tagetes erecta). On en trouve également, mais en faible quantité, dans le jaune d’œuf.

Quel est son métabolisme ?

• Les mammifères ne pouvant synthétiser la lutéine, les sources sont exclusivement alimentaires. La lutéine, liposoluble, est transférée dans la phase lipidique du bol alimentaire. Incorporée dans des micelles pour être diffusée à travers l’intestin, elle rejoint la voie sanguine pour se diriger vers le foie. Elle est ensuite distribuée par l’intermédiaire de LDL et HDL vers différents tissus : peau, macula de l’œil.

Quel est son rôle physiologique ?

• A la différence du béta-carotène, la lutéine n’est pas une provitamine car elle n’a aucun rôle dans le métabolisme de la vitamine A. Elle n’est pas considérée comme un nutriment essentiel.

• Préférentiellement concentrée dans la rétine où elle constitue le pigment maculaire (avec la zéaxanthine et la méso-zéaxanthine), la lutéine joue un rôle protecteur de la macula, à la fois :

– physique, par la filtration des radiations lumineuses de courte longueur d’onde, comme la lumière bleue agressive pour les photorécepteurs de l’œil ;

– chimique par l’activité anti-oxydante due à la présence de nombreuses doubles liaisons conjuguées et de radicaux hydroxyles.

Comment l’obtient-on ?

• La lutéine est extraite des fleurs de Tagetes erecta L. par des solvants apolaires. Après saponification et cristallisation, on obtient une lutéine purifiée contenant au moins 80 % de lutéine, et 2 à 9 % de zéaxanthine.

Pourquoi l’utilise-t-on ?

• La lutéine est utilisée :

– dans la prévention de la DMLA ;

– dans la prévention du risque de cataracte sénile.

• Les compléments nutritionnels présentent la lutéine avec la zéaxanthine, souvent associées à des vitamines (A, E, C…) ou à des acides gras. Sous la forme de comprimés, de gélules ou de capsules huileuses, ils sont utilisés en prévention du vieillissement oculaire.

• L’EFSA ne reconnaît aucun effet de la lutéine sur la vision. L’Anses reconnaît, quant à elle, ses propriétés antioxydantes sur la rétine et le cristallin.

Quelles sont les doses recommandées ?

• La dose idéale reste à déterminer. La dose la plus souvent utilisée en supplémentation est de 6 mg par jour. Des doses de 20 à 40 mg par jour ont été administrées durant 2 mois sans signalement de toxicité particulière.

• Une étude prospective et randomisée sur des patients atteints de DMLA atrophique, recevant 10 mg/jour de lutéine sur une période de 12 mois, montre une amélioration de plusieurs paramètres de la fonction visuelle.

Quelles sont les précautions d’emploi ?

• En raison de 3 cas de toxidermie par voie orale signalés en 2011 par l’Anses, à la suite d’ingestion de compléments alimentaires à base de lutéine et de zéaxanthine, il est recommandé de vérifier la qualité et la provenance des produits. Ceci afin d’exclure toute présence de thiophène, à propriétés phototoxiques.

www.anses.fr/Documents/NUT2010sa0242.pdfs ; www.luteine.com/luteine.php ; http://webpeda.ac-montpellier.fr ; http://www.fondation-louisbonduelle.org, Monographie la lutéine ; www.passeportsante.net ; http://www.additifs-alimentaires.net/E161b.php ; Données récentes sur l’absorption et le catabolisme des caroténoïdes, www.jle.com/e-docs/00/04/0A/EF/article.phtml ; UE, Registre des allégations nutritionnelles de santé, référence EFSA « 2011;9 (4) 2039,2030 ; Dégénérescence maculaire liée à l’âge ; INSERM ; Pigment maculaire et dégénérescence maculaire liée à l’âge, Haddad, Souied, Coscas, Soubrane, www.ophthalmologia.be ; www.eurekasante.fr