Nez pour régner

Le marché de l’hygiène ORL poursuit son essor en 2013, porté par une progression de 5,5 % en valeur et de 6,6 % en volume. Les gammes s’étoffent progressivement pour couvrir l’ensemble des besoins dans ce domaine même si le segment des nourrissons reste le plus porteur.

« Par un effet miroir, les solutions salines connaissent une progression inversement proportionnelle à l’usage des sprays médicamenteux », constate Frédéric Renier, chef de groupe aux Laboratoires Gilbert. Cette tendance est alimentée par une forte demande du consommateur pour le naturel. Mais aussi par les recommandations des professionnels de santé et de l’ANSM en premier lieu en faveur du sérum physiologique et du geste du lavage nasal pour prévenir les infections chez les tout-petits. Les pathologies ORL représentant le premier motif de consultation chez le pédiatre. » Par ailleurs, les acteurs du marché continuent à jouer sur la mise en place régulière d’offres promotionnelles, le prix restant le principal critère d’achat.

Physiodose (Gilbert) continue ainsi à surfer sur les ventes de son offre de 40 unidoses pour conserver son leadership, avec 41 % de part de marché en valeur pour environ 11 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013. La performance de la gamme Physiologica (Gifrer), qui progresse de 9 % en valeur pour approcher les 5 millions d’unités vendues, selon le laboratoire, a également été alimentée en premier lieu par les unidoses. Le lot de 40 doses se classe en deuxième position du marché en volume.

Déclinaison en unidoses des décongestionnants

Le segment des solutions naturelles se porte bien, soutenu par une vague d’innovations qui viennent là encore mordre sur les plates-bandes de produits à composition essentiellement chimique. ProRhinel (Novartis), leader des sprays en cas de rhume avec deux « piliers », les références enfant-adulte et jeune enfant-nourrisson (respectivement placés au deuxième et au troisième rangs des ventes en valeur en 2013) se félicite ainsi du bon démarrage du spray décongestionnant ProRhinel Extra Eucalyptus lancé l’an passé. La marque revendique une formule unique contenant un antiseptique qui facilite l’évacuation des mucosités et des agents infectieux. Chez Physiodose, l’année 2013 a été marquée par le lancement de Physiodose Baby nez bouché-rhume, un sérum décongestionnant à base d’eau de mer hypertonique conditionné en unidoses. « Contrairement aux sprays, ce format, reconnu et apprécié, est mieux adapté à une utilisation dès la naissance que le format spray », souligne Frédéric Renier. Le produit a reçu le label Consobaby décerné par les consommateurs. De son côté, Physiologica a également mis sur le marché début 2013 un sérum hypertonique en unidoses. « Il est en forte progression au cours de sa première année pleine », fait valoir Alexandra Guyot, chef de produit. La gamme de sprays à l’eau de mer Lyomer, qui cible en priorité les enfants de plus de 2 ans et les adultes, a elle-même été rebaptisée Physiologica Spray pour bénéficier de la notoriété de la marque. En outre, Physiologica propose, depuis janvier 2013, un mouche-bébé en complément de gamme.

Les trois poids lourds de l’hygiène nasale sont de plus en plus confrontés à la concurrence des produits à la marque des groupements. Ils continuent à se battre aussi sur le terrain de la communication. Physiodose a été très présent sur le point de vente « avec un présentoir très visible, une campagne décalée et des brochures pédagogiques sur le mouchage des nourrissons », indique Frédéric Renier. Gifrer mise également sur une forte identité de gamme avec un renouvellement de ses packagings pour « créer une homogénéité visuelle et permettre aux pharmaciens d’assembler en un seul linéaire les produits du laboratoire », souligne Alexandra Guyot. Pour sa part, ProRhinel s’appuie sur un « plan de communication à 360° puissant », avec une présence à la télévision, des actions digitales et une présence forte en officine grâce aux délégués pharmaceutiques et aux outils de valorisation. Quant aux perspectives du marché, elles restent positives cette année, au point que le souci des laboratoires est avant tout de se prémunir contre les ruptures de stock. C’est ce qui a conduit Physiodose à « anticiper » en renforçant les capacités de production d’unidoses de son site d’Hérouville-Saint-Clair, dans le Calvados.