Huile végétale de calophylle - Le Moniteur des Pharmacies n° 3038 du 28/06/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3038 du 28/06/2014
 

Comptoir

FICHE INGRÉDIENT

Auteur(s) : Sylviane Le Craz

Qu’est-ce que c’est ?

• L’huile végétale de calophylle inophyle est extraite des graines séchées du calophyllier (Calophyllum inophyllum), un arbre originaire d’Asie tropicale appelé localement takamaka, et pouvant atteindre plus de 20 mètres de hdiv. De la famille des Clusiaceae, cet arbre, aux grandes feuilles coriaces et luisantes, porte des grappes de fleurs blanches odorantes ; elles donnent naissance à des fruits ovoïdes (drupes) renfermant, dans une coque ligneuse, une amande. Cette dernière doit être séchée pendant deux mois, l’amande fraîche ne contenant pas d’huile. Exploité majoritairement à Madagascar, où il porte le nom de foraha, le calophylle inophyle est également présent en Polynésie, où il est appelé tamanu. Son nom Inci est Calophyllum inophylum seed oil.

• D’une certaine viscosité, l’huile obtenue par première pression à froid (suivie d’une légère filtration pour diminuer la présence de dépôts) est jaune foncé, légèrement verdâtre. Son odeur se rapproche de celle de la noix, avec des notes épicées. Son goût amer est persistant.

• Cette huile, qui a tendance à figer au froid sans pour autant perdre en qualité, contient une majorité d’acides gras insaturés : 40 à 50 % d’acide oléique (oméga-9), 20 à 40 % d’acide linoléique (oméga-6). S’y ajoutent des acides gras saturés : 15 % d’acide palmitique et 13 % d’acide stéarique. L’huile de calophylle inophyle contient également des insaponifiables (un peu moins de 2 %), responsables d’un léger dépôt : triterpènes (canophyllol, acide canophyllique…), dérivés coumariniques comme le calophyllolide et l’inophyllolide, xanthones, phytostérols…

Quelles sont ses propriétés ?

• Réputée pour ses propriétés anti-inflammatoires, en raison de la présence du calophyllolide, de xanthones et de phytostéols, l’huile de calophylle inophyle est particulièrement indiquée chez les sportifs souffrant de tendinites, de douleurs musculaires et articulaires, en cas de rhumatisme ou d’arthrose, ainsi que pour les jambes lourdes ou fatiguées.

• Cicatrisante, par la présence d’inophyllolide, l’huile de calophylle inophyle peut être conseillée lors de brûlures, d’eczéma, d’acné, de psoriasis ou de vergetures. Elle possède d’ailleurs des propriétés antibactériennes directes et indirectes par stimulation des macrophages (calophyllolide).

• Tonique et protectrice des vaisseaux aussi intéressante pour lutter contre la couperose, les varices et les hémorroïdes.

• L’acide linoléique (oméga-6) entre dans la composition de la membrane cellulaire et en renforce la fluidité. L’huile de calophylle inophyle participe ainsi au maintien de l’élasticité et de l’hydratation de l’épiderme, notamment en cas de peaux sèches, dévitalisées et déshydratées. Cette huile végétale est intéressante pour la prévention des rides. On lui attribue par ailleurs des vertus protectrices solaires : antioxydant et filtre anti-UV (faible protection).

• Elle posséderait également des vertus éclaircissantes (peaux noires, taches de vieillesse cutanées).

Quels sont ses atouts ?

Classée demi-siccative (son indice d’iode correspondant au potentiel d’oxydation, et donc de rancissement, est situé entre 99 et 108), cette huile se conserve relativement bien.

Quels sont ses inconvénients ?

• En raison de son acidité (présence d’acides gras libres), l’huile de calophylle inophyle peut être irritante lorsqu’elle est utilisée pure de façon prolongée : la diluer 10 à 20 % dans une autre huile végétale.

• Peu pénétrante, elle laisse un film gras sur la peau.

• Cette huile a tendance à se solidifier en dessous de 20° C : la réchauffer avant utilisation, en passant le flacon sous l’eau tiède par exemple.

• L’huile de calophylle inophyle est relativement onéreuse.

• Fluidifiant du sang par la présence de coumarines, l’huile de calophylle inophyle peut être utilisée par voir locale chez les patients recevant des anticoagulants oraux, son utilisation cutanée ajoutée à une dilution de 10 à 20 % supprimant les risques d’hémorragies.

Sources : M. Faucon, « Traité d’aromathérapie scientifique et médicale », éd. Sang de la terre et Médial, 2012 ; J.-P. Chaumont, J. Millet-Clerc, « Phyto-aromathérapie appliquée à la dermatologie », éd. Tec et Doc, 2011 ; Michel Pobeba, « Les bienfaits des huiles végétales », éd. Marabout, 2011 ; Chantal et Lionel Clergeaud, « Les huiles végétales », éd. Amyris ; D. Baudoux, J. Kaibeck, A.-F. Malotaux, « Huiles végétales », éd. J.O.M.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• L’huile de calophylle inophyle est anti-inflammatoire et cicatrisante.

• En cosmétique, elle est indiquée pour les peaux sèches, dévitalisées et déshydratées.

• Cette huile est irritante pure : il est nécessaire de la diluer à 10-20 % dans une autre huile végétale.

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