La bilharziose - Le Moniteur des Pharmacies n° 3037 du 21/06/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3037 du 21/06/2014
 

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Auteur(s) : Alexandra Blanc

Maladie parasitaire tropicale à transmission urinaire et fécale, la bilharziose a été récemment diagnostiquée chez des personnes ayant séjourné en Corse.

Qu’est-ce que c’est ?

• La bilharziose est une des affections parasitaires les plus répandues après le paludisme.

• Elle touche 200 millions de personnes dans le monde et tuerait chaque année près de 300 000 personnes.

• Elle est due à un ver plat du genre Schistosoma. Il existe six espèces de schistosomes pathogènes pour l’homme responsables de la bilharziose intestinale (S. mansoni), urinaire (S. hæmatobium), rectale (S. intercalatum et S. guineensis) et artério­veineuse (S. japonicum et S. mekongi).

• Elle est présente en zones tropicales et subtropicales, principalement en Afrique et en Asie.

Quel est le cycle du parasite ?

• Il fait intervenir des mollusques aquatiques (hôtes intermédiaires) et l’homme ou certains animaux (hôtes définitifs).

• Les schistosomes se développent dans les eaux douces et stagnantes ou avec peu de courant.

• Les embryons pénètrent dans les mollusques où, ils se multiplient et se transforment en larves. Celles-ci quittent l’hôte intermédiaire et nagent à la surface de l’eau à la recherche de l’hôte définitif.

• Les larves pénètrent dans la peau de l’homme et atteignent le foie, où elles deviennent des vers adultes.

• Les femelles fécondées pondent des milliers d’œufs par jour dans les veinules des organes profonds. Ils migrent à travers la paroi des organes creux (vessie, intestin) et sont éliminés dans les selles ou les urines. Certains œufs sont bloqués dans leur progression ou emportés dans la circulation sanguine vers d’autres organes (foie, poumons…) et provoquent des réactions immunitaires et des lésions évolutives.

Quel est le mode de contamination ?

• L’homme est infecté lors d’un contact avec de l’eau contaminée au cours d’activités domestiques, agricoles ou de loisir.

• Il n’existe pas de transmission interhumaine de l’infection.

Quels sont les symptômes ?

• Les premiers signes de contamination sont un prurit et un érythème passager.

• La phase d’invasion est souvent asymptomatique. Fièvre, céphalées, myalgies, urticaire peuvent se déclarer deux à dix semaines après la contamination.

• Les symptômes de la bilharziose chronique sont liés à la rétention des œufs. Ils se manifestent après plusieurs mois ou années et varient suivant l’espèce :

– hématurie, dysurie, orchite, prostatite, salpingite, stérilité, cancer de la vessie ; – douleurs abdominales, diarrhées, parfois rectorragies.

– hépatomégalie, ictère, ascite, hypertension portale.

• Chez l’enfant, elle est responsable d’anémie, de malnutrition et de retard de croissance.

Comment se fait le diagnostic ?

• Il est fondé sur les signes cliniques et l’examen parasitologique des selles et des urines.

• Une sérologie peut être utile en phase d’invasion.

• Des examens spécifiques sur les organes atteints peuvent également être proposés (IRM, biopsie…).

Quel est le traitement ?

• Le praziquantel (Biltricide) est efficace sur les formes adultes. Il est prescrit par doses de 40 mg/kg ou 60 mg/kg en fonction du schistosome, en une ou deux prises sur un seul jour.

• En cas de complications, une intervention chirurgicale est parfois nécessaire (dérivation portocave, néphrectomie).

Sources : Dossier « Bilharziose », ministère chargé de la Santé; Schistosomiase (bilharziose), Aide-mémoire n° 115, mars 2013, OMS ; Actualités sur les bilharzioses, La Revue du praticien-Médecine générale, tome xxviii, n° 919, avril 2014 ; Bilharzioses, Association française des enseignants de parasitologie et mycologie (ANOFEL), 2014.

À RETENIR

• La prévention consiste à éviter tout contact avec les eaux douces en zones à risque où, à défaut, à se sécher vigoureusement en sortant de l’eau.

• Les personnes ayant eu un contact cutané même bref avec de l’eau de la rivière Cavu en Corse du Sud entre 2011 et 2013, sur une période allant de juin à septembre, doivent consulter leur médecin sans urgence pour pratiquer un diagnostic (recommandations DGS-HCSP du 16 juin 2014).

• Une hématurie doit évoquer une bilharziose chez tout patient ayant séjourné dans les régions touchées.

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