Leur métier : inspecteur à l’IGAS - Le Moniteur des Pharmacies n° 3036 du 14/06/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3036 du 14/06/2014
 

Décryptage

Pour entrer à l’IGAS, un décret d’août 2011 fixe la règle du jeu : soit par choix d’affectation à l’issue de l’ENA (de deux à quatre personnes selon les années), soit après avoir travaillé dans le secteur public. Portrait-robot.

Le service de l’IGAS compte, au 31 décembre 2013, 128 membres « inspectant » (62 % d’hommes, 38 % de femmes, une moyenne d’âge de 50 ans). 36 sont des « ENA sortie directe » (ils ont choisi le corps de l’IGAS après l’Ecole nationale d’administration), 23 sont administrateurs civils, 18 médecins ou pharmaciens, 17 sont directeurs d’hôpital. L’IGAS compte également dans ses rangs deux inspecteurs du travail, un ancien militaire. 31 inspecteurs ont un autre profil.

Les trois-quarts (95) sont des inspecteurs membres du « corps de l’IGAS » et le quart restant (33 personnes) sont membres du « service de l’IGAS », en tant qu’inspecteurs en service extraordinaire (3), fonctionnaires détachés ou mis à disposition (14) et conseillers généraux des établissements de santé (CGES) (16 - des anciens directeurs d’hôpital rattachés à l’IGAS depuis 2010).

Les inspecteurs qui ne font pas partie du corps de l’IGAS sont nommés pour une durée limitée (de deux à neuf ans).

Il existe quatre catégories éligibles à une intégration: les fonctionnaires de catégorie A, les magistrats de l’ordre judiciaire, les médecins ou pharmaciens hospitaliers, les directeurs ou praticiens-conseils des organismes de sécurité sociale.

La condition d’ancienneté est différente selon que l’on accède à un poste d’inspecteur de première classe (au moins huit années) ou d’inspecteur général (au moins vingt ans, dont au moins deux en fonction de responsabilité supérieure dans le champ des politiques sociales; douze ans de service public pour les médecins et pharmaciens). S’il existe effectivement des grades (2e classe, 1re classe et inspecteur général), la hiérarchie interne entre inspecteurs est peu pesante, aux dires des intéressés.

Chacune de ces candidatures est examinée par un « comité de sélection » qui propose une liste (deux noms par place ouverte) aux ministres de tutelle. La nomination est faite par décret du président de la République.

Les inspecteurs généraux en service extraordinaire (cinq postes maximum) sont une catégorie à part, des fonctionnaires répondant à des conditions d’âge (au moins 55 ans), d’ancienneté (vingt ans de service public) et de responsabilités antérieures. Enfin, une quatrième voie permet une nomination par an, à la discrétion du gouvernement. L’intéressé doit tout de même justifier de qualités au titre de fonctions antérieures, de son expérience et des besoins du corps. C’est par ce biais qu’ont été nommés Dominique Voynet en 2014, François Chérèque en 2013, Julien Emmanuelli en 2012 et Fadela Amara en 2011.

« Il y a un grand brassage ici, entre le jeune énarque tout frais et l’inspecteur qui revient après une quinzaine d’années de responsabilités opérationnelles », souligne une inspectrice.

D’aucuns, habitués à disposer de collaborateurs dans leurs anciennes fonctions, s’émeuvent aussi de l’absence de secrétariat personnel. « Il y a un petit temps d’adaptation mais ils s’y font », s’amuse cette inspectrice. La collégialité s’applique dans tous les aspects du travail, y compris pour les « fonctions support » (une trentaine de personnes).

Tous les arrivants suivent un séminaire d’intégration court (une ou deux semaines). Après l’explication du b-a-ba du fonctionnement du service et la distribution du « guide de bonnes pratiques » (méthodes d’enquête, comportement, style d’écriture), le nouvel inspecteur est affecté à une mission. La qualité des inspecteurs est reconnue. Le vice-président de la FSPF, Philippe Besset, salue « l’impartialité et la compétence » des inspecteurs, menant une discussion « toujours très ouverte ». « Il y a une somme de QI impressionnante », reconnaît un directeur d’hôpital.

Cela dit, malgré les règles de nomination plus précises depuis 2011, les critiques perdurent.

« Il y a certains inspecteurs dont on ne voit pas le travail », déplore le député socialiste Gérard Bapt. « Pour certains, c’est une voie de garage, un placard doré avec de hautes rémunérations, pour d’anciens directeurs d’hôpital qui ont échoué dans leurs fonctions notamment. »

Si, par le passé, il a pu y avoir des nominations de personnes manifestement non qualifiées qui ne signaient aucun rapport, les inspecteurs assurent qu’aujourd’hui il n’y a pas de place ni pour un tire-au-flanc ni pour un incompétent. A en juger par le nombre, la complexité et l’exhaustivité des rapports, il semble qu’on puise les croire.

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