TOUT SUR LES AVENANTS CONVENTIONNELS - Le Moniteur des Pharmacies n° 3034 du 31/05/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3034 du 31/05/2014
 
GÉNÉRIQUES ET ASTHME

L’événement

Auteur(s) : Loan Tranthimy

Outre l’avenant introduisant des honoraires de dispensation pour les pharmaciens (voir Le Moniteur n° 3033), deux autres avenants ont été signés le 21 mai : l’un sur la délivrance des médicaments génériques et un autre sur l’accompagnement des patients asthmatiques. Revue de détail.

Sans surprise, deux syndicats de pharmaciens sur trois (FSPF et USPO) ont paraphé l’avenant fixant les objectifs de substitution des génériques par les officinaux en 2014. Comme annoncé dans Le Moniteur du 15 mars dernier, l’objectif national de substitution pour 2014 se stabilise à 85 %. Avec une liste des molécules différente (voir tableaux), trois nouveaux principes actifs font leur entrée (l’escitalopram, le telmisartan et l’association telmisartan + hydrochlorothiazide) et sept sont exclus des calculs individuels. Il s’agit de la L-thyroxine, de la buprénorphine, du mycophénolate mofétil et de la classe thérapeutique des antiépileptiques actuelle : lamotrigine, lévétiracétam, topiramate, valproate de sodium. Au total, 29 molécules sur la base du Répertoire du 30 juin 2013 sont prises en compte pour les objectifs nationaux et individuels, auxquelles s’ajoute le reste du Répertoire. Concernant la stabilité de la délivrance des génériques pour les personnes âgées, la liste est modifiée et comprend 12 associations de molécules, contre 13 précédemment. Le ramipril, l’amlodipine et la lercanidipine disparaissent des objectifs, alors qu’apparaissent l’irbésartan + hydrochlorothiazide et l’irbésartan.

Une prime génériques variable

Lors de la dernière commission paritaire nationale du 13 mai, la CNAMTS a une nouvelle fois salué les efforts de substitution des pharmaciens : 71 % début 2012 à 82,5 % fin décembre 2013. La rémunération sur objectifs de santé publique a été versée à 99,9 % des pharmacies. Le montant s’élève à 5 707 euros en moyenne par pharmacie, soit 4 482 euros en moyenne par pharmacien titulaire. Elle est globalement plus importante dans les départements du Nord-Ouest (8 388 € en Seine-Maritime) et plus faible à Paris (3 824 €) et dans les départements d’outre-mer. Au total, 135,3 millions d’euros ont été injectés dans le réseau.

A l’heure où le gouvernement cherche à tout prix à développer les médicaments génériques, source d’économie pour l’Etat, l’Assurance maladie multiplie localement des campagnes de communication en faveur des génériques auprès des pharmaciens (lire l’encadré page 12). Mais elle ne s’arrête pas là. Invité au salon Pharmagora de mars 2013, le directeur général de l’UNCAM, Frédéric van Roekeghem, a déclaré que « le taux de substitution en France est bon grâce aux pharmaciens ». « Ce résultat peut être meilleur si l’utilisation de la mention “non substituable” était faite de façon raisonnée », a-t-il ajouté. Cette fois, les sanctions maintes fois annoncées dans le passé seront donc bel et bien appliquées aux médecins apposant « abusivement les mentions “non substituable” ». Selon l’Agence de presse médicale, quelque 500 professionnels sont dans le viseur de la CNAMTS. Gilles Bonnefond, président de l’USPO, estime que cette pratique concerne « peu de médecins ». « Il faut sensibiliser davantage les prescripteurs hospitaliers », dit-il, en espérant également voir aboutir prochainement un accord tripartite avec les médecins sur les mentions « non substituable ».

40 euros par patient asthmatique

Signé par la FSPF, l’avenant conventionnel 4 confie aux pharmaciens l’accompagnement des patients asthmatiques. Cette nouvelle mission s’avère différente en plusieurs points du suivi des patients sous traitement par AVK. D’abord, la population concernée. L’avenant cible les patients asthmatiques en initiation ou en reprise de traitement après plusieurs mois d’arrêt. « Contrairement aux patients sous AVK, âgés et observants, les patients asthmatiques en initiation sont jeunes, dans le déni de la maladie et peu ou pas du tout observants », explique Brigitte Bouzige, vice-présidente de l’USPO, qui a expérimenté elle-même le dispositif. Deuxième différence : le recrutement. Les pharmaciens devront proposer eux-mêmes aux patients d’intégrer le dispositif d’accompagnement et de procéder à cette adhésion en ligne, via le téléservice ouvert et accessible sur le portail Internet de la CNAM. Une campagne d’information auprès des assurés sera initiée par cette dernière, mais sans adresser de courrier personnalisé aux patients. Troisième différence : la nature même de la pathologie qui nécessite des entretiens longs. L’avenant prévoit deux entretiens. « Le premier va être centré sur la maladie et le traitement médicamenteux. Il faudra expliquer ce qu’est l’asthme, les traitements prescrits, la différence entre le traitement urgent et le traitement de fond, puis l’utilisation du dispositif médical. Le deuxième se passe six mois après et sera plus axé sur l’observance. Chaque entretien dure entre 45 minutes et une heure », indique Brigitte Bouzige. De fait, pour l’USPO et l’UNPF, le forfait de 40 euros par patient est « insuffisant au regard du suivi qui nécessitera plus de temps et plus d’investissement ».

Dans ces conditions, comment convaincre les confrères de s’y engager ? Philippe Gaertner, président de la FSPF, reconnaît que « même si cette nouvelle mission pourrait représenter un peu plus de travail pour les pharmaciens, la retarder serait délétère ». « Je conseille aux pharmaciens de le faire progressivement en fonction des patients. Les deux entretiens devront se dérouler de manière cohérente sans nuire à l’économie officinale », conclut-il. Une fois l’avenant publié, l’Assurance maladie espère voir réaliser 100 000 entretiens en 2014 sur une population cible de 400 000 patients potentiels.

Avenant rémunération : syndicats non signataires et groupements lancent une pétition

Moins d’une semaine après la signature de l’avenant sur les honoraires de dispensation par la FSPF, les syndicats USPO et UNPF et les deux collectifs de groupements, CNGPO et UDGPO, appellent les pharmaciens à soutenir leurs contestations via une pétition contre le plan d’économie du gouvernement et l’instauration des honoraires de 1 euro à la boîte. Après cette première consultation, ils annoncent d’autres actions pour être entendus.

3 200 euros

Montant moyen de la prime « génériques » versé en 2012.

5 707 euros

Montant moyen de la prime « génériques » versé en 2013.

Générique : nouvelle campagne offensive dans la Creuse

« Après être passé de 65 % en juillet 2012 à 80 % en décembre 2013, le taux de substitution stagne… », explique Marie-Joëlle Limouzin, responsable de la régulation à la CPAM de la Creuse. C’est pourquoi une nouvelle offensive en faveur des génériques est lancée. La caisse primaire compte notamment « surveiller étroitement les officines dont le taux est inférieur à 75 % ». « S’il n’y a pas d’amélioration en trois mois », elle menace de « bloquer les flux télétransmis dans l’attente des pièces justificatives » voire « de décaler les versements de la caisse à ces officines ». « Sept officines sont visées sur les 65 du département, dont celle d’une petite commune ayant un médecin farouchement hostile aux génériques. Que peut faire notre confrère ? », témoigne Bertrand Gineste, titulaire à Guéret et président de la commission paritaire locale. Face aux difficultés de trésorerie que pourraient connaître les officines suite au décalage des versements de la CPAM, Marie-Joëlle Limouzin se veut rassurante : « Il n’y aura pas de mesure brutale. Nous sommes dans l’accompagnement. » Olivier Jacquinot avec Loan Tranthimy

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