Les sondes urinaires

Qu’est ce que le sondage urinaire ?

Il consiste à vider la vessie en introduisant une sonde par le méat urinaire. Il est utilisé en cas de rétention urinaire liée à un obstacle urétral (adénome ou cancer de la prostate, fécalome…) ou à une hypotonie vésicale (lésions médullaires, sclérose en plaques, complication du diabète…). L’objectif est d’éviter les infections urinaires, les distensions vésicales et l’altération de la fonction rénale.

Quels sont les différents types de sondage ?

• Sondage à demeure : la sonde est laissée en place dans la vessie de quelques jours à plusieurs semaines. Elle est fixée à la cuisse du patient et reliée à une poche collectrice. La sonde et le collecteur stérile ne doivent jamais être déconnectés, ce afin d’éviter une bactériurie. Le dispositif est mis en place par un médecin ou une infirmière.

• Sondage intermittent : Il consiste en des sondages pluriquotidiens (5 à 6/j). En cas de rétention chronique, il est préféré au sondage à demeure car il provoque moins d’infections urinaires. Les sondages intermittents peuvent être réalisés par une tierce personne ou par le patient après apprentissage. L’autosondage s’effectue de manière propre mais non stérile : toilette intime et lavage des mains avant et après le sondage (pas de gants). Le patient peut se sonder au-dessus des toilettes ou utiliser un dispositif de recueil d’urine.

Quelles sont les caractéristiques des sondes ?

Les sondes urinaires sont stériles et à usage unique. Elles sont caractérisées par :

• leur matière : il peut s’agir de polychlorure de vinyle (PVC), de PVC siliconé, de polyuréthanne, de latex, de latex siliconé, de silicone ou de polyolefin based elastomers. Pour les sondages à demeure de longue durée (> 4 semaines), il faut privilégier les sondes en silicone, mieux tolérées et plus résistantes à l’urine. Les sondes sèches doivent être lubrifiées avec un gel lubrifiant (type KY) ou un gel de xylocaïne (pas d’huile de vaseline avec les sondes en latex). Les sondes autolubrifiées sont prêtes à l’emploi (SpeediCath…) ou doivent être réhydratées avant utilisation à l’eau du robinet (EasiCath, Lofric…) ou au sérum physiologique stérile (EasiCath Set, Liquick Plus…).

• leur longueur : un sondage masculin requiert une sonde plus longue (40 cm en moyenne) qu’un sondage féminin (20 cm). Il existe des sondes courtes (7 cm pour les femmes et 30 cm pour les hommes) et rigides, prêtes à l’emploi et discrètes (SpeediCath Compact…).

• leur diamètre externe exprimé en charrière (Ch) : Un millimètre correspond à trois unités charrière. En général, pour un homme, on utilise les charrières 12 à 18, pour une femme, 8 à 14, et pour un enfant, 6 ou 8.

• leur extrémité distale (introduite dans le méat urinaire) munie d’oeils (orifices) latéraux ou terminaux permettant la pénétration de l’urine dans la sonde. Les sondes droites (ou Nelaton) sont plus adaptées à la femme ou à l’enfant, les sondes béquillées de type Mercier ou Tiemann facilitent le sondage masculin. Les sondes à ballonnet ou sondes de Foley (Folysil, Folatex…) sont utilisées pour les sondages à demeure.

• leur extrémité proximale (qui reste à l’extérieur) ou embase, dont la couleur correspond à la charrière: bleue (Ch 8), noire (Ch 10), blanche (Ch 12), verte (Ch 14), orange (Ch 16), rouge (Ch 18). L’extrémité proximale des sondes de Foley comporte le canal de gonflage du ballonnet (à l’eau ppi).

Sources : www.urofrance.org ; www.cclin-sudouest.com ; www.sofmer.com ; www.paysdelaloire-arlin.com ; La Revue de l’infirmière n° 135, novembre 2007, p. 27 ; Profession Pharmacien n° 35, mars 2008, p. 64 ; « Dispositifs médicaux de la voie urinaire », Le Moniteur des pharmacies n° 2 850, Cahier II, 16 octobre 2010 ; « Les sondes pour sondage urinaire intermittent », Porphyre n° 491, avril 2013.