TOUT SUR LE CHAT - Le Moniteur des Pharmacies n° 3032 du 17/05/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3032 du 17/05/2014
 

Cahiers Formation du Moniteur

CONSEIL

PARASITES INTERNES

« Dois-je continuer à traiter mon chat ? »

Il y a deux mois, Monsieur H. est venu pour son chaton. Il avait trouvé des vers dans ses selles.

– Vous m’avez dit qu’il fallait continuer à vermifuger mon chat régulièrement. Mais là, je ne vois plus de vers dans ses selles.

– C’est normal : les vers ne sont pas toujours visibles.

– Mon chat a présenté une diarrhée après chaque vermifugation. Sachant qu’il sort peu, une vermifugation par an pourrait suffire, non ?

– Les selles de votre chat peuvent en effet être un peu plus molles après la vermifugation. C’est sans conséquence. En revanche, un vermifuge n’a qu’un temps d’action limité.

Une vermifugation quatre fois par an est donc indispensable.

LES PARASITES

• Les jeunes chats sont principalement infestés par les ascaris, et les chats adultes par Dipylidium caninum.

• Les adultes se contaminent par l’ingestion de larves, d’œufs présents dans l’environnement, ou par l’intermédiaire de nuisibles (rats, souris…) ou de parasites (puces…), alors que les chatons sont principalement infestés par la mère via le placenta ou le lait.

Vers ronds ou nématodes

• Les ascaris, Toxocara cati et T. leonina, sont fréquemment rencontrés chez les chatons et chez les femelles gestantes et allaitantes. Les larves migrent à travers les poumons, provoquant une toux, et à travers le foie, puis les adultes (3 à 10 cm de long) se fixent dans l’intestin grêle. Les ascaris peuvent entraîner chez le chat un retard de croissance, une anémie, des troubles digestifs, voire la mort par occlusion intestinale en cas d’infestation massive.

• Les ankylostomes, moins fréquents, se fixent à la muqueuse de l’intestin grêle. Ces nématodes sont plus pathogènes et peuvent entraîner chez le chat des entérites rebelles aux traitements, de l’anémie, un amaigrissement pouvant aller jusqu’à la cachexie et des hypertrophies ganglionnaires…

• Rare en France, Dirofilaria immitis (filaire) peut infester le chat par piqûre de moustique infecté.

Vers plats ou cestodes

• Les ténias sont les principaux vers plats présents chez le chat, avec Dipylidium caninum, le plus fréquent, et Taeniae pisiformis. L’hôte intermédiaire de Dipylidium caninum est la puce qui, avalée par le chat, lui transmet le parasite.

• Les ténias provoquent un amaigrissement, avec un appétit capricieux, des diarrhées, et parfois des symptômes nerveux et un prurit anal. Des anneaux peuvent être retrouvés dans les selles.

LES TRAITEMENTS

Principes actifs

Il est conseillé d’alterner les molécules pour limite­r l’apparition de résistances aux vermifuges. La pipérazine n’est active que sur les ascaris et donc administrée essentiellement aux chatons.

Les antiparasitaires contiennent souvent plusieurs molécules pour couvrir un large spectre.

Galénique

• Les spot-on diffusent par voie systémique. Ils nécessitent peu de manipulations de l’animal, mais quelques précautions doivent être respectées : verser bien haut sur la nuque du chat pour qu’il ne puisse pas le lécher ; se laver les mains après application ; ne pas laver l’animal 48 heures après l’application.

• Les comprimés peuvent être cachés dans de la nourriture, dans une barre appétente (Médi-Croc Chat) ou une boulette appétente (Observence), disponibles en officine. Ils sont surtout intéressants pour les chats gourmands ou faciles à manipuler.

• Les pâtes et les liquides peuvent être administrés directement dans la gueule de l’animal ou cachés dans la nourriture. La dose à administrer est fonction du poids du chat.

Calendrier de vermifugation

Chatons

A partir de l’âge de 15 jours, une vermifugation toutes les 2 semaines est nécessaire jusqu’à l’âge de 2 mois. Entre l’âge de 2 et 6 mois, une vermifugation une fois par mois suffit. Ensuite, la fréquence est celle de l’adulte. Penser à vermifuger la femelle allaitante en même temps que les chatons.

Chats adultes

Les vermifuges sont à administrer tous les 3 mois (4 fois/an) et à chaque infestation par des puces, car ces dernières peuvent transmettre certains vers plats. Aucune différence entre la ville et la campagne ne doit être faite, car en ville, tous les espaces verts sont contaminés. Pour les chats ne sortant jamais, 2 vermifugations par an suffisent.

Chatte gestante

Les vers inactifs se réactivent fréquemment à cette période et profitent ensuite de la tétée ou des excréments pour se disséminer. Une vermifugation est donc indispensable au moment de la saillie, deux semaines avant la mise-bas et deux semaines après.

Conseils

Pour éviter l’infestation de l’animal

• Traiter en même temps tous les animaux du foyer pour optimiser la vermifugation et éviter les réinfestations.

• Compléter la vermifugation par un antiparasitaire externe.

• Vermifuger quelques jours avant les vaccinations car les vers intestinaux perturbent le système immunitaire de l’animal et altèrent donc l’efficacité du vaccin.

• Attention : les chats âgés ou qui sortent peu ou pas ne sont pas à l’abri des vers !

Pour éviter la transmission à l’homme

• Respecter une bonne hygiène : lavage des mains après avoir manipulé un animal.

• Vider la litière des chats uniquement à la poubelle (incinérée).

• Protéger les bacs à sable pour limiter les contaminations par les déjections d’animaux errants.

• Eviter de laisser jouer les jeunes enfants dans les bacs à sable publics non protégés des déjections canines et félines.

• Ne pas se laisser lécher le visage.

PARASITES EXTERNES

« Je ne vois plus de puces ! »

Madame N., propriétaire d’un chat et d’un chien.

– Mon chien a des puces, mais pas mon chat : il ne se gratte pas et je n’ai vu aucune puce sur lui. Dois-je le traiter quand même ?

– Oui, car même si votre chat n’a pas de symptômes, il est fort probable qu’il soit infesté : les puces ne sont pas toujours faciles à voir.

– Puis-je utiliser le même produit que pour mon chien ?

– Non, ce produit contient de la perméthrine, substance nocive pour votre chat.

Les puces,Ctenocephalides felis, représentent les parasites les plus souvent retrouvés chez les animaux domestiques comme le chat. La gale des oreilles est également très fréquente chez les félins. Les aoûtats sont fréquents à la fin de l’été.

PUCES

• Les puces sont des insectes bruns dépourvus d’ailes mesurant 2 à 4 millimètres qui peuvent sauter jusqu’à trente fois leur longueur.

Hématophages, ces parasites vivent dans le pelage de l’animal.

• Les puces sont présentes toute l’année, avec un pic d’infestation de fin mars à fin octobre.

Quels sont les risques ?

Problèmes dermatologiques

• Les piqûres de puces peuvent être à l’origine d’irritations et de démangeaisons, notamment en cas de forte infestation. Les chats tolèrent généralement bien une faible infestation.

• Les piqûres de puces peuvent également être à l’origine d’une dermatite allergique à la piqûre de puce (DAPP). Consécutive à l’inoculation discontinue d’antigènes salivaires de la puce, la DAPP se caractérise par des démangeaisons intenses, des dépilations dorso-lombaires, des papules ou des croûtes, ainsi qu’un léchage excessif, sans que l’animal soit obligatoirement fortement infesté.

Infestations parasitaires

La puce peut transmettre un ténia, Dipylidium caninum (voir item Parasites internes), par ingestion de puces au cours du léchage.

Anémie

Chez de très jeunes animaux, une infestation massive peut provoquer une anémie en raison des prélèvements de sang occasionnés par les puces.

Qui traiter ?

• Les chats doivent recevoir un traitement préventif tout au long de l’année. Les chats doivent être systématiquement traités en cas d’infestation d’autres animaux dans le foyer. En effet, les chats sont souvent très infestés sans présenter de signes cliniques.

Quels produits choisir ?

Pour éviter les réinfestations, il faut traiter à la fois les parasites adultes qui vivent sur l’animal et l’environnement.

Traitement de l’animal

Le chat étant plus sensible à la toxicité des traitements, certains principes actifs destinés au chien ne conviennent pas au chat : perméthrine, amitraz (liste II), lindane.

Formes galéniques

– Le spot-on est la forme galénique la plus utilisée pour les chats. C’est une forme liquide qui se présente sous forme de pipettes. Le principe actif diffuse soit via le film lipidique de la peau, la puce mourant par contact avec le produit, soit par voie systémique, la puce mourant lors de la piqûre. L’application d’un spot-on nécessite de respecter quelques précautions : déposer la solution dans une zone de peau saine inaccessible pour la langue (ex. : entre les deux omoplates), ne pas laver l’animal 48 heures après l’application, s’assurer que les animaux ne se lèchent pas entre eux, se laver les mains après application.

– Le spray, qui a une action immédiate, est notamment recommandé en cas de fortes infestations.

– Les formes orales sont inévitables en cas de densité de poils importante ou d’hyperséborrhée.

– Les colliers (Seresto à base d’imidaclopride et de fluméthrine, Parasikan et Prevencat, tous 2 à base de dimpylate…) sont efficaces 7 à 8 mois. Le principe actif est inclus dans une matrice polymère et se libère jour après jour.

– Les poudres sont de moins en moins utilisées.

Traitement de l’environnement

Le traitement de l’environnement est indispensable pour éviter les réinfestations.

Produits

• Les produits anti-puces pour l’environnement contiennent en général des substances adulticides pour une action immédiate (perméthrine, bioalléthrine, tétraméthrine…) et des inhibiteurs de la croissance des insectes (IGR : méthoprène, lufénuron, pyriproxyfène…) pour une action à long terme.

• Aucun produit n’est efficace sur les nymphes, d’où la nécessité de traiter longtemps.

Mode d’emploi

La première étape consiste à passer l’aspirateur dans toutes les pièces de la maison, en insistant au niveau des lieux favoris des animaux et des zones sombres car les larves fuient la lumière : sous, sur et dans les meubles (lits, canapés, armoires…), sous les coussins, en bas des plinthes, entre les lattes des planchers, dans les recoins. Ne pas oublier voitures et escaliers. Jeter le sac aspirateur après usage. Retirer, nettoyer et/ou aérer ensuite ce qui peut l’être : couvertures, tapis, paniers…

• Un système diffuseur, le fogger (Eco-logis, Parastop, Tiquanis Habitat, Effipro…), permet de traiter l’habitat. Sortir les oiseaux et les animaux, éloigner les enfants, fermer les fenêtres, ranger les ustensiles de cuisine et les aliments, recouvrir les aquariums, puis placer le diffuseur dans un endroit surélevé au centre de la pièce, quitter la pièce et attendre 3 heures avant d’aérer une demi-heure.

• Un spray (Eco-Logis, Tiquanis Habitat, Parastop, Effipro…) élimine les puces dans le panier du chat ou dans les zones difficiles d’accès pour le diffuseur (canapés, coussins, plinthes, sous les meubles…).

• Un système 2 en 1, spray et fogger (Insecticide Habitat), existe également.

Comment prévenir ?

• Les formulations rémanentes à base de fipronil, d’imidaclopride, de sélamectine et de spinosad sont indiquées à la fois en traitement et en prévention des infestations par les puces. Le lufénuron (Program F : < 4,5 kg et Program GF : > 4,5 kg, 1 cp/mois) et le méthoprène (associé au fipronil dans Frontline Combo) sont des inhibiteurs de développement des insectes. Ingérés par les puces adultes, ces dernières les transmettent à leurs œufs et stoppe ainsi leur développement. Le lufénuron peut être administré aux chatons sevrés ainsi qu’aux femelles gestantes et allaitantes.

• Les colliers sont également utilisés pour prévenir les infestations par les puces.

• Une alternative sans insecticide est désormais disponible, notamment pour les animaux à faible risque d’infestation. A base de géraniol, les spot-on insectifuges naturels Biocanina et Clément-Thékan ont une action répulsive pendant un mois contre les puces, les poux, les aoûtats, les tiques…

AGENT DE LA GALE

• La gale des oreilles (otacariose) est très fréquente chez le chat (un chaton sur deux). Elle est due à Otodectes cynotis, un acarien qui se nourrit de débris tissulaires et de cérumen, vit et se reproduit dans le conduit auditif externe.

• Transmise par contact direct, la gale des oreilles se caractérise par une otite avec production abondante de cérumen noirâtre associée à un prurit très intense. Cette parasitose s’étend exceptionnellement à la tête, au cou et aux lobes. La consultation d’un vétérinaire est indispensable.

• Le traitement de tous les animaux d’un foyer est nécessaire en raison de l’existence de porteurs sains et de la grande contagiosité de l’otacariose : crotamiton (Otostan : 10 gouttes à répéter tous les 2 jours pendant au minimum 3 semaines), ivermectine (Otimectin, liste II : 1 fois par semaine pendant 3 semaines). Un nettoyage préalable de l’oreille permet une élimination mécanique des parasites et une meilleure action du principe actif.Certains spot-on sont également actifs sur la gale des oreilles : une dose unique de sélamectine (Stronghold, liste II) ou de moxidectine (Advocate, liste II) suffit le plus souvent.

AOÛTATS

• Les aoûtats (Trombicula autumnalis) sont de petits acariens orangeâtres dont les larves se fixent au niveau des zones où la peau est fine (espaces interdigitaux, plis des oreilles, babines, périnée). Hématophages, ils surviennent dès les beaux jours et jusqu’à novembre avec une recrudescence à la fin de l’été.

• Ces parasites entraînent une démangeaison inflammatoire très intense avec des lésions de grattage possibles.

• Sensibles à la majorité des acaricides (ex. : fipronil), les aoûtats nécessitent un traitement complémentaire (anti-inflammatoire, cicatrisant et parfois antibiotique).

REPRODUCTION ET CONTRACEPTION

« Nous avons oublié la pilule de Minnie ! »

Mme M. vient de recueillir une petite chatte de 6 mois.

– Je voudrais un médicament pour arrêter les chaleurs de mon chat. Cela dure depuis 3 jours : c’est insupportable !

– Vous devez aller consulter le vétérinaire. Il est en effet possible d’interrompre les chaleurs mais vous avez besoin d’une ordonnance.

– Ah, dans ce cas, je vais prendre rendez-vous tout de suite !

REPRODUCTION

Cycle sexuel de la chatte

La chatte atteint sa maturité sexuelle entre 6 et 8 mois en moyenne, avec des variations selon les races. Les 1ères chaleurs surviennent le plus souvent au printemps. Les cycles sont généralement entrecoupés d’une période sans chaleurs durant l’hiver, dite anœstrus saisonnier. Cependant, chez les chattes vivant en appartement, les chaleurs peuvent survenir toute l’année en raison de la présence de la lumière artificielle.

Les chaleurs durent en moyenne 7 jours en l’absence de fécondation et alternent avec des périodes de repos sexuel de 1 à 3 semaines (interœstrus). Selon les races, elles apparaissent entre 2 et 10 fois par an durant toute la vie de la chatte. Pendant les chaleurs, la chatte émet des miaulements rauques incessants, se frotte contre ses maîtres ou les meubles, se roule sur le côté et urine souvent.

L’ovulation est déclenchée par l’accouplement. L’ovulation entraîne la fin des chaleurs. On obtient en moyenne 5 ovules par femelle.

La fécondation a lieu à la suite d’un ou plusieurs accouplements avec un mâle.

Gestation, lactation et pseudo-gestation

• La gestation dure 58 jours en moyenne avec des portées de 4 à 5 chatons vivants. Les chaleurs réapparaissent 18 à 36 heures après la mise-bas.

Pendant la gestation, les besoins nutritionnels de la chatte sont plus importants, surtout à partir du 2ème mois. Il faut augmenter progressivement sa ration alimentaire de 20 à 50 % jusqu’à la fin de la gestation. Son alimentation doit être énergétiquement plus dense et plus digestible, avec des apports suffisants en protéines animales (source entre autres de taurine, acide aminé essentiel chez le chat et dont le déficit a des effets négatifs sur le développement fœtal), en lipides, en vitamines et en minéraux.

• La lactation dure environ 2 mois, période pendant laquelle une nouvelle gestation est possible. Afin d’assurer un lait de qualité et en quantité suffisante, des compléments nutritionnels peuvent être conseillés pour la chatte gestante ou allaitante.

En cas de lactation maternelle insuffisante ou en alimentation de transition au cours du sevrage, des laits maternisés en poudre peuvent être donnés aux chatons (Biocanina Lait maternisé, Milkkan Chaton Lait maternisé, Mixol Lait maternisé pour chiens et chats). A partir de la 5ème semaine d’âge, les chatons peuvent commencer une alimentation solide de transition. Si les chatons sont enlevés à leur mère, un antilaiteux avec hormones (Taril, liste II ; Contralac, liste I) ou sans hormones (Antilaiteux Biocanina) permet le tarissement de la sécrétion lactée.

• La pseudo-gestation est une ovulation sans fécondation, par exemple à la suite d’un accouplement avec un mâle vasectomisé. Il y a mise en place d’un corps jaune, suivie de son expulsion au bout de 4 à 7 semaines puis du retour des chaleurs.

A conseiller

La vermifugation de la chatte gestante est préconisée au moment de la saillie, deux semaines avant et trois semaines après, puis en suivant le rythme de vermifugation des chatons (voir item Parasites internes).

Un traitement contre les parasites externes (puces, tiques) doit également être réalisé tous les mois.

CONTRACEPTION

Stérilisation chirurgicale

C’est une stérilisation définitive par ovariectomie, hystérectomie ou ovario-hystérectomie qui peut être pratiquée dès l’âge de 6 mois. Cette stérilisation est choisie lorsqu’aucune gestation n’est envisagée et lorsqu’il y a des contre-indications à un traitement hormonal. La stérilisation chirurgicale avant l’apparition des premières chaleurs réduit le risque d’apparition de tumeurs mammaires.

Stérilisation chimique

La stérilisation chimique est une alternative pour une contraception temporaire et réversible, par exemple si le risque anesthésique est trop élevé (insuffisance cardiaque ou rénale sévère…). Elle se fait soit par injection chez le vétérinaire tous les 4 à 6 mois (Dépo-Promone, Supprestal…), soit par comprimés dont le rythme d’administration dépend de la molécule et de l’effet recherché : prévenir, interrompre ou retarder les chaleurs. La stérilisation chimique augmente le risque d’infections de l’utérus et de tumeurs mammaires.

Principales molécules actives

L’acétate de mégestrol et l’acétate de médroxyprogestérone sont des progestatifs de synthèse dont l’effet contraceptif n’est pas clairement expliqué. Leur action résulterait d’altérations des concentrations de la LH-RH (ou GnRH), des gonadotrophines LH et FSH, du transport des ovocytes et de l’implantation au niveau de l’utérus.

Ces molécules sont contre-indiquées chez la chatte impubère ou gestante, en cas de diabète, de tumeur mammaire, d’affection de l’appareil reproducteur et de pyomètre.

Leurs effets indésirables sont la modification comportementale, le développement mammaire et les affections de l’appareil génital.

Conditions de délivrance

Depuis mai 2012, la délivrance des pilules contraceptives pour animaux de compagnie nécessite une prescription du vétérinaire. La suppression des doses d’exonération implique l’inscription de ces produits en liste I, avec : un numéro d’ordre, le nom, la quantité et le numéro de lot du médicament, le nom et l’adresse du propriétaire de l’animal, le nom du vétérinaire prescripteur.

Prévention des chaleurs

Avant de commencer un traitement contraceptif, il faut s’assurer que la chatte est pubère (c’est pourquoi il est conseillé de laisser passer les premières chaleurs) et qu’elle n’est pas en gestation.

La mise en place du traitement se fait en dehors des périodes de chaleurs ou une dizaine de jours après une mise-bas. Il faut par la suite respecter scrupuleusement les posologies et noter les dates d’administration afin d’éviter les oublis.

En raison de risques d’infection utérine, il est conseillé de faire des pauses thérapeutiques tous les 18 mois, en laissant passer un cycle avant de reprendre la contraception.

Interruption des chaleurs

Il est possible d’interrompre des chaleurs en cours à condition d’intervenir dans les 3 premiers jours. Au-delà, il y a un risque que l’ovulation et une fécondation n’aient été déclenchées, en cas d’accouplement ignoré avec un mâle.

Retarder les chaleurs

Le report de quelques jours des chaleurs, pour cause de voyage par exemple, nécessite une prise quotidienne du contraceptif durant la période désirée. Les chaleurs réapparaissent à l’arrêt du traitement mais parfois aussi 2 à 3 mois plus tard.

PATHOLOGIES COURANTES

« Mon chat a vomi des poils… »

Hélène garde pour quelques jours le chat d’une amie. Elle est très inquiète car le chat a vomi.

– Je voudrais un produit pour purger un chat : il a dû avaler un produit toxique. Il en a même vomi des poils !

– Ne vous inquiétez pas, c’est normal chez le chat à cause des poils ingérés lors du léchage, surtout chez le chat à poil long. L’ingestion de boules de poils peut être responsable de vomissements, mais également d’anorexie et de périodes alternant constipation et diarrhée. Mettez-le à la diète 24h et vérifiez qu’il n’ait pas de lésion cutanée.

PATHOLOGIES DIGESTIVES

Ingestion de boules de poils

L’ingestion de boules de poils peut à la fois être responsable de constipation et de vomissements.

Limites du conseil

Une consultation chez le vétérinaire est nécessaire si des vomissements sont fréquents ou chroniques, en présence de sang, si l’animal est âgé, si la constipation dure depuis plus de 3 jours, si les vomissements et/ou la constipation sont associés à une altération de l’état général.

Traitements

Si l’ingestion de boules de poils provoque une constipation, il est possible d’administrer un laxatif osmotiques (Manalax dragées, Laxatif Biocanina comprimés…) ou encore de l’huile de paraffine et ses dérivés (Laxatone pâte orale appétente, Savorial pâte orale, Laxideal pâte orale, Cat Malt pâte orale…).

Certains traitements spécifiques à base d’ésérine permettent de les éliminer : Purgafelis comprimés, Félipurgatyl comprimés, Pilocat comprimés (liste I), Féligastryl comprimés (liste I)… Ces médicaments sont contre-indiqués en cas d’occlusion intestinale.

Mal des transports

Le mal des transports se manifeste par l’apparition de vomissements et d’une agitation avec miaulements et salivation excessive.

Conseils

Préparer le départ en faisant jeûner le chat 12 heures avant le départ tout en le faisant boire et prévoir, si c’est possible en fonction du moyen de transport, de faire des pauses toutes les 2 heures pour permettre au chat de se dégourdir et de faire ses besoins. Essayer de familiariser le chat à la voiture en l’emmenant pour de petits trajets et en allongeant leur durée au fur et à mesure.

Traitements

Parmi les traitements disponibles sans prescription, figurent les antihistaminiques (Maldauto, Oponausée, Nozévet…) qui entraînent des effets de somnolence, et l’antistress Zylkène. Il est également possible d’administrer Cocculine, en commençant par une prise (1 à 2 comprimés) la veille au soir du départ, puis 2 heures avant le départ puis au moment du départ. Certains neuroleptiques (Nervicanis Biocanina, Calmivet…) peuvent être prescrits par le vétérinaire aux chats les plus craintifs et nerveux, ainsi qu’en cas de voyage en avion dans la soute. Il peut être conseillé, notamment avec les neuroleptiques, d’essayer le médicament avant le départ. La phéromonothérapie (Feliway spray) peut également être conseillée pour apaiser les chats anxieux : la solution doit être pulvérisée pour tranquiliser le chat dans son panier.

Diarrhées

Les diarrhées peuvent être aiguës ou chroniques. Les causes peuvent être multiples : une diarrhée aiguë est souvent associée à un changement brutal de régime alimentaire, une intoxication alimentaire, une infection bactérienne, virale ou encore une infestation parasitaire… Certaines maladies d’origine métabolique peuvent également provoquer des diarrhées généralement chroniques (insuffisance rénale ou hépatique, malabsorption…). Un interrogatoire permet de déterminer le caractère aigu ou chronique de la diarrhée et d’évaluer sa gravité : est-elle récente ? A quelle fréquence ? Quel est l’aspect des selles ? Le chat est-il à jour dans ses vaccinations (typhus) et dans les vermifugations ?

Limites du conseil

Une consultation vétérinaire est nécessaire si le chat est très âgé, déshydraté et abattu, s’il ne s’alimente plus, si la diarrhée dure plus d’une semaine, s’il y a présence de sang dans les selles.

Traitements

En cas de diarrhées relevant du conseil officinal, conseiller tout d’abord une diète de 24 à 48 heures, en donnant souvent à boire pour éviter la déshydratation. Proposer souvent de petites quantités.

Un traitement antidiarrhéique peut être administré : Gastro intestinal Clément Thékan pour une action antispasmodique et de pansement digestif. Les antibactériens intestinaux Félidiarix, Gastroentéricanis (+ charbon végétal), Opodiarrhée nécessitent une prescription vétérinaire (liste I).

LES DERMATOSES ALLERGIQUES

Leurs origines sont nombreuses : les allergies de contact ou alimentaire, l’allergie aux piqûres de puces, l’atopie… Les signes communs les plus fréquents sont le grattage, l’apparition de rougeurs, de plaques ou de croûtes, la perte de poils. Ces réactions cutanées peuvent se compliquer d’une infection. On observe également un comportement de léchage intensif.

Les questions permettent de cerner les causes de la dermatose et d’évaluer la gravité des lésions : depuis combien de temps a-t-il des démangeaisons ? A-t-il des plaques rouges ? Avez-vous changé son alimentation, utilisé un nouvel antiparasitaire ou un nouveau collier antipuces ? Lui avez-vous administré un produit par voie locale ?…

Les limites du conseil

Le vétérinaire doit être consulté en cas de surinfection, s’il n’y a pas d’amélioration ou si l’état général du chat est affecté.

Traitements

En cas de plaie, laver tout d’abord à l’eau et au savon. Un antiseptique (Biocanispray mousse antiseptique, Clémispray à base de chlorhexidine) permet ensuite de prolonger l’effet antiseptique du savon. Les démangeaisons devront être rapidement soulagées afin de limiter les lésions créées par le grattage et le léchage. L’application de solution calmante (Prurispray Biocanina) et/ou cicatrisante (Caniderma) peut être associée à un traitement per os antihistaminique (Parématil Clément Thékan, Dermine Biocanina). Les produits contenant des antibiotiques ou des corticoïdes ne sont délivrés que sur prescription.

AFFECTIONS RESPIRATOIRES

Le coryza est un syndrome infectieux très contagieux pouvant impliquer 3 virus (Herpèsvirus, Calicivirus et Réovirus) et/ou une bactérie (Chlamydia). Le calicivirus est responsable d’une hyperthermie passagère associée à une atteinte des voies respiratoires avec rhinite (éternuements répétés, écoulement nasal, toux…) et ulcères buccaux. L’herpèsvirus provoque la rhinotrachéite féline avec conjonctivite, fièvre, abattement et perte d’appétit ; même guéri le chat reste porteur du virus à vie. Le Chlamydophila felis provoque des symptômes essentiellement oculaires pouvant s’associer aux atteintes respiratoires.

Le coryza se transmet par voie aérienne. Sous traitement, la maladie peut évoluer vers la guérison en 8 à 10 jours, mais des complications sont possibles : surinfection bactérienne, passage à la chronicité. Le coryza peut être mortel chez les très jeunes chats et chez les chats immunodéprimés (leucose féline, immunodéficience féline…). Un traitement doit être rapidement mis en place par le vétérinaire : prescription d’antibiotiques par voie générale et/ou sous forme d’aérosol et/ou de pommade antibiotique, nettoyage des yeux et des narines, anti-inflammatoires non stéroïdiens, collyre antiviral si besoin, réhydratation.

Le paracétamol peut entraîner des intoxications chez le chat ; l’aspirine est utilisée ponctuellement dans des situations particulières et exceptionnelles.

La vaccination contre le coryza (Calicivirus, Herpèsvirus et/ou Chlamydia) est recommandée (voir schéma Prévention vaccinale).

SOINS D’HYGIÈNE

« Mon chat a triste mine… »

Cécile a recueilli un jeune chat à la SPA.

– Est-ce que les chats muent ? Mon chat ne semble pas avoir de problème de santé, mais il perd beaucoup ses poils. Ce pelage terne et sans épaisseur lui donne vraiment triste mine !

– Les chats comme les chiens ont une mue saisonnière. C’est un phénomène tout à fait normal qui peut être majoré par le stress qu’il a subi.

– Vous pensez que des vitamines lui feraient du bien ?

– Vous pouvez lui apporter des éléments, sous forme de compléments alimentaires, pour favoriser la repousse et la brillance des poils, et pensez surtout à le brosser régulièrement.

SOINS DU PELAGE

Les rôles du pelage

Le pelage du chat a plusieurs fonctions en plus de son rôle esthétique : protection contre les agressions, régulation thermique. C’est aussi un organe de communication et de perception sensorielle. La croissance du poil est maximale à la fin du printemps et minimale durant l’hiver. Le pelage est renouvelé à la mue, chute normale et régulière du poil. Le moment de la mue dépend de la luminosité et de la température : elle est printanière et automnale pour les chats d’extérieur mais peut s’effectuer tout au long de l’année pour les chats d’intérieur.

Le léchage chez le chat a plus qu’une fonction de nettoyage. Il déclenche la production d’endorphines et possède une fonction apaisante mais a pour conséquence l’arrachage et l’ingestion importante de poils.

Entretien du pelage

Le brossage

Le brossage est un élément important de l’entretien du pelage. Il faut y habituer l’animal dès le plus jeune âge. Le brossage doit être régulier afin d’éliminer les poils morts et ternes (notamment en période de mue), d’améliorer l’aspect du pelage et d’aérer la peau. Il permet de limiter les problèmes digestifs dus à l’ingestion de poils au cours du léchage, de détecter la présence d’ectoparasites ou de lésions cutanées.

Le matériel doit être adapté à l’animal. Il est préférable d’utiliser des brosses, peignes ou étrilles à dents courtes, serrées et souples, de manière à ne pas agresser la peau du chat à poil court. On utilise un matériel à dents longues dans le cas de poils longs. Ces produits sont procurables chez les vétérinaires et en animalerie. Les soies naturelles sont préférées aux synthétiques qui, en générant de l’électricité, rendent le poil cassant. Ce matériel doit être régulièrement nettoyé à l’eau savonneuse pour retirer poils et poussières.

Les produits d’hygiène

Les chats n’aimant pas l’eau, les propriétaires désirant baigner leur chat doivent l’y habituer dès le plus jeune âge. Des bains peuvent notamment être donnés aux chats à poils longs et lors de soins cutanés particuliers. La fréquence des bains dépend du type de pelage (un poil long nécessite un lavage plus fréquent), de la présence ou non de lésion (un shampooing traitant peut être fait toutes les semaines jusqu’à amélioration), de l’état de propreté du pelage… En pratique, chauffer la pièce d’eau, brosser et démêler le poil afin d’éviter les nœuds, mouiller le chat à l’éponge ou à la main avec de l’eau à 37-38°C en évitant de mouiller les yeux et les oreilles. Après rinçage, sécher complètement le chat dans une serviette chaude.

Quelques exemples de produits peuvent être proposé :

– soins nettoyants doux pour un poil terne, une peau sensible : Biocanina shampooing brillance au jojoba, Clément Thékan shampooing beauté huile d’onagre, Douxo Entretien…

– soins démêlants pour un poil long : Biocanina shampooing démêlant, Clément Thékan shampooing beauté démêlant…

– soins spécifiques selon la couleur du pelage : Biocanina shampooing éclat pelage blanc, Clément Thékan shampooing beauté poil noir…

– soins apaisants en cas de prurit : Biocanina shampooing apaisant à l’aloe vera, Clément Thékan Calmocanil, Douxo Calm shampooing…

Pour les chats difficiles ou n’aimant pas être mouillés, il est préférable d’utiliser :

• une lotion sans rinçage : Clément Thékan lotion sans rinçage, Dermoscent essential mousse

• un shampooing sec : Biocanina shampooing sec poudre, Clément Thékan shampooing sec poudre…

• Un spot-on : Dermoscent Essential 6 spot-on

Supplémentation

Besoins nutritionnels pour un beau poil

La beauté du pelage est également conditionnée par une alimentation équilibrée. Plusieurs éléments sont nécessaires à la bonne santé du poil et de la peau :

– les acides gras essentiels AGE (linoléique, linolénique et arachidonique) : leur déséquilibre est à l’origine d’une chute de poils, d’un pelage terne et cassant, d’une plus grande susceptibilité aux inflammations cutanées ;

– la vitamine A pour la croissance et la réparation des tissus et pelage, la vitamine B pour le métabolisme des lipides et protéines, la vitamine E pour un effet antioxydant ;

– les minéraux ou oligo-éléments : cuivre, manganèse et zinc interviennent dans la pigmentation du poil.

Compléments nutritionnels

Composés pour la plupart d’AGE, de vitamines et/ou de minéraux, les compléments nutritionnels se présentent sous forme de comprimés ou capsules appétents. Ils sont administrés par cure de 2 à 4 semaines : Biocajunior Vitalité Croissance Chat, Pet Phos félin spécial pelage, Beauty’cat, Sofcanis félin pelage, Actis Zinc, Keravita Dermoscent, Vital’Form pelage chat Clément Thékan…

SOINS DES YEUX

Un nettoyage peut être nécessaire pour éliminer de petites impuretés (croûtes, poussières, grains de pollen…) collées sur l’œil ou autour de la paupière du chat. Certaines races nécessitent un entretien plus régulier. Les chats à poils longs ou mi-longs sont particulièrement sujets aux irritations dues aux frottements des poils. Les chats « à museau aplati » ont les yeux plus exposés aux poussières et donc une tendance au larmoiement et à l’accumulation de larmes séchées au coin de l’œil.

En pratique

Le nettoyage s’effectue à l’aide de lotions possédant des propriétés apaisantes, désinfectantes et/ou astringentes, le plus souvent composées de benzalkonium associé à l’acide borique (ex. Biophtal Biocanina), au bleu de méthylène et à l’essence de rose (ex. Ocryl des laboratoires TVM…), ou encore d’acide borique associé à de l’acide salicylique, de l’hamamélis et de l’eau de bleuet (Virbac solution oculaire…) ou des eaux florales (Soins des yeux Clément Thékan, Bayer Nettoyant oculaire…). Ces solutions sont administrées soit en irrigation, directement sur l’œil en laissant couler quelques gouttes avant d’essuyer délicatement avec une compresse, soit en imbibant une compresse avec la solution qui sera alors appliquée quelques secondes sur l’œil pour ramollir et retirer les sécrétions.

Pour un usage quotidien, il existe des lingettes imprégnées d’eau et de propylène glycol humectant, sans rinçage (Lingettes nettoyantes prêtes à l’emploi Clément Thékan).

Les limites du conseil

Si l’œil est rouge et enflammé, si les sécrétions sont purulentes, si le chat semble gêné par la lumière, si les paupières sont fermées ou mi-closes, conseiller une visite chez le vétérinaire.

L’INTERVIEW Isabelle Bargues, PHARMACIENNE EN OFFICINE ET FORMATRICE DANS LE DOMAINE VÉTÉRINAIRE

« Les maîtres attendent du pharmacien des conseils adaptés. »

Le Moniteur : Depuis 2012, toutes les pilules pour chats et chiens sont passées sur ordonnance. Quel impact cela a-t-il eu sur les ventes de pilules en officine ?

Isabelle Bargues : Les pilules sont en effet sorties de la liste d’exonération. Nous ne pouvons plus les délivrer sans ordonnance et les ventes baissent malgré les sollicitations des propriétaires et la persistance de vieilles habitudes. Le propriétaire devant aller voir le vétérinaire pour la prescription, il en profite généralement pour la prendre chez lui. De toute façon, les vétérinaires préconisent généralement la stérilisation chirurgicale plutôt que la contraception chimique. Cette dernière, qui augmenterait le risque de cancer hormono-dépendant, doit être utilisée de façon temporaire, notamment pour éviter aux jeunes animaux d’avoir des portées trop jeunes. Il faut en effet éviter une gestation de l’animal au cours de ses premières chaleurs.

Le rayon vétérinaire a-t-il un réel potentiel en pharmacie ?

Oui, le domaine vétérinaire a sa place. En milieu urbain, les habitants ont très souvent des animaux de compagnie et même des NAC (Nouveaux animaux de compagnie) qui constituent un nouveau domaine à exploiter. En milieu rural, la clientèle est très importante et sollicite souvent le pharmacien pour des conseils. Les antiparasitaires représentent plus de la moitié de l’activité vétérinaire officinale. Une bonne connaissance des molécules et un stock diversifié sont indispensables pour pouvoir répondre à toutes les demandes et orienter vers le vétérinaire si besoin. Il ne faut pas se cantonner aux grands laboratoires vétérinaires : d’autres spécialités sont également disponibles chez certains grossistes spécialisés.

En dehors du domaine des antiparasitaires, y a-t-il d’autres secteurs à exploiter ?

En effet, les demandes en officine pour les chats et les chiens concernent le plus souvent les antiparasitaires. Mais d’autres segments peuvent être exploités, notamment celui des NAC et de l’alimentation, qu’elle soit spécifique de certaines pathologies (diabète, troubles cardiaques…), ou encore physiologiques (croissance, gestation, convalescence…).

L’essentiel à retenir

INFOS CLÉS

• Pour limiter les zoonoses, une vermifugation régulière préventive est indispensable.

• Les chatons sont principalement touchés par les ascaris.

• En cas de puces, un vermifuge contre Dipylidium est conseillé.

Le risque de transmission à l’homme

• L’infestation des chats par les vers peut être à l’origine de zoonoses, notamment chez les enfants du fait du contact rapproché particulièrement avec les chatons.

• La contamination par les ascaris peut entraîner chez l’homme principalement des troubles digestifs (diarrhées, ballonnements…), exceptionnellement des troubles pulmonaires ou oculaires par migration des larves.

• Les ankylostomes, à l’état de larves au sol, peuvent exceptionnellement contaminer l’homme en traversant la peau, entraînant des manifestations cutanées, digestives et/ou pulmonaires.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Madame K., propriétaire de cinq chats.

– J’ai entendu dire que l’ail avait des vertus antiparasitaires. Pourrais-je essayer d’en donner à mes chats ?

– Pourquoi pas, mais je pense que cela ne sera pas suffisant.

Que pensez-vous de la réponse de votre confrère ?

L’ail, ainsi que l’oignon, est toxique pour les chats (et les chiens). Ces plantes sont responsables de la destruction des globules rouges, pouvant conduire à une anémie par hémolyse, parfois mortelle.

INFOS CLÉS

• La prévention (spot-on, spray, comprimé, collier…) contre les puces est indispensable.

• En cas d’infestation par les puces, il faut à la fois traiter l’animal infesté et l’habitat.

La maladie des griffes du chat

• Les puces peuvent transmettre aux chats la bactérie Bartonella henselae responsable, chez l’homme, de la maladie des griffes du chat.

• Cette infection touche particulièrement les sujets de moins de 20 ans, les immunodéprimés et les diabétiques. Les symptômes surviennent généralement 1 à 3 semaines après la griffure : rougeur au niveau de la griffure, apparition de ganglions et/ou de signes généraux (asthénie, anorexie, céphalée, douleurs…).

• La maladie des griffes du chat nécessite une consultation médicale car elle peut se compliquer (5 à 10 % des cas) en conjonctivite, endocardite, pneumonie.

Les tiques : rares chez le chat

• Les tiques sont des acariens qui se fixent au niveau de zones où la peau est fine (oreille, tête, aine..), afin de se nourrir de sang pendant 3 à 25 jours.

• Le rôle vectoriel des tiques chez les chats est moindre par rapport aux chiens : les chats enlèvent eux-mêmes les tiques lors de leur toilettage.

• L’inspection régulière du chat permet de retirer les tiques précocement à l’aide d’un crochet à tique (suivi d’une désinfection). Les tiques ne transmettant de maladies qu’après 24 h de fixation, la prévention n’est pas indispensable, notamment chez les chats qui sortent peu.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Madame K., propriétaire d’un chat d’appartement.

– J’ai appris qu’il y avait des poux dans la pension qui a hébergé mon chat pendant les vacances. Puis-je être contaminé ?

– Non, les poux du chat ne se transmettent pas à l’homme.

Votre confrère a-t-il raison ?

Oui, les poux sont spécifiques d’une espèce. Contagieux par le biais de la litière, des couvertures, du matériel de toilettage, surtout dans les collectivités, le pou broyeur du chat (Felicola subrostratus) provoque une dermatose très prurigineuse d’évolution chronique avec alopécie diffuse et hyperkératose (région dorsale et cervicale). L’imidaclopride et le fipronil sont efficaces à raison de deux traitements espacés de 3 à 4 semaines.

INFOS CLÉS

• Chez la chatte, l’ovulation est déclenchée par l’accouplement.

• La gestation dure en moyenne 2 mois.

• L’interruption des chaleurs est possible au début ou au plus tard le 3ème jour des chaleurs.

Testez-vous

On peut arrêter définitivement la contraception chimique, sans risque de gestation, chez la chatte à partir de :

a) L’âge de 5 ans

b) L’âge de 10 ans

c) Jamais

Réponse c/ Les chattes n’ont pas de « ménopause », même si leur fertilité diminue avec l’âge. Il est donc nécessaire de leur administrer un traitement contraceptif.

INFOS CLÉS

• Chez le chat, l’ingestion de boules de poils au cours du léchage est fréquente et peut entraîner constipation et vomissements.

• Le mal des transports peut être limité grâce à certaines mesures et prévenu grâce à des traitements.

• La vaccination permet de protéger le chat contre certains coryzas, la leucose féline et le typhus.

Testez-vous

Le coryza :

a) est mortel chez le chat, y compris chez le chat en bonne santé

b) guérit généralement en 8 à 10 jours sous traitement

Réponse vraie : b

INFOS CLÉS

• Le brossage est essentiel pour aérer le pelage, d’éliminer les poils morts et ternes et d’éviter les problèmes digestifs dû à l’ingestion importante de boules de poils.

• Un chat peut être baigné à condition de l’y avoir habitué tôt et d’utiliser un shampooing adapté.

• Les acides gras essentiels sont des éléments nutritionnels essentiels pour un beau pelage.

L’hygiène bucco-dentaire

• Un manque d’hygiène bucco-dentaire peut être à l’origine de maladie parodontale. Le chat est en effet soumis à la production de plaque dentaire avec accumulation de tartre. La gencive, infectée par les bactéries, devient alors rouge, gonflée et saigne facilement. Ces bactéries sont aussi responsables de la mauvaise haleine.

• La prévention consiste en un brossage régulier des dents (au moins 2 fois par semaine) sur une gencive saine, non enflammée. On utilise une brosse à poils souples ou un doigtier généralement fournis avec le gel dentifrice spécifique (Bucogel). Pour les chats plus difficiles à manipuler, il existe également des produits à rajouter quotidiennement dans la ration alimentaire (Denticroc poudre) ou dans l’eau de boisson (Biocafluor). En cas d’accumulation de tartre, un détartrage est à réaliser par le vétérinaire.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Mme N. viennent à la pharmacie :

– Mon chat avait les yeux tout rouges dimanche.

Comme vous étiez fermés, j’ai utilisé du Dacryoserum pour lui nettoyer les yeux. Ai-je bien fait ?

– Oui, c’est tout à fait possible en effet.

Le pharmacien a-t-il bien répondu ?

En effet, l’utilisation du Dacryoserum est possible chez le chat pour faire des lavages oculaires. Par contre, cela risque de ne pas être suffisant pour traiter le chat de Mme N. Si les yeux de son chat sont rouges et enflammés, il faut consulter le vétérinaire.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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