L’essence de mandarine

QU’EST-CE QUE C’EST ?

• L’essence de mandarine, ou de mandarinier, est obtenue par expression à froid des zestes (partie la plus externe du péricarpe, parsemée de poches sécrétrices) de Citrus reticulata (Rutacées).

Originaire d’Asie du Sud-Est (Chine et Vietnam) et cultivé dans le bassin méditerranéen (Sicile et Espagne en particulier), en Amérique du Sud et en Afrique de Sud, le mandarinier est un petit arbre aux feuilles persistantes, ovales et brillantes de couleur vert foncé. Ses fleurs blanches parfumées produisent des fruits sphériques légèrement aplatis, oranges à maturité, les mandarines.

• L’essence de mandarine est jaune, verte ou orange à rouge selon le degré de maturation du fruit au moment de l’extraction de l’essence. Son odeur caractéristique est douce et fruitée.

• Cette essence est riche en terpènes, dont le limonène (65 à 94 % de l’essence), en raison de l’absence de procédé de chauffage lors de l’extraction (contrairement aux huiles essentielles, obtenues par distillation à la vapeur d’eau). Elle contient également des furocoumarines (1 à 2 %), molécules habituellement peu présentes dans les huiles essentielles en raison de leur poids moléculaire élevé.

Quelles sont ses propriétés ?

• Malgré leur faible proportion, les coumarines, molécules modératrices du système nerveux central, procurent à l’essence de mandarine une action sédative et hypnotique. Cette essence est par ailleurs sympatholytique, donc relaxante.

• Tonique digestive par stimulation de la microcirculation gastrique et intestinale, le limonène présente des propriétés carminative et laxative douces.

• L’essence de mandarine serait également antiseptique.

Quelles sont ses utilisations ?

• L’essence de mandarine est utilisée en cas d’Insomnie, d’angoisse, d’excitation, notamment chez les enfants.

• Elle calme les troubles digestifs : dyspepsies, hoquet, aérophagie…

Quelles sont les doses efficaces ?

• Voie orale : 2 gouttes d’essence, 3 fois par jour, dans un peu de miel, d’huile d’olive ou sur un sucre de canne, sous la langue, en cas de troubles digestifs.

• Voie cutanée : 2 gouttes d’essence dans 2 gouttes d’huile de noisette en friction sur la face interne des poignets ou le plexus solaire pour une action relaxante.

• Diffusion : pendant 15 minutes dans une pièce pour ses propriétés antistress, ou dans une chambre d’enfant notamment, pour favoriser l’endormissement.

Quels sont ses risques ?

• Dermocaustique, l’essence de mandarine peut provoquer une irritation cutanée à l’état pur selon la sensibilité du patient : rougeur, sensation de chaleur, prurit. Une dilution à 50 % dans une huile végétale est alors nécessaire. Un phénomène de sensibilité est également fréquent avec cette essence en cas d’utilisation régulière.

• En raison de la présence de furocoumarines photosensibilisantes, l’essence de mandarine ne doit pas être appliquée sur la peau avant une exposition au soleil (respecter un délai de 6 heures). Sous le rayonnement UV, ces molécules excitent la mélanogenèse, aboutissant à un risque de carcinogénicité par inhibition de la réplication de l’ADN. De plus, les coumarines fluidifient le sang (attention donc aux patients sous anticoagulants oraux !).

• La composition chimique de l’essence de mandarine (présence de terpènes instables à la chaleur, à la lumière et au contact de l’oxygène) impose un respect des règles de conservation plus strict (à l’abri de l’air et de la lumière dans un flacon ambré).

Sources : P. Franchomme, D. Pénoël, L’Aromathérapie exactement, édition Roger Jollois, 2001 ; D. Baudoux, L’Aromathérapie – Se soigner par les huiles essentielles, éditions Amyris, 2007 ; M. Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, éditions Sang de la Terre et Médial, 2012 ; A. Zhiri, D. Baudoux, M.-L. Breda, Huiles essentielles chémotypées, éditions Inspir, 2009.