L’application de la hausse de la TVA sur les prix

David Salabert Montpellier (Hérault)

Les pharmaciens de Montpellier sont confrontés depuis longtemps à une guerre des prix et à une clientèle à faible pouvoir d’achat. Dans la plupart des cas, les prix n’ont pas ou peu augmenté. En janvier, les hausses des prix catalogue des labos conjuguées à celle de la TVA nous ont contraints à augmenter les prix des produits d’appel sur lesquels nous avions déjà des marges très faibles (de l’ordre de 16 %). Ainsi, le prix de vente de Strepsils Miel Citron est passé de 3,70 € à 3,95 €. A l’inverse, sur des gammes conseil où les marges sont très confortables telles que Cooper, nous n’avons pas augmenté nos prix. Les laboratoires ne favorisent pas les grosses structures d’achats groupés : j’obtiens de meilleures remises dans le cadre d’un groupement informel de 17 pharmaciens qu’au sein de la coopérative d’achat des pharmaciens de Méditerranée où nous sommes beaucoup plus nombreux.

Isabelle Houis-Papin Orvault (Loire-Atlantique)

Je n’ai pas augmenté systématiquement les prix de tous les produits assujettis à une taxe à 10 %. Par exemple, sur des produits très connus et de forte rotation (Humexlib, Lysopaïne, Actifed, la gamme Boiron…), j’ai tout laissé aux anciens prix. Par contre, j’applique la hausse de la TVA sur les produits achetés chez le grossiste pour répondre à une demande ponctuelle. Je n’ai pas pris le temps de m’occuper de ces changements de prix car je viens de prendre la présidence d’Unipharm Pays de la Loire. Nous vivons dans une économie où les prix sont de plus en plus contraints, il est donc important d’engager collectivement des actions de boycott vis-à-vis des labos qui ne jouent pas le jeu avec les groupements.

Valérie Peltre Einville-au-Jard (Meurthe-et-Moselle)

Les répercussions de hausse de TVA se font progressivement et sont étudiées au cas par cas. Manquant encore de recul pour pouvoir définir une ligne de conduite, les augmentations sont très aléatoires. Bien qu’exerçant en milieu rural et n’étant pas trop concurrencé par les pharmacies discount, je surveille attentivement les prix moyens qui sont pratiqués dans le voisinage et m’efforce d’avoir des prix attractifs. Ainsi, sur les produits phares, je n’ai rien modifié. Quand je n’ai pas de bonnes conditions commerciales sur certaines marques leaders, j’essaie d’orienter les achats des clients vers des marques moins connues et moins chères. Sur les produits de l’hiver 2013/2014, j’écoule les stocks sans changer les prix en cours et appliquerai les hausses tarifaires seulement en septembre, avant la prochaine saison.