Les oreillons - Le Moniteur des Pharmacies n° 3020 du 22/02/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3020 du 22/02/2014
 

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Auteur(s) : Patricia Willemin

Les oreillons sont une maladie virale, très contagieuse, le plus souvent bénigne et spontanément résolutive, entraînant exceptionnellement des complications graves.

De quoi s’agit-il ?

Les oreillons sont dus au paramyxovirus, à tropisme glandulaire (parotidite, orchite, ovarite, pancréatite) et neuroméningé (méningite, encéphalite).

L’homme est le seul réservoir du virus ourlien. La transmission se fait par voie aérienne, par inhalation de gouttelettes de salive émises par une personne malade ou par contact direct avec la salive.

Qui est concerné ?

• Bien que pouvant toucher tous les âges, la maladie atteint le plus souvent les enfants.

• En 2013, une recrudescence des oreillons (plus de 13 000 cas en 2013 contre moins de 4 000 en 2012) prenant la forme de foyers épidémiques a été observée principalement chez de grands adolescents et de jeunes adultes dont les trois quarts avaient reçu 2 doses de vaccin. Ainsi se pose actuellement la question d’un éventuel épuisement de l’efficacité du vaccin dans le temps.

Quels sont les symptômes ?

• La maladie évolue en plusieurs stades :

– l’incubation est en moyenne de 16 à 18 jours ;

– la phase d’invasion, brève, se manifeste par une asthénie, une fièvre modérée et parfois des otalgies ;

– la maladie constituée est caractérisée par une tuméfaction parotidienne douloureuse et rapidement bilatérale, donnant à la face un aspect piriforme.

L’état général est altéré : fièvre, douleurs, céphalées, gêne ou douleur à la mastication.

Le sujet infecté, même asymptomatique, est contagieux 7 jours avant et jusqu’à 9 jours après l’atteinte parotidienne. La guérison est le plus souvent spontanée en 8 à 10 jours.

• D’autres localisations du virus peuvent être associées à la parotidite ou isolées : pancréatite, orchite (exceptionnelle avant la puberté), ovarite, méningite ou encéphalite ourlienne. Les séquelles définitives sont très rares, essentiellement à type de surdité (5 cas pour 100 000). Une atrophie testiculaire peut persister mais la stérilité postourlienne est exceptionnelle ; chez la femme, l’ovarite est sans conséquence durable.

• Les oreillons contractés au cours du premier trimestre de grossesse augmentent le risque d’avortement spontané (25 %).

Comment les prévenir ?

• La prévention repose sur le vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole : M-M-R Vax Pro ou Priorix : administration d’une première dose à l’âge de 12 mois et d’une seconde dose entre 16 et 18 mois.

• Toutefois, le Haut Conseil de la santé publique préconise qu’en situation de cas groupés dans une collectivité (école, internat, caserne, club sportif…), une 3e dose de vaccin soit systématiquement proposée si la 2e dose a été administrée depuis plus de 10 ans.

En dehors de la douleur et de l’œdème, fréquents au point d’injection, d’autres effets indésirables de type fièvre et érythème peuvent survenir 5 à 12 jours après l’injection. Le vaccin est contre-indiqué chez la femme enceinte et toute grossesse doit être évitée dans le mois suivant la vaccination.

Comment traiter les oreillons ?

Le traitement est symptomatique : repos, antalgiques et antipyrétiques, en évitant les AINS.

Des mesures d’hygiène s’imposent pour éviter la propagation du virus (lavage de mains, ne pas partager les objets de la vie quotidienne…) ainsi que l’éviction scolaire les 9 jours suivant l’apparition des signes cliniques.

Sources : La Revue du praticien n° 2, « Oreillons », p. 277, 2011 ; legeneraliste.fr, « Le grand retour des oreillons dans l’Hexagone », 2013 ; BEH, « Le calendrier des vaccinations et les recommandations vaccinales en 2013 » ; HCSP, avis et rapports, http ://bit.ly/1jL3ZMy ; INPES, « Rougeole, oreillons, rubéole : les 5 bonnes raisons de se faire vacciner », www.inpes.sante.fr.

EN PRATIQUE

Le schéma vaccinal de la vaccination, qui n’est pas obligatoire mais recommandée, est le suivant :

• 1re dose de vaccin trivalent à 12 mois,

• 2e dose entre 16 et 18 mois.

En situation de cas groupés dans une collectivité, le HCSP recommande une 3e dose pour les personnes déjà vaccinées à deux doses et dont la seconde dose a été administrée depuis plus de 10 ans. Pour les personnes nées depuis 1980 et âgées de plus de 24 mois, le HCSP recommande le rattrapage pour obtenir, au total, deux doses de vaccins trivalents ROR quels que soient les antécédents vis-à-vis des trois maladies.

Le vaccin est pris en charge à 100 % par l’assurance maladie pour les enfants de 1 à 17 ans révolus.

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