MAIS COMMENT FONT NOS VOISINS ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 3019 du 15/02/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3019 du 15/02/2014
 
DISPENSATION À L’UNITÉ

Reportage

Auteur(s) : Armand Chauvel (Espagne)*, Stéphanie Salti (Royaume-Uni)**, Jean-Luc Decaestecker (Belgique)***

Malgré les réserves de nombreux pharmaciens, l’expérimentation de la délivrance à l’unité de certains antibiotiques sera lancée le 1er avril prochain. Un groupe de travail doit auparavant discuter de sa sécurisation et de sa rémunération. Le dispositif pourrait largement s’inspirer de celui mis en place en Espagne. De la Catalogne au Royaume-Uni, en passant par la Belgique, un décryptage des modèles mis en place par nos pays voisins s’imposait. Reportage.

Du côté de l’Espagne

Si nous nous sommes adaptés aux médicaments génériques, il n’y a pas de raison pour que nous ne puissions pas faire de même avec les unidoses », déclare d’emblée Mercé Martinez Quintanilla, installée dans le quartier populaire de La Sagrera à Barcelone. Elle commercialise la vingtaine de références (dont des antibiotiques comme la ciprofloxacine et l’azithromycine) du laboratoire catalan Onedose Pharma, unique fabricant européen d’emballages pour unidoses, lequel achète tous ses génériques à d’autres laboratoires avant de les conditionner sous cette forme (voir Le Moniteur n° 3009). Une société dont le savoir-faire intéresse beaucoup les autorités françaises. Le 20 novembre dernier, Catherine Choma, sous-directrice de la politique des produits de santé et de la qualité des pratiques et des soins au ministère de la Santé, a d’ailleurs reçu Rosa Pardina, présidente et fondatrice de Onedose Pharma (ibidem), qui déclarait alors : « Notre proposition a beaucoup plu au ministère français de la Santé et nous pouvons d’ores et déjà entamer les démarches afin de vendre nos produits en France. »

Alors que le Collège des pharmaciens de Barcelone, l’équivalent de l’Ordre des pharmaciens, accueille la dispensation à l’unité avec la plus grande réserve au motif que les laboratoires auraient déjà « fait leur devoir » en adaptant les conditionnements à la durée variable des traitements, Mercé Martinez Quintanilla croit dur comme fer au futur de cette innovation : « Face à notre modèle pharmaceutique obsolète, la planche de salut est d’offrir plus de services aux patients. Or, de ce point de vue, l’unidose a de nombreux avantages ; par exemple celui d’ajuster plus finement le traitement en cas d’infection ou de permettre à quelqu’un qui voyage de n’emporter que quelques comprimés bien conditionnés. » Profitant d’un moment de calme dans son officine, elle allume son écran d’ordinateur, prend sa calculette et se livre à une série d’opérations d’où il découle que certains médicaments unidoses, vendus un peu moins cher à l’unité, peuvent représenter une économie de 0,18 à 1,60 € par rapport à une boîte « toute prête ». Les unidoses seraient ainsi une réponse au gaspillage puisque, d’après une étude de quatre mois menée fin 2012-début 2013 à partir de deux centres de santé de Catalogne, la dispensation des 20 références de Onedose Pharma permettrait (après extrapolation) d’économiser, à l’échelle de la communauté autonome, 22 millions d’euros et 133 millions de doses, soit 24 % de la dépense totale, par rapport à une prescription traditionnelle.

Des médecins généralistes qui ne jouent pas le jeu

« Les médecins du centre de santé de La Sagrera, qui paraissaient enthousiastes dans un premier temps, n’ont pas réussi à modifier leurs habitudes et ne prescrivent pratiquement pas d’unidoses, de sorte que nous voyons très peu de patients venir à nous avec une ordonnance de ce genre », regrette la titulaire. Le sentiment général des Espagnols, favorables aux unidoses, est pourtant que ce sont les pharmaciens eux-mêmes qui font barrage à l’extension de cette mesure. Sur la plate-forme Change.org, une pétition réclamant la généralisation des unidoses a déjà recueilli plus de 150 000 signatures. « J’ai dû acheter hier une boîte de 30 comprimés à mon fils quand 2 auraient suffi. Je rendrai les 28 restants à ma pédiatre afin qu’elle les donne à d’autres parents qui éviteront ainsi un achat inutile et excessif », indique sur Internet l’div de cette pétition.

Rien de tel chez Mercé Martinez Quintanilla qui a tout mis en place pour vendre les unidoses. Le principe est le même que pour la dispensation à l’unité en milieu hospitalier, sauf que les packs hospitaliers de 500 comprimés sont alors remplacés par des boîtes de 28 à 30 unités situées sur un meuble juste derrière la caisse. Pour chacune des 20 références de Onedose Pharma, les packagings, des enveloppes en aluminium de 9 cm sur 5, comprennent l’information requise, y compris en braille : nom du principe actif, date de péremption, excipients, liste et éventuellement conservation, codes de traçabilité, etc.

Quand un patient se présente avec une ordonnance comportant des unidoses, la pharmacienne glisse dans un petit sac en papier les diverses enveloppes avec le nombre exact de comprimés, sans oublier les notices complètes correspondantes. Au cas où ce patient égarerait la notice, un lien Internet figurant sur l’emballage permet de retrouver facilement les explications. « Les jeunes sont plutôt demandeurs et apprécient l’aspect pratique. Plus attachées à la culture de la boîte, les personnes âgées font davantage preuve de méfiance, ce qui réclame une approche un peu plus pédagogique », observe la pharmacienne.

Au plan technique, la solution reste cependant contraignante pour les pharmaciens, comme pour les médecins. Les premiers doivent découper les différents codes-barres et les coller sur l’ordonnance pour solliciter les remboursements. Quant aux médecins, ils doivent décider de rédiger une prescription par boîte ou, sinon, par comprimé.

Malgré ces difficultés, Mercé Martinez Quintanilla demeure optimiste. Avec moins d’une dizaine de principes actifs, Onedose Pharma propose une gamme encore réduite, mais de nombreux lancements sont prévus dès cette année. « Pour les patients pour lesquels nous préparons les traitements en retirant aujourd’hui les comprimés des blisters avec tous les risques de manipulation que cela entraîne, les unidoses pourraient être aussi une source de progrès », estime la pharmacienne catalane.

En Belgique

Depuis le 1er décembre 2012, les pharmaciens belges sont tenus de respecter les dispositions légales contenues dans l’arrêté royal du 24 décembre 2012 pour la préparation de médication individuelle (PMI), l’équivalent belge de la préparation des doses à administrer (voir encadré p. 34). La PMI consiste à enlever de leur conditionnement primaire un ou plusieurs médicaments et ensuite, le cas échéant, à le (s) grouper dans un seul conditionnement fermé (pilulier). Faisant partie du « suivi des soins pharmaceutiques », la PMI est réservée en priorité à certains patients en fonction de pathologies ou d’états physiologiques particuliers, de risques iatrogènes ou de non-observance du traitement médicamenteux. Il s’agit essentiellement des patients polymédiqués, tenus de donner leur autorisation écrite pour la constitution du dossier de suivi de soins pharmaceutiques. Lorsqu’il délivre une PMI à un patient, le pharmacien doit lui établir un schéma d’administration qui contient au minimum les nom et prénom du patient, son numéro d’identification de sécurité sociale, le moment (jour et heure) d’administration avec pour chaque médicament ses nom, dosage, nombre d’unités.

Pour Charles Ronlez, porte-parole de l’Association pharmaceutique belge (APB), représentant 4 200 pharmaciens indépendants, « cette législation n’est pas la traduction d’une obligation de la PMI voulue par le législateur, mais une régularisation des nouvelles pratiques de dispensation faite sous la poussée des maisons de repos. Jusque-là, n’étaient autorisés pour les formes orales sèches que les conditionnements existants sur le marché. C’est parce que certains pharmaciens commençaient à présenter aux gestionnaires de maisons de repos des blisters sous la forme d’une réglette [pilulier] ou d’un sachet qu’a été revue la législation. La pratique de la PMI n’a guère évolué depuis. Elle reste l’apanage des maisons de repos. Les pharmaciens qui l’utilisent dans leur dispensation journalière de médicaments sont très rares, d’autant que le remboursement auprès de l’INAMI [la Sécurité sociale belge], assureurs et mutualités, se fait toujours sur la base de la boîte. » Pris dans le cadre de la santé publique, l’arrêté royal n’a pas réglé les dispositions relatives au remboursement et aux honoraires de la PMI qui relèvent des Affaires sociales. Aucun accord n’a encore été trouvé sur une tarification à l’unité et les discussions sont toujours en cours. « Si seuls les hôpitaux peuvent en Belgique facturer et tarifer à l’unité, ce n’est pas d’actualité pour les officines. « On ne peut pas affirmer que la dispensation à l’unité connaît une réelle extension en dehors du marché des maisons de repos du fait de l’inscription de la PMI dans les prescriptions des appels d’offres lancés par leurs gestionnaires », précise Charles Ronlez.

Grossistes et pharmacies coopératives très présents

Face au constat qu’un pharmacien seul qui travaillerait pour une maison de repos n’a pas la capacité d’acheter un robot et que ce marché ne concerne que 150 à 200 000 personnes par rapport à une population de 11 millions d’habitants, Charles Ronlez explique ainsi la présence des grossistes-répartiteurs sur le marché de la PMI : « C’est par leur biais que le pharmacien s’approvisionne non plus seulement en boîtes, mais aussi en présentations spécifiques pour permettre la délivrance en PMI. » Autres acteurs importants de ce marché, les chaînes de 600 pharmacies coopératives regroupées sous la bannière de l’Office des pharmacies coopératives de Belgique (Ophaco), lesquelles sont aussi grossistes-répartiteurs. Charles Ronlez précise : « Nous voudrions aller plus loin vers la rémunération du service offert jusqu’à accepter que le comprimé ou la boîte de comprimé soient remboursés même à prix coûtant. À la condition d’obtenir des honoraires de gestion pour l’intégralité de la médication du patient en maison de repos per capita, non pas en termes de volume mais de services. Si vous êtes payé en honoraires pour vous occuper d’un patient, le volume n’a plus d’importance… »

Au final, conclut Charles Ronlez, « la législation sur la dispensation de PMI est identique que ce soit pour les maisons de repos ou pour les officines ouvertes au public. Ce marché est très limité, d’autant qu’il ne concerne qu’un petit échantillon de ce que peut prendre un patient ».

Au Royaume-Uni

Le système consistant à donner au patient le nombre exact de médicaments contenu dans la prescription a été introduit à la fin des années 60 et est accepté par les clients. « Nous avons toujours délivré la quantité exacte de médicaments prescrite », explique Neal Patel, porte-parole de la Royal Pharmaceutical Society. Le principe en est simple : après avoir pris connaissance de la prescription, le pharmacien se rend dans le back-office, prend la boîte de médicaments concernée et découpe le nombre d’unités nécessaires – selon la durée du traitement –, puis reconditionne le tout dans une boîte vide en l’assortissant d’une étiquette comportant le nom du patient, la prescription et la date de péremption. Pas un comprimé de plus n’est consenti : « Il faudra attendre la délivrance d’une autre prescription pour dispenser un traitement supplémentaire », assure un pharmacien londonien.

« Le gaspillage n’est pas totalement éradiqué »

S’il évite le gaspillage et réduit les dépenses de santé – le ministère de la Santé avait estimé dans un rapport datant de 2010 que les médicaments non utilisés coûtaient tous les ans 150 millions de livres au NHS (National Health Service) –, ce processus s’accompagne néanmoins d’un temps d’attente non négligeable pour le client et de quelques écueils pour le pharmacien : « Nous devons investir dans du matériel informatique, et en particulier dans des logiciels de facturation permettant d’identifier le prix au détail des médicaments, mais aussi dans le système d’étiquetage, sans pour autant recevoir une compensation quelconque de la part du NHS », explique le Dr Dajani, propriétaire d’une chaîne de pharmacies indépendantes dans le centre de Londres.

Pas de rémunération supplémentaire, donc, pour le pharmacien dans la mesure où ce service fait partie intégrante de la rémunération globale, telle qu’elle est définie par le NHS. Les pratiques de dispensation à l’unité se sont néanmoins considérablement allégées au fil des années : « Quand nous avons démarré il y a plus de 30 ans, nous recevions des lots entiers en vrac pouvant contenir jusqu’à 150 comprimés ou gélules par lot, qu’il fallait reclasser en fonction des prescriptions, se souvient le Dr Dajani, mais de nos jours, les laboratoires proposent de plus en plus des conditionnements adaptés aux durées des traitements des pathologies, ce qui évite ce long travail de redécoupage ou de tri. » Une meilleure communication et coordination entre le corps médical et les laboratoires ont fini par faciliter les processus. « Le gaspillage n’est pas totalement éradiqué dans la mesure où nous sommes limités par la date de péremption du médicament », nuance néanmoins le pharmacien.

ALLEMAGNE

Pas de vente à l’unité

La dispensation es médicaments à l’unité n’est pas à l’ordre du jour en Allemagne. Ni du côté des pouvoirs publics, ni du côté des caisses d’assurance maladie. Elle est encore moins revendiquée par les pharmaciens. Quelle que soit la taille de la boîte délivrée, leur forfait de rémunération est fixé à 8,35 euros*. Evoluant entre trois dimensions, le pharmacien perçoit le même montant, qu’il délivre un produit dans une boîte de taille N1, celle qui comprend le traitement stricto sensu, le plus souvent 20 comprimés, que dans une boîte de taille N3, réservée aux maladies chroniques (100 comprimés). Entre les deux, la taille N2 est destinée aux traitements de moyen terme. La variable d’ajustement de cette rémunération fixe est une marge de 3 % sur le prix du médicament perçue en sus, notamment pour dédommager le pharmacien de ses frais de stockage et de trésorerie. On pourrait dès lors imaginer que la vente à l’unité soit une occasion pour les titulaires de remettre sur la table des négociations une rémunération qui n’a évolué que de 3 % en neuf ans. Il n’en est rien. « Trop fastidieuse à mettre en place et surtout soulevant trop de questionnements en termes de traçabilité, la vente à l’unité n’est pas du tout évoquée », affirme une porte-parole de l’Abda, la fédération des syndicats de pharmaciens allemands. Seule entorse concédée au pharmacien dans la règle des trois emballages : celui-ci est autorisé pendant les gardes à ouvrir une boîte afin de dispenser la dose prescrite (20 comprimés au minimum seront prélevés ainsi que la notice) ! L’emballage restant en pharmacie sera complété par la suite par le contenu d’une autre boîte. Dans le cas de lots différents, la boîte entamée sera scellée en l’état avec la mention « Utilisée pendant un service de garde ».

Marie Luginsland

* Dont 1,80 euro reversé aux caisses d’assurance maladie.

La PMI manuelle en pratique

Les conditionnements de PMI délivrés sont destinés à être utilisés dans les 14 jours à compter de la délivrance, le dernier jour étant compris dans le délai. Lorsque ce jour est un samedi, un dimanche ou un jour férié légal, le délai est prolongé jusqu’au premier jour ouvrable suivant. Toutefois, le délai de 14 jours est porté à 30 jours durant une période transitoire de deux ans qui a débuté le 1er décembre 2012.

Les activités de PMI manuelle peuvent avoir lieu dans la zone de préparation à condition que la surface de travail nécessaire à cette activité permette un déroulement ordonné des activités de PMI, séparé dans l’espace ou dans le temps des opérations de préparation. Les conditionnements des produits sont conservés, après délivrance, dans la pièce de l’officine, munis du nom, du prénom et du numéro d’identification du patient. Quand la boîte ou le conditionnement est vide, il peut être éliminé.

L’acte technique, qui consiste à rassembler sous un seul conditionnement l’ensemble des médicaments que doit prendre un patient à un moment donné de la journée, peut être délégué. Le pharmacien peut percevoir à charge du patient un montant pour les frais liés à cet acte. Il doit l’annoncer clairement à l’avance au patient (affiche dans la pharmacie ou dans le cadre de la maison de repos : mention dans la convention conclue avec celle-ci), de sorte que celui-ci soit au courant de ce coût supplémentaire. Ce montant couvre les frais et ne représente en aucun cas des honoraires pour les soins pharmaceutiques. Pour le suivi de ces derniers, actuellement aucuns honoraires spécifiques ne sont prévus, mais des discussions sont en cours.

SUISSE

Une opération rentable

La France inspire la Suisse. Le 11 décembre dernier, Manuel Tornare, député socialiste, a saisi le Parlement suisse sur l’opportunité de tester la délivrance de médicaments à l’unité, en premier lieu des antibiotiques. Il s’appuie sur le constat que, dans son pays, 30 % des médicaments achetés ne sont pas consommés. Les arguments sont toujours les mêmes : faire des économies, préserver l’environnement, éviter la réutilisation des médicaments en dehors de la prescription. Marcel Mesnil, secrétaire général de la Société suisse des pharmaciens, se félicite de cette prise de conscience. Mais, selon lui, dans le cas des antibiotiques, les conditionnements sont adaptés. « C’est au pharmacien de rappeler au patient qu’il ne doit pas arrêter son traitement en cours. » Concernant les pathologies chroniques, un accord entre l’assurance maladie et la profession prévoit de délivrer le plus petit conditionnement à l’instauration du traitement. Ensuite, quitte à déconditionner, Marcel Mesnil propose d’étendre la constitution d’un pilulier (déjà en place), notamment pour les personnes âgées. Un acte pour lequel le pharmacien est rémunéré 20 francs (16,3 €) par patient et par semaine. Ce sur quoi le rejoint son confrère Pierre-Alain Rey, président de la Société vaudoise de pharmacie : « Délivrer les médicaments à l’unité, cela peut être un moyen d’améliorer la compliance, de faire un suivi sur mesure. » Les pharmaciens y trouveront-ils leur compte ? En Suisse, la rémunération intègre l’acte intellectuel de dispensation. Elle est aussi liée en partie au prix fabricant hors taxe. « Mais la perte de gain sur la marge en pourcentage serait minuscule », estime Marcel Mesnil. En facturant à l’unité des médicaments achetés en volumes importants, l’opération est gagnante pour les officines.

Matthieu Vandendriessche

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