Un atout pour séduire les banques - Le Moniteur des Pharmacies n° 3014 du 11/01/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3014 du 11/01/2014
 
ZONE DE REVITALISATION RURALE

Transactions

Auteur(s) : François Pouzaud

L’installation en zone de revitalisation rurale est toujours financièrement intéressante, même si cette zone n’est pas particulièrement accueillante. Karine Simon-Lacoste a pu ainsi acheter une pharmacie à Sabres, dans les Landes, malgré un faible apport personnel.

Lorsqu’elle s’est installée en décembre 2011 à Sabres, une commune rurale des Landes, Karine Simon-Lacoste ne se doutait pas que la pharmacie était située en zone de revitalisation rurale (ZRR). Et qu’elle pouvait bénéficier de facto d’une exonération d’impôt sur les bénéfices (voir encadré ci-dessous). Une bonne surprise qui lui a permis d’obtenir plus facilement son prêt. « Les banques se sont montrées beaucoup plus souriantes quand je leur ai précisé que je m’installais en ZRR », précise Karine Simon-Lacoste. Pourtant les conditions financières de cette acquisition n’étaient pas de nature à gagner la confiance des prêteurs : un maigre apport personnel de 15 % et une officine achetée à prix d’or (90 % du chiffre d’affaires TTC, soit 700 000 €) compte tenu de sa petite taille. « Originaire de Mimizan, je voulais rester dans les Landes, mais je n’avais pas les moyens de m’installer sur le littoral où les prix flambent [110 à 120 % du CA en 2011]. En outre, dans les Landes, il y a un faible turnover des titulaires car ils sont très attachés à leur confort de vie », explique la titulaire.

Une intégration difficile

Karine Simon-Lacoste n’était pas la seule sur cette affaire rurale qui présente des atouts indiscutables : un potentiel de développement important, de faibles charges d’exploitation, une bonne rentabilité et une concurrence inexistante à moins de 20 kilomètres. « Sabres est une zone touristique écologique qui compte de nombreuses résidences secondaires, des gîtes ruraux et des chambres d’hôtes », précise Karine Simon-Lacoste. Heureusement car, malgré le classement de la commune en ZRR, la municipalité ne mène pas de politique en faveur du développement local. « La population de Sabres vit repliée sur elle-même », constate la titulaire. Difficile, dans ces conditions, pour un nouvel installé de se faire accepter par la clientèle. « Ce sont des personnes d’un abord assez froid, mais le fait d’avoir conservé le personnel de la pharmacie a facilité mon intégration. Une fois que j’ai pu gagner leur confiance, les relations sont devenues plus chaleureuses et intéressantes », reconnaît-elle. Confrontée au faible niveau de vie de la population, Karine Simon-Lacoste parvient néanmoins à développer la parapharmacie, la phytothérapie, l’aromathérapie et des secteurs d’activité appréciés en ruralité par les personnes âgées isolées tels que les services à la personne et le matériel médical. « Je ressens ici, plus qu’ailleurs, les effets de la crise, ce qui m’oblige à avoir une politique accommodante des crédits en fin de mois. »

Un autre problème arrive à grands pas : le départ en retraite des deux médecins de la commune. « Il est question de créer une maison médicale à Labouheyre, une commune située à 20 kilomètres. » Pour développer son chiffre d’affaires, Karine Simon-Lacoste songe à transférer son officine dans des locaux plus fonctionnels. « Je ne peux pas y faire des travaux car le bâtiment est classé. »

Des avantages non négligeables

– Qu’est-ce que c’est ?

Une ZRR est une dénomination permettant de différencier les communes présentant des difficultés particulières (par exemple une densité inférieure ou égale à 31 hab/km2).

– Quels avantages ?

Afin de favoriser le développement local, les entreprises installées dans une ZRR bénéficient d’une exonération fiscale. Les bénéfices réalisés au cours des 5 années à compter de la date de la création ou de la reprise d’entreprise sont exonérés à 100 %. L’exonération est partielle et dégressive pendant les 3 années suivantes et est égale à 75 % des bénéfices réalisés la première année suivant la période d’exonération totale ; à 50 % la deuxième année suivant la période d’exonération totale ; à 25 % la troisième année suivant la période d’exonération totale.

– Quelles conditions pour bénéficier des exonérations ?

– une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale ;

– un siège social et toutes les activités implantées dans la ZRR ;

– un régime réel d’imposition ;

– moins de dix salariés en CDI ou CDD d’au moins six mois ;

– moins de 50 % du capital détenu par d’autres sociétés.

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