EXPERTS EN MAÎTRISE - Le Moniteur des Pharmacies n° 3011 du 14/12/2013 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3011 du 14/12/2013
 

Économie

Charges

Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD

L’année 2012 se caractérise par une relative stabilité des charges de l’officine. La crise contraint notamment les pharmaciens à une maîtrise serrée des frais de personnel. Face aux enjeux des nouvelles missions, la politique de restriction risque néanmoins d’atteindre ses limites.

En période de récession, les pharmaciens ont appris à gérer les charges : à la clé, des coupes claires dans tous les frais généraux jugés non essentiels. Cependant, il y a des charges dites incompressibles et d’autres comme les impôts et taxes que le chef d’entreprise ne maîtrise pas.

Malgré ce handicap, les titulaires sont parvenus à contenir l’évolution du poste des salaires, charges et cotisations personnelles. En hausse seulement de 0,29 % à 237 k€ (contre + 3,1 % en 2011) d’après l’enquête économique de la FSPF, le poids de ces charges rapporté à un CA HT en recul augmente logiquement, de 15 % à 15,3 %.

Dans le détail de ses moyennes professionnelles, Fiducial observe que les charges externes des pharmacies entre 2011 et 2012 passent de 4,67 % à 4,81 % du CA HT.

LA PLACE DE PLUS EN PLUS FORTE DU LOYER

Le montant moyen des loyers occupe une place de plus en plus forte dans le compte de résultat des pharmacies. Il passe de 18 981 euros en 2011 (1,25 % du CA HT) à 19 658 euros en 2012 (1,31 % du CA HT). Les loyers des officines fluctuent en fonction du marché de l’immobilier. Aussi, ce montant est plus élevé pour les pharmacies urbaines : 21 351 euros (soit 1,38 % du CA HT) contre seulement 17358 euros pour les pharmacies rurales (soit 1,21 % du CA HT). En milieu urbain, le loyer devient désormais une charge fixe que les officines de petite taille (dont le CA HT est inférieur à 1 M€) ne parviennent plus à absorber.

A l’inverse de l’activité, les impôts et taxes ne baissent pas. Fiducial note une augmentation de la part des impôts, taxes et versements assimilés dans le CA HT qui s’établit à 0,83 % en 2012, alors qu’elle avait diminué en 2011 pour atteindre 0,76 %.

En ce qui concerne la contribution économique territoriale (CET), la stabilité est de rigueur : le montant moyen est de 1 906 euros en 2012 (0,13 % du CA HT) et s’élevait à 1 776 euros en 2011 (0,12 % du CA HT). Manifestement, la baisse de cet impôt n’est plus d’actualité puisque la révision des valeurs cadastrales est en cours.

PRÉJUDICIABLE BAISSE DE LA MASSE SALARIALE

Enfin, l’évolution des frais de personnel en pharmacie montre que les années d’insouciance des titulaires sont bien derrière eux. La masse salariale est l’une des seules variables d’ajustement de leurs charges d’exploitation. En 2012, les embauches sont au point mort et la recherche de gain de productivité devient un vrai sujet. L’an dernier, les frais de personnel (poids par rapport au CA HT) ont été stables à 10,03 % contre 10,04 % en 2011.

Patrick Bordas, expert-comptable et responsable national du réseau Professions de santé de KPMG, constate depuis plusieurs années maintenant que les charges de personnel évoluent très peu et que les effectifs salariés sont stables voire en régression. « La nécessité de pérenniser l’activité risque d’entraîner les pharmaciens vers une maîtrise trop importante de leurs moyens et notamment vers une compression des charges de personnel. Cela me paraît très préjudiciable dans la perspective des nouvelles missions et de la valorisation de l’acte de dispensation par l’honoraire », met-il en garde pour l’avenir.

REPÈRES

La contribution économique territoriale

La contribution économique territoriale (CET) a remplacé la taxe professionnelle sur les équipements et biens mobiliers, à laquelle étaient soumises les entreprises, depuis le 1er janvier. La CET est composée :

– d’une cotisation foncière des entreprises (CFE), assise sur les valeurs locatives foncières, dont le taux est déterminé par les communes ;

– d’une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), prélevée selon un barème progressif et due uniquement à partir de 500 000 € de CA.

La CET est plafonnée à 3 % de la valeur ajoutée.

Pour le calcul de la CFE, les bases foncières des établissements industriels sont réduites de 30 %. Pour le calcul de la CVAE, la valeur ajoutée est plafonnée à 80 % du CA pour les PME (dont le CA est inférieur à 7,6 M€) et à 85 % pour les grandes et moyennes entreprises. Les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 2 millions d’euros bénéficient d’une réduction de CVAE de 1 000 € par an.

Source : service-public.fr

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