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FICHE INGRÉDIENT
Auteur(s) : Michèle Sauvage
Spécifique du désert et des savanes du Kalahari, l’harpagophyton (Pedaliaceæ) est une plante vivace à tige rampante. Sa racine principale s’enfonce dans le sol et donne naissance en 3 à 4 ans à des racines secondaires tubérisées (jusqu’à 6 cm d’épaisseur et 25 cm de long). La partie utilisée en médecine est constituée par les racines secondaires séchées et coupées en rouelles. Elles sont décrites à la Pharmacopée européenne et peuvent provenir de deux espèces : Harpagophytum procumbens DC et Harpagophytum zeyheri DECNE. Des essais de culture se poursuivent pour épargner ces deux espèces, surexploitées et menacées de disparition.
En Europe, l’harpagophyton est traditionnellement utilisé :
– dans le traitement symptomatique des manifestations articulaires douloureuses mineures (voie orale ou usage externe) ;
– dans le traitement des troubles digestifs (flatulences, ballonnements) s’accompagnant de manque d’appétit.
Les constituants caractéristiques de l’harpagophyton sont des iridoïdes (0,5 à 3 %) : harpagoside, harpagide, procumbide.
Le p-coumarylharpagide n’est présent que dans Harpagophytum zeyheri.
• Chez l’animal de laboratoire, l’harpagophyton est un antalgique périphérique et anti-inflammatoire. L’étude du mécanisme d’action laisse supposer une interférence avec la cascade arachidonique (inhibition de la synthèse de PGE2 et de la cox-2, inhibition de la libération de TXB2) et une inhibition de la synthèse de TNF-alpha. L’activité antioxydante est controversée. L’harpagoside seul étant peu efficace dans ces modèles in vitro et in vivo, il est donc possible qu’il y ait une synergie entre différents composés de la racine.
• Les études cliniques ont été réalisées en ouvert (sans groupe placebo) et ne permettent pas de conclure avec certitude sur l’efficacité réelle de l’harpagophyton. Il a été reproché aux études randomisées un mauvais choix du comparateur.
Cependant, elles sont en faveur d’une diminution de la douleur et d’une amélioration de la mobilité lors d’un traitement par l’harpagophyton (lombalgie, gonarthrose, coxarthrose, douleurs articulaires et tendineuses).
• L’action apéritive et digestive de la plante est due à son amertume.
• Pour les douleurs articulaires :
– décoction (15 min) : 4,5 g pour 500 ml d’eau, à boire en 3 fois dans la journée. Son goût amer et âcre peut rebuter ;
– poudre : 1,35 g par jour en 3 prises ;
– extrait sec aqueux : 300 mg à 2,4 g par jour en 2 à 3 prises.
Les effets sont retardés : ils apparaissent après une dizaine de jours. Limiter le traitement à 4 semaines.
• Pour des effets digestifs, on utilise la décoction à la posologie de 1,5 g à répartir en 3 prises par jour, 30 min avant les repas pour stimuler l’appétit, ou bien au moment des troubles.
Limiter le traitement à 2 semaines au maximum.
L’harpagophyton est déconseillé en cas d’ulcère gastrique ou duodénal.
Chez la femme enceinte, pendant l’allaitement, chez l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans, il est déconseillé faute de données suffisantes.
Chez l’animal de laboratoire, certaines études ont montré que l’harpagophyton présentait un effet antiarythmique dont le mode d’action n’est pas élucidé. Son utilisation doit être prudente chez les personnes souffrant de troubles cardiovasculaires, et notamment en cas de prise de médicaments connus pour allonger l’espace QT.
L’harpagophyton est globalement bien toléré mais il peut être à l’origine d’effets indésirables : digestifs (diarrhée, nausées, vomissements, douleurs abdominales), du système nerveux central (vertiges, maux de tête) et de réactions cutanées allergiques.
• La racine d’harpagophyton est utilisée en cas de douleurs articulaires mineures et de dyspepsie avec manque d’appétit.
• L’utilisation est déconseillée en cas d’ulcère gastrique ou duodénal, chez la femme enceinte ou allaitante et avant l’âge de 18 ans.
Sources : EMA, « Community Herbal Monograph on Harpagophytum procumbens DC and/or Harpagophytum zeyheri radix », http://bit.ly/18CG0bz ; Jacques Fleurentin, Jean-Claude Hayon, Les Plantes qui nous soignent, « Traditions et Thérapeutiques », Ed. Ouest France, Rennes, 2007 ; Jean Raynaud, Prescription et conseil en phytothérapie, Ed. Tec & Doc, Paris, 2005 ; Max Wichtl, Robert Anton, Plantes thérapeutiques, Ed. Tec & Doc, Paris, 2003.
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