Le fer - Le Moniteur des Pharmacies n° 3006 du 09/11/2013 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3006 du 09/11/2013
 
INGRÉDIENT

Comptoir

Auteur(s) : Michèle Sauvage

Qu’est-ce que c’est ?

• Le fer est un oligoélément essentiel dans l’organisme. Il entre dans la composition de l’hémoglobine (transportant l’oxygène des poumons vers l’ensemble des tissus), la myoglobine (forme de réserve de l’oxygène au niveau des muscles) et certaines enzymes (cytochrome-oxydase, catalase…) impliquées dans des processus physiologiques (production d’énergie, réponse immunitaire, croissance ou reproduction).

• Dans l’organisme, le fer existe sous deux formes :

– le fer héminique, incorporé dans l’hème ;

– le fer non héminique, correspondant aux formes de transport (transferrine) et de réserve (ferritine, hémosidérine).

Quelles sont les sources ?

La seule source de fer se trouve dans l’alimentation (ou la supplémentation) :

– la viande rouge (2 à 5 mg de fer pour 100 g), la volaille, le poisson et les fruits de mer sont des sources de fer héminique et de fer non héminique.

– les fruits secs, les graines, les légumineuses et les légumes verts (1 à 3 mg pour 100 g dans les haricots et les lentilles) ne contiennent que du fer non héminique.

• Les compléments nutritionnels sous forme de poudre, de comprimés ou de sirops apportent du fer sous forme de sulfate, fumarate ou gluconate. Il y est généralement associé à des vitamines, minéraux et autres oligoéléments et dosé de façon à couvrir les apports journaliers recommandés.

Comment est-il absorbé ?

• Seulement 10 à 15 % du fer alimentaire est absorbé, au niveau du duodénum et du jéjunum. Cette absorption est régulée en fonction des besoins de l’organisme.

• Le fer héminique est 5 fois mieux absorbé que le fer non héminique (présent dans les compléments alimentaires), dont l’absorption est favorisée par la vitamine C et réduite par les tanins et les fibres.

Quelles propriétés lui attribue-t-on ?

Les allégations de santé autorisées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments sont les suivantes. Le fer contribue :

– à une fonction cognitive normale ;

– à un métabolisme énergétique normal ;

– à la formation normale de globules rouges et d’hémoglobine ;

– au transport normal d’oxygène ;

– au fonctionnement normal du système immunitaire ;

– à réduire la fatigue ;

– à jouer un rôle dans le processus de la division cellulaire.

• Une déficience d’apport en fer peut causer une carence pouvant induire une anémie lorsque les réserves sont épuisées. Avant l’apparition d’une anémie, les premiers signes de carence peuvent être de la fatigue, une baisse des performances physiques et intellectuelles ou une chute de cheveux.

• Les sujets à risque sont les femmes dont les règles sont abondantes (plus de 10 tampons ou serviettes par période), les femmes enceintes, les végétariens et les végétaliens.

Quels sont les besoins ?

• Les pertes basales en fer chez l’adulte sont de 1 mg/j. Au cours des 2e et 3e trimestres de grossesse, les besoins en fer sont de 2,5 mg/j. Une alimentation équilibrée est suffisante pour éviter une carence en fer chez la femme enceinte non anémiée.

• Les apports nutritionnels conseillés (ANC), fixés de manière à assurer des réserves convenables, sont estimés à 9 mg/j pour l’homme, 16 mg/j chez la femme non ménopausée et 30 mg/j chez la femme enceinte au cours du 3e trimestre.

Quels sont ses inconvénients ?

• Les effets indésirables du fer peuvent associer douleurs abdominales, nausées, constipation ou diarrhée ainsi que des selles noires.

• Le fer s’accumule dans l’organisme. Une supplémentation en excès peut être à l’origine de douleurs articulaires, diabète, troubles cardiaques, cirrhose du foie, voire cancers du côlon et du rectum. Le taux de ferritine doit être inférieur à 50 µg/ml pour justifier une supplémentation.

• La prise d’une dose massive de fer peut provoquer une intoxication grave avec des troubles hépatiques et rénaux, un état de choc ou un coma.

• Le fer peut diminuer l’absorption de certains médicaments : antibiotiques (cyclines, quinolones), antiostéoporotiques ou hormones thyroïdiennes.

Sources : « Le fer, fonctions, sources alimentaires et besoins nutritionnels », ANSES, 2013 ; http://bit.ly/1al2rzc ; Table Ciqual, « Composition nutritionnelle par constituant, minéraux », 2012, http://bit.ly/19JcQUq ; « Fer », passeportsante.net, 2011, http://bit.ly/SXrWgQ ; « Liste des allégations de santé », annexe du règlement UE n° 432/2012 du 16 mai 2012, Journal officiel de l’Union européenne ; pp. L136-12/136-13, http://bit.ly/N6hiq9 ; « Pas de fer pour les femmes enceintes non anémiées », Prescrire, mai 2009, tome 29, n° 307 p. 35.

À RETENIR

• Les femmes enceintes, les femmes dont les règles sont abondantes, les végétariens et les végétaliens risquent une carence en fer.

• Une carence en fer peut entraîner fatigue, chute de cheveux, baisse des performances physiques et intellectuelles, puis une anémie.

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