L’HE de cannelle - Le Moniteur des Pharmacies n° 3004 du 26/10/2013 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3004 du 26/10/2013
 

Comptoir

FICHE INGRÉDIENT

Auteur(s) : Sylviane Le Craz

Qu’est-ce que c’est ?

• L’HE de cannelle peut être issue de plusieurs espèces différentes : cannelier de Ceylan (Cinnamomum zeylanicum, également nommé C. verum), de Chine (C. cassia) ou du Vietnam (C. loureirii), pour les plus connues. Il est préférable de conseiller l’HE de cannelle de Ceylan.

• L’écorce du cannelier de Ceylan, originaire du Sri Lanka et du sud-ouest de l’Inde, fournit une HE jaune ambré, riche en cinnamaldéhyde (70 % de l’HE), un aldéhyde aromatique appelé également aldéhyde cinnamique. Cette HE contient également près de 10 % d’eugénol, un phénol aromatique. Elle dispose d’une monographie de l’Agence européenne du médicament (EMA). L’HE extraite des feuilles du cannelier de Ceylan, de couleur brun clair à foncé, renferme 70 à 80 % d’eugénol et moins de 10 % de cinnamaldéhyde.

Quelles sont ses propriétés ?

• Le cinnamaldéhyde et l’eugénol ont des propriétés antibactériennes très puissantes et à large spectre d’action (bactéries Gram + et Gram –). Ces deux molécules seraient actives contre Helicobacter pylori.

• Le cinnamaldéhyde a également une activité antiparasitaire (protozoaires à métazoaires) et antifongique (Aspergillus, Candida). L’HE de cannelle issue de l’écorce inhibe par ailleurs la croissance de dermatophytes : Epidermophyton floccosum, Trychophyton mentegrophytes, T. rubrum, et Microsporum canis.

– L’eugénol est antispasmodique. L’HE de cannelle aide à lutter contre les flatulences.

– Ce phénol présente également des propriétés antiagrégantes plaquettaires, même à faible concentration.

– Le cinnamaldéhyde contient un noyau benzénique qui ne lui confère aucune propriété anti-inflammatoire contrairement aux autres aldéhydes. En revanche, l’eugénol inhibe l’activité de la cyclooxygénase et la formation de prostaglandine.

– Enfin, stimulante, l’HE de cannelle issue de l’écorce augmenterait les contractions utérines en raison de la présence d’eugénol et relancerait les organes déficients. S’y ajoutent des vertus hyperthermisantes.

Quelles sont ses utilisations ?

• L’HE de cannelle de Ceylan, issue de l’écorce, est principalement utilisée dans les infections bactériennes, virales, fongiques (candidose) ou parasitaires (amibiase). Antispasmodique, elle est intéressante dans les infections spasmodiques intestinales et urinaires comme les cystites. Il est préférable de recueillir un avis médical si les troubles persistent.

• L’EMA la recommande en cas de troubles gastro-intestinaux modérés associant ballonnements et flatulences.

• Elle est également utilisée pour son action stimulante (mentale, physique et surtout sexuelle).

Quelles sont les doses efficaces ?

• Par voie orale, l’EMA recommande une posologie chez l’adulte de 50 à 200 mg par jour (2 à 6 gouttes), en deux à trois prises.

• La voie externe peut être utilisée notamment pour l’action tonique générale, toujours diluée : 1 goutte d’HE dans 10 gouttes d’huile de noyau d’abricot par exemple.

Quels sont ses risques ?

• L’eugénol et surtout le cinnamaldéhyde sont dermocaustiques à l’état pur. En cas d’utilisation par voie cutanée, l’HE de cannelle est à diluer à 5, 10 % maximum dans une huile végétale de noisette ou de tournesol. Son application doit être locale.

• Cette HE est à éviter chez la femme enceinte ou qui allaite, et chez les enfants de moins de 5 ans. L’EMA ne recommande pas son utilisation avant 18 ans en raison du manque de données.

• Attention ! Le cinnamaldéhyde et l’eugénol font partie des 26 substances parfumantes identifiées comme allergisantes par le SCCP (comité scientifique des produits de consommation).

À RETENIR

• HE anti-infectieuse puissante à large spectre, elle est indiquée dans les troubles gastro-intestinaux associant ballonnement et flatulences notamment.

• Dermocaustique, elle doit être diluée à 10 % maximum en cas d’utilisation locale (comme tonique général).

• à ne pas utiliser chez la femme enceinte ou qui allaite, ni chez l’enfant de moins de 5 ans.

Sources : D. Baudoux, L’aromathérapie – Se soigner par les huiles essentielles, éditions Amyris, 2007 ; M. Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, éditions Sang de la terre et Médical, 2012 ; Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC), Community herbal monograph on Cinnamomum verum J.S. Presl, corticis aetheroleum EMA/HMPC/706229/2009, 2011 ; A. Zhiri, D. Baudoux, M. L. Breda, Huiles essentielles chémotypées, éditions Inspir, 2009.

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