L’Ordre avance ses positions sur le monopole officinal - Le Moniteur des Pharmacies n° 3003 du 19/10/2013 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3003 du 19/10/2013
 
AUTORITÉ DE LA CONCURRENCE

Actualités

Auteur(s) : Loan Tran Thimy

En réponse à la consultation publique lancée en juillet par l’Autorité de la concurrence, l’Ordre national des pharmaciens vient de publier en 46 pages ses réponses relevant de son champ légal d’intervention.

Contrairement à d’autres pays européens voisins de la France, aucun cas de contrefaçon n’a été constaté dans le circuit légal du médicament. C’est grâce à l’organisation actuelle de la chaîne pharmaceutique », insiste Isabelle Adenot, présidente de du Conseil national de l’Ordre national des pharmaciens (CNOP). Le ton est donné. Droite dans ses bottes, l’instance ordinale avance des réponses tranchées sur les interrogations de l’Autorité de la concurrence, cherchant à savoir « comment dynamiser la concurrence de la distribution du médicament en ville ? », dans son enquête publique lancée le 10 juillet dernier. Des réponses qui ont pour seul fil conducteur la protection de la sécurité des patients et la préservation d’un système de distribution du médicament de qualité.

Non à la fin du monopole officinal…

L’institution s’oppose, vigoureusement, à la levée partielle du monopole officinal sur les médicaments d’automédication au profit des parapharmacies et des grandes et moyennes surfaces. Pour l’Ordre, « la dispensation de ces médicaments par des personnes sans compétence, ne vérifiant ni les interactions, ni les effets secondaires, n’assurant aucune pharmacovigilance et n’étant soumises à aucun contrôle, serait susceptible de mettre en danger les patients ». Toujours selon l’Ordre, « seuls les pharmaciens d’officine ont la formation et l’expérience requises pour délivrer des conseils pertinents et adaptés aux patients ». Considérant la position de l’Autorité de la concurrence comme « réductrice » sur le monopole pharmaceutique, l’instance ordinale évoque la nécessaire « indépendance » du pharmacien. « Seule l’officine est assujettie à des règles strictes offrant un cadre adapté à la sécurité des patients, faisant obstacle au produit falsifié ». De plus, « le diplôme ou le respect du code de déontologie ne suffisent pas pour assurer une pleine sécurité sanitaire », estime l’instance. Car « le pharmacien d’une structure non pharmaceutique, telle une grande surface pourrait difficilement s’opposer aux instructions données par son employeur, motivées par des considérations étrangères à la santé publique ». Pour l’Ordre, la vente des médicaments dans les grandes surfaces représente une double menace : la surconsommation et une fragilisation du maillage territorial. L’ouverture du monopole pour les produits « frontières » est-elle alors envisageable ? Là aussi, la réponse de l’Ordre reste réservée.

« Ces produits ne sauraient être abordés de façon binaire, c’est-à-dire en considérant qu’ils devraient toujours être rattachés au monopole pharmaceutique ou au contraire en être toujours exclus », estimant toutefois que l’exclusion du monopole ne peut se faire qu’au cas par cas.

Oui à la vente en ligne réglementée…

La vente en ligne de médicaments en France est-elle freinée par les lourdeurs administratives et logistiques ? À cette question posée par l’Autorité de la concurrence, l’institution ordinale rappelle que les bonnes pratiques encadrant la vente en ligne ne sont pas des contraintes mais « des garanties pour le patient, encore plus justifiées par la distance inhérente à toute vente électronique ». « Le pharmacien doit être en mesure d’assurer son rôle d’information et de conseil, quel que soit le mode de dispensation choisi. S’agissant de la vente en ligne, il doit doter son site de moyens techniques lui permettant d’assurer un échange interactif personnalisé et sécurisé avec le patient », rappelle l’Ordre national des pharmaciens.

… et à l’information et à la transparence sur les prix

Si l’Ordre considère que les règles de publicité actuellement applicables aux pharmaciens d’officine sont « pleinement proportionnées » à l’objectif de protection de la santé des patients, il se montre davantage favorable à l’affichage des prix des médicaments. Cette solution, non assimilée à de la publicité, doit être néanmoins accompagnée d’un garde-fou : « cette information ne doit pas être détournée à des fins publicitaires ni inciter à une consommation abusive de médicaments ».

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