L’huile de noisette - Le Moniteur des Pharmacies n° 3003 du 19/10/2013 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3003 du 19/10/2013
 

Comptoir

FICHE INGRÉDIENT

Auteur(s) : Sylviane Le Craz

Qu’est-ce que c’est ?

• L’huile de noisette (dénomination INCI : Corylus avellana seed oil) est extraite, par première pression à froid, du fruit du noisetier (Corylus avellana), arbre de la famille des bétulacées présent en Europe et en France.

• D’une viscosité moyenne, cette huile jaune ambré contient plus de 80 % d’acide oléique, un acide gras mono-insaturé du groupe des oméga 9 et moins de 10 % d’acide linoléique, acide gras polyinsaturé chef de file des oméga 6 et non synthétisé par l’homme contrairement à l’acide oléique. L’huile de noisette renferme également de l’acide palmitique et de l’acide stéarique, ainsi que des substances insaponifiables (entre 0,3 et 0,7 %) : stérols, squalènes, vitamine E, caroténoïdes…

Quelles sont ses propriétés cosmétiques ?

• L’acide linoléique, incorporé dans les céramides, participe à la formation du ciment lipidique intercellulaire. La fonction barrière de l’épiderme restaurée, la déperdition d’eau au niveau cutané est ainsi limitée. Par ailleurs, l’huile de noisette aide à restaurer le film hydrolipidique.

• Les acides gras insaturés de cette huile, intégrés dans les phospholipides épithéliaux (éléments structuraux des membranes cellulaires), favorisent la fluidité membranaire.

• En participant à la régulation des protéases impliquées dans le clivage des protéines cornéo-desmosomiales, l’acide linoléique limite la desquamation des cornéocytes.

• L’acide oléique facilite la pénétration cutanée de l’acide linoléique.

• La vitamine E est un antioxydant qui aide à lutter contre la peroxydation lipidique, notamment au niveau des membranes cellulaires, limitant le vieillissement cutané.

• La vitamine A stimule l’activité des fibroblastes qui synthétisent des fibres d’élastine et de collagène, augmentant l’élasticité de la peau. Cette vitamine participe par ailleurs à la différenciation et à la croissance cellulaire (transcription génétique et synthèse protéique), favorisant la cicatrisation et la prévention de la formation des rides.

• Les stérols ont un rôle dans la croissance cellulaire. Le bêta-sitostérol serait également anti-inflammatoire.

Quelles sont ses utilisations ?

• Antidéshydratante et émolliente, l’huile de noisette est appréciée des peaux sèches.

• Cette huile non grasse aide également à réguler la sécrétion du sébum des peaux mixtes à grasses, limitant l’acné et les points noirs.

• L’huile de noisette est employée pour redonner souplesse et brillance aux cheveux secs et abîmés. Elle participe également à réguler la production de sébum au niveau du cuir chevelu.

• Cette huile est utilisée pour prévenir et réparer les vergetures et les cicatrices.

• Appréciée des masseurs, elle permet également l’administration d’HE au niveau de l’hypoderme, des muscles et de la synovie.

Quelles sont les concentrations usuelles ?

Elle est plutôt commercialisée sous forme d’huile vierge et peut être utilisée pure. Difficilement émulsionnable, l’huile de noisette est rarement présente dans la formulation de soins cosmétiques, à une concentration inférieure à 30 %.

Quels sont ses atouts ?

Très pénétrante, l’huile de noisette ne laisse pas d’impression de film gras sur la peau. Elle n’est pas comédogène.

Quels sont ses inconvénients ?

Issue d’un fruit à coque, l’huile de noisette est potentiellement allergisante. Effectuer un test d’application de l’huile dans le pli du coude avant toute utilisation.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• L’huile végétale de noisette est antidéshydratante et régulatrice séborrhéique.

• Très pénétrante, elle ne laisse pas d’impression de gras sur la peau.

• Issue d’un fruit à coque, elle est potentiellement allergisante.

Sources : M. Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, éd. Sang de la terre et Médial, 2012 ; J.-P. Chaumont, J. Millet-Clerc, Phyto-aromathérapie appliquée à la dermatologie, éd. Tec et Doc, 2011 ; Marie-Claude Martini, Introduction à la dermopharmacie et à la cosmétologie, éd. Tec et Doc, 2011.

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