La varicelle - Le Moniteur des Pharmacies n° 2987 du 08/06/2013 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2987 du 08/06/2013
 

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FICHE FORMATION

Auteur(s) : Ségolène Blin

La varicelle est la maladie infantile la plus fréquente. En 2011, 650 000 cas ont été recensés en France, parmi lesquels 94 % d’enfants âgés de moins de 10 ans avec un âge médian de 3 ans.

Qu’est-ce que c’est ?

• La varicelle est une infection virale très contagieuse due au virus varicelle-zona. Elle correspond à la primo-infection à la suite de laquelle le virus gagne les ganglions sensitifs où il reste latent. Sa réactivation est à l’origine du zona.

• La varicelle survient par épidémie au sein des collectivités avec des pics d’incidence en fin d’hiver et au printemps.

• La transmission est interhumaine par l’intermédiaire des sécrétions respiratoires ou par contact direct avec le liquide des vésicules.

Quelles sont les phases de l’infection ?

• La phase d’incubation, silencieuse, dure en moyenne 14 jours (de 10 à 21 jours).

• La phase d’invasion dure de 1 à 3 jours et se caractérise par une fièvre modérée (37,5-38 °C), des céphalées, une fatigue et des douleurs abdominales.

• La phase d’état dure de 10 à 15 jours et donne lieu à des éruptions successives, très prurigineuses, de macules érythémateuses évoluant en vésicules. Ces dernières sèchent et forment des croûtes qui tombent au bout d’une semaine sans laisser de cicatrice en l’absence de grattage. Sur une même zone cutanée, macules, papules, vésicules et croûtes peuvent coexister. L’éruption atteint le cuir chevelu, la face, le tronc puis les membres et parfois les muqueuses.

Quelles sont les complications ?

• Le plus souvent bénin, le virus de la varicelle est toutefois responsable de 3 300 hospitalisations et d’environ 20 décès par an (dont la moitié concerne les adultes).

• La surinfection bactérienne à staphylocoque et streptocoque, favorisée par le grattage, est la complication la plus fréquente.

• Les autres complications, plus rares, surviennent essentiellement chez les nourrissons de moins d’un an, les adultes, les femmes enceintes et les immunodéprimés : pneumopathie, encéphalite aiguë, cérébellite, encéphalopathie hépatique (syndrome de Reye) et fœtopathie.

Quelle est la prise en charge ?

• Le traitement est symptomatique, il repose sur :

– l’administration de paracétamol en cas de fièvre. L’aspirine est contre-indiquée (risque de syndrome de Reye) ainsi que les AINS (risque de complications infectieuses) ;

– l’administration d’antihistaminiques sédatifs per os (hydroxyzine, dexchlorphéniramine) pour calmer les démangeaisons ;

– l’utilisation d’un savon dermatologique lors des douches à l’eau tiède ;

– la désinfection des lésions avec de la chlorhexidine aqueuse 2 fois par jour afin d’éviter la surinfection cutanée. Talc et colorant sont proscrits.

• L’antibiothérapie per os est indiquée en cas de surinfections et l’aciclovir (voie IV) est réservé aux formes graves et aux sujets à risque.

Quelles sont les recommandations vaccinales ?

• En l’absence d’antécédent de varicelle, la vaccination est recommandée aux enfants de 12 à 18 ans, aux femmes en âge de procréer ou après une première grossesse (contraception de 3 mois après chaque injection), aux personnes en contact avec la petite enfance ou des immunodéprimés, aux enfants candidats à une greffe d’organe solide et aux immunocompétents de plus de 18 ans dans les 3 jours suivant l’exposition à un patient avec éruption.

• Le schéma vaccinal comprend 2 doses à au moins 4 (Varivax) ou 6 semaines (Varilrix) d’intervalle. Les salicylés doivent être évités dans les 6 semaines qui suivent l’injection.

EN PRATIQUE

• Le sujet est contagieux 2 jours avant l’éruption et jusqu’à la formation des croûtes. La présence en collectivité n’est pas souhaitable tant que les vésicules sont présentes.

• Pour limiter le prurit et éviter la surinfection, conseiller le port de vêtements en coton et de couper les ongles court.

• En cas de fortes céphalées, troubles de la marche ou de l’équilibre, orienter rapidement vers le médecin (encéphalite ou cérébellite à craindre).

Sources : Floret D., « Varicelle chez l’enfant sain », La Revue du praticien – Médecine générale, 2010 ; ANSM, « Syndrome de Reye et aspirine », 2002 ; ANSM, « Varicelle et AINS », 2004 ; ministère des Affaires sociales et de la Santé, « Calendrier vaccinal et recommandations vaccinales » 2013.

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