RÉGIMES ET PRODUITS MINCEUR

DRAINEURS ET ACTIVATEURS DU MÉTABOLISME

« Un draineur ou un brûleur de graisses ? »

Valérie, 26 ans, une cliente de passage :

– J’ai pris 2 kg pendant l’hiver, je voudrais les perdre rapidement. J’hésite entre un draineur et un brûleur de graisses. Que me conseillez-vous ?

– Un draineur permet de détoxifier l’organisme, de l’aider à mieux fonctionner et d’éviter la rétention d’eau, tandis qu’un brûleur de graisses aide à perdre de la masse grasse. Les deux produits sont complémentaires.

Le surpoids augmente la fréquence de toutes les maladies. Perdre de la masse grasse pour se rapprocher d’un poids normal est bénéfique pour la santé. La phytothérapie peut apporter une aide, mais elle n’est qu’un complément à l’adoption d’habitudes alimentaires saines, à la pratique d’un minimum d’activité physique et aux conseils d’un professionnel de santé.

LES DRAINEURS

• Les draineurs ne sont pas destinés à favoriser la perte de poids mais facilitent l’élimination par l’organisme des déchets issus du métabolisme. Ils apportent de ce fait une sensation de mieux-être. Ils ont leur place dans le cadre d’un régime amaigrissant car le corps produit plus de déchets durant cette période.

• Les draineurs rénaux entraînent ces déchets vers le rein et les urines. Ce sont des plantes diurétiques. Ils permettent aussi de lutter contre une éventuelle rétention d’eau. Ce drainage ne sera vraiment efficace qu’à condition de boire suffisamment dans la journée (eau, tisanes). En pratique, le traitement dure 3 semaines (15 jours à 1 mois maximum), renouvelable si nécessaire après une semaine d’arrêt. Il peut s’intégrer à toute démarche minceur.

• Les plantes utilisées comme draineurs sont contre-indiquées en cas d’insuffisance cardiaque ou rénale sévère ou en cas d’œdèmes dus à une insuffisance cardiaque ou rénale.

• Parmi les nombreuses plantes diurétiques, certaines sont indiquées traditionnellement comme adjuvants des régimes amaigrissants (voir tableau p. 3).

• D’autres plantes diurétiques sont souvent associées à ces régimes. Il s’agit de la queue de cerise, le plus populaire des diurétiques, du bouleau pour son action dépurative et de la feuille d’olivier pour son intérêt dans le syndrome métabolique (en association dans la spécialité BOP). La feuille de pissenlit est utilisée mais il faut l’éviter en cas d’obstruction des voies biliaires tout comme l’artichaut à la fois diurétique et cholérétique. Le style et les stigmates de maïs ou encore la piloselle sont également utilisés (Pilosuryl, solution buvable).

LES ACTIVATEURS DU MÉTABOLISME

Encore appelés brûleurs de graisses ou « lipo-brûleurs », ils favorisent le déstockage des acides gras à partir des adipocytes et leur utilisation comme source d’énergie.

Les plantes à caféine

La caféine

• La caféine contribue à la perte de poids en augmentant la dépense énergétique : antagoniste de l’adénosine, stimulante du système nerveux central et des surrénales, elle favorise la libération d’adrénaline et de noradrénaline. Cet effet contribue à augmenter l’activité cardiaque, à dilater les bronches et favorise la glycogénolyse. La caféine inhibe par ailleurs la phosphodiestérase, prolongeant ainsi l’action de l’AMPc (voir schéma p. 11). Une concentration augmentée en AMPc dans la cellule favorise la lipolyse. La caféine est également diurétique.

• La consommation de 100 mg de caféine (une tasse de café) augmente la dépense énergétique de 3 à 4 % durant 150 minutes. Pour 100 mg de caféine toutes les 2 heures durant 12 heures, cela se traduit par une augmentation de la dépense énergétique de 150 kcal par jour pour une personne de poids normal et de 79 kcal pour une personne ayant été obèse.

• Les plantes à caféine sont proposées contre la fatigue et dans certains produits à visée amincissante.

• Eviter leur consommation après 17 heures pour ne pas gêner l’endormissement. Ces plantes sont déconseillées chez l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans faute de données suffisantes.

• Elles sont contre-indiquées en cas de troubles cardiovasculaires (hypertension artérielle, arythmie), d’hyperthyroïdie ou d’ulcère gastroduodénal.

• Elles peuvent induire des effets indésirables doses dépendants (agitation, tachycardie, troubles gastro-intestinaux, irritabilité, maux de tête, tremblements). Ces effets indésirables peuvent apparaître selon la susceptibilité individuelle à partir de 100 à 200 mg par jour. Eviter la consommation de plus de 400 mg par jour. Une utilisation prolongée induit cependant une certaine tolérance.

• La caféine peut réduire l’activité sédative et augmenter les effets indésirables des médicaments sympathomimétiques. Ne pas utiliser avec les IMAO (Moclamine, Marsilid).

Le maté

Le maté (feuille) ou thé des jésuites contient 1 à 2 % de caféine et des saponosides qui réduiraient l’absorption intestinale des graisses alimentaires. Il est proposé en infusion de 15 minutes, 1 g par tasse, 3 tasses par jour.

Le guarana

Le guarana (graine ou pâte) augmente l’oxydation des graisses. La graine de guarana contient au minimum 3,5 % de caféine et 9,5 à 16 % de tanins. Cette plante très riche en caféine est susceptible de provoquer des effets indésirables. Elle peut s’utiliser sous forme de poudre de guarana à la posologie de 450 mg, 1 à 5 fois par jour ou sous forme de pâte de guarana à 3 % minimum de caféine à la posologie de 1 à 4 g par jour.

Le thé vert

• La feuille de thé vert contient au minimum 2 % de caféine et près de 30 % de catéchines dont le composé majeur est l’épigallocatéchine-3-gallate (EGCG), absent du thé noir, et environ 2 % de théanine, acide aminé aux propriétés sédatives.

L’EGCG contribue à augmenter le métabolisme de base et la lipolyse par inhibition de la COMT, enzyme qui assure le métabolisme des catécholamines (dont la caféine). Le thé vert inhiberait de plus la lipogenèse par action sur l’enzyme acide gras synthase. Ses propriétés antioxydantes sont marquées et il s’oppose à la peroxydation des lipides. La posologie est de 1 cuillère à café (environ 2,5 g) par tasse d’eau chaude (l’eau bouillante brûle les feuilles), infusion 2 à 5 minutes, 1 tasse 2 à 3 fois par jour. Dans les compléments alimentaires, le thé vert est autorisé sous forme d’extraits aqueux (liquide ou sec) n’apportant pas plus de 0,5 mg d’EGCG/kg de poids corporel par jour.

• Des cas d’hépatotoxicité en relation possible avec la consommation d’extraits secs de thé vert mais aussi d’une importante consommation d’infusion de thé vert ont été recensés (suspension de l’AMM d’Exolise en 2003). Cette hépatotoxicité serait majorée par une prise unique importante ou dans le cadre d’une restriction calorique. Afin de ne pas augmenter ce risque, il est déconseillé de prendre plusieurs produits contenant du thé vert.

• Le thé diminue l’absorption du fer : ne pas en consommer en même temps que des suppléments de fer ou aux repas en cas de carence ou de situation à risque.

• Le thé est riche en vitamine K, mais la forme tisane n’apporte pas de vitamine K, non soluble dans l’eau. Sa consommation ne déséquilibre pas, a priori, l’INR chez un patient traité par AVK.

Plantes à synéphrine

• L’écorce du fruit de Citrus aurantium (bigaradier ou oranger amer) est traditionnellement utilisée comme tonique amer pour stimuler l’appétit et faciliter la digestion. Elle contient outre des flavonoïdes à saveur amère, de 0,1 à 0,5 % de synéphrine.

• Structurellement proche de l’éphédrine (interdite en France) et de la noradrénaline, la synéphrine exerce une action lipolytique par action agoniste adrénergique sympathique sur les récepteurs bêta-3 présents notamment au niveau du tissu adipeux. En raison de ses effets indésirables cardiovasculaires parfois graves (tachycardie, collapsus, fibrillation ventriculaire, évanouissement), l’ANSM a décidé d’interdire les produits par voie orale à visée amaigrissante contenant de la synéphrine.

• L’efficacité de cette molécule dans la perte de poids ne serait que très modeste (0,9 % de perte de poids en 8 semaines pour une dose de 60 mg/jour).

Plantes à iode

• L’iode augmente la thermogenèse par stimulation de la thyroïde. Les algues comme les Ascophyllum et les Fucus en contiennent des quantités notables, 0,03 à 0,2 % pour les Fucus. Au XIX^e siècle déjà, le fucus vésiculeux était en vogue pour perdre du poids.

• Les algues devraient être réservées aux cas d’hypométabolisme. Elles sont déconseillées en cas d’intolérance à l’iode ou de dysthyroïdies et ne devraient jamais être utilisées durant plus d’un mois dans le cadre de la perte de poids. A utiliser sous forme de poudre dosée en iode pour ne pas dépasser les apports journaliers recommandés de 150 µg, soit 75 à 500 mg d’algue par jour selon la teneur en iode.

Coleus forskohlii

• La racine charnue et fibreuse du Coleus (Lamiaceæ) contient des diterpènes dont la forskoline. Cette substance augmente la synthèse d’AMPc par stimulation directe de l’enzyme adénylate-cyclase. De nombreuses propriétés en découlent : baisse de la tension artérielle, inhibition de la dégranulation des mastocytes, inhibition de l’agrégation plaquettaire, vasodilatation, bronchodilatation, stimulation de la lipolyse dans les adipocytes, stimulation de la sécrétion thyroïdienne.

• Les résultats des études pilotes réalisées à la posologie de 250 mg d’extrait sec de Coleus titré à 10 % de forskoline, 2 fois par jour 30 minutes avant les repas sont contradictoires. Le Coleus pourrait toutefois aider à ne pas reprendre du poids après une perte initiale.

• Précautions d’emploi : le Coleus est déconseillé en cas d’ulcère d’estomac, d’hypotension et chez les personnes ayant des troubles de la coagulation ou prenant des anticoagulants.

PRODUITS DIMINUANT L’APPORT CALORIQUE

« Un capteur de graisse pour ne pas reprendre de poids ? »

Marikel, 50 ans, a perdu du poids lors d’un voyage :

– Avec les repas au restaurant, j’ai peur de reprendre mes kilos perdus. Est-ce qu’avec un capteur de graisse, je vais pouvoir manger tout ce que je veux sans prendre un gramme ?

– Ce produit ne capte qu’une partie des graisses de l’alimentation. Les capteurs de graisse peuvent ponctuellement aider à corriger de petits écarts, mais ils ne sont efficaces que si vous adoptez un régime alimentaire équilibré.

DIMINUER LA DENSITÉ ÉNERGÉTIQUE DE L’ALIMENTATION

Au niveau des graisses

Empêcher l’organisme d’utiliser une partie des graisses du repas pour fournir de l’énergie ou fabriquer du tissu adipeux permet de faciliter la perte de poids. Ce principe n’a d’intérêt que si le repas comporte une certaine proportion de graisses.

Limiter l’apport calorique lié aux lipides de l’alimentation peut se faire de deux façons.

Capter les graisses alimentaires

• Les tiges aplaties (appelées à tort feuilles) du nopal ou figuier de Barbarie contiennent environ 18 % de fibres solubles (hydrophiles : pectine, mucilages) et insolubles (lipophiles).

• Ces extraits de nopal riches en fibres revendiquent :

– un effet hypoglycémiant, mis en évidence par une étude pilote en double aveugle contre placebo : l’extrait abaisse la glycémie après un test au glucose mais n’a pas d’effet en administration prolongée ;

– un effet capteur de graisses démontré pour des extraits brevetés in vitro et in vivo : dans une pré-étude clinique en double aveugle contre placebo, le taux de lipides dans les selles est augmenté.

• Dans l’estomac, les fibres insolubles établissent des liaisons irréversibles de type hydrophobe avec une partie des graisses alimentaires. Ces interactions sont stabilisées par les fibres solubles qui forment un gel dans l’estomac et permettent l’élimination de ces graisses dans les selles.

• Une étude confirme la supériorité de l’extrait de cactus sur le placebo en termes de perte de poids et de masse grasse sur un suivi de 12 semaines, dans le cadre d’un régime hypocalorique dont 30 % de l’énergie provient des lipides.

• Conseils de prise : les capteurs de graisse à base de fibres de nopal sont pris 15 minutes à 1 heure après le repas. Par prudence, mieux vaut prendre le nopal à distance (2 heures) des médicaments.

Diminuer la digestion des graisses

• Les phlorotanins sont des polyphénols constitués par la condensation d’unités phloroglucinol. Présents dans les algues brunes, ils ont des propriétés antioxydantes, antibactériennes et revendiquent des propriétés minceur. In vitro, ils inhibent la lipase empêchant ainsi la digestion d’une partie des graisses du repas. Ils ont aussi une action sur l’alpha-amylase, empêchant en partie la digestion de l’amidon.

• Ces extraits d’algues brunes commercialisés sous forme de compléments alimentaires contiennent aussi de l’iode et sont à éviter en cas de troubles thyroïdiens.

Au niveau de l’amidon

• Les carb-blockers (bloqueurs de glucide) ou starch-blockers (bloqueurs d’amidon) revendiquent limiter l’utilisation de l’amidon en inhibant l’alpha-amylase. Cette enzyme assure chez l’homme la dégradation de l’amidon en dextrines et maltose, eux-mêmes dégradés par d’autres enzymes en sucres simples (glucose). L’inhibition de la dégradation de l’amidon empêche la formation de glucose et contribue à la diminution de l’apport calorique, favorisant à son tour la perte de poids.

• Le plus connu des carb-blockers est la graine crue du haricot blanc. Elle s’emploie sous forme d’extrait concentré de protéines qui doit être titré en unités inhibitrices d’alpha-amylase et dépourvu de lectines potentiellement toxiques (diarrhées, nausées, nécroses de la muqueuse digestive, augmentation de la perméabilité intestinale).

• Ces produits se prennent avant les repas et n’ont d’intérêt que lorsque le repas est riche en sucres lents : pain, pâtes, riz, céréales, biscuits… L’autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) n’a pu établir de lien entre la prise de Phaséolamine (nom générique des extraits de haricot blanc) et une réduction du poids corporel.

Au niveau du glucose.

Diminuer l’absorption intestinale du glucose permet de réduire le pic glycémique et le stockage grâce à l’insuline des excès glucidiques alimentaires sous forme de triglycérides au sein des adipocytes. Lorsque la glycémie est basse, l’organisme doit alors utiliser les graisses de réserve comme source d’énergie, ce qui permet de perdre de la masse grasse et du poids.

La phloridzine

• Ce polyphénol, au goût sucré et à action antioxydante, est présent notamment dans les écorces d’arbres fruitiers de la famille des rosacées et dans la pomme. Il inhibe de façon compétitive le transport actif du glucose à travers l’épithélium intestinal.

• Pour un extrait de pomme breveté titré à 5 % de phloridzine, l’EFSA a jugé que l’étude pilote présentée ne permettait pas d’établir un lien entre la consommation de cet extrait et sa contribution à la baisse de la réponse glycémique.

L’acide chlorogénique

• Cet acide phénol est courant dans les fruits et légumes et présent en quantité notable dans le grain de café vert.

• Antioxydant, l’acide chlorogénique contribue à baisser la glycémie par une double action. Il réduit l’absorption intestinale du glucose et il inhibe in vitro la glucose-6-phosphatase, empêchant ainsi la fabrication de glucose à partir du glycogène hépatique.

• Les extraits de café vert du marché minceur sont généralement dépourvus de caféine et commercialisés sous forme de compléments alimentaires.

• Selon les études cliniques l’extrait de café vert apporte une aide modeste à la perte de poids sur un suivi de 1 à 3 mois sans effets indésirables notables.

LES COUPE-FAIM MÉCANIQUES

Ils s’adressent en priorité aux gros mangeurs et aux personnes qui ont tendance à grignoter.

• Ce sont des polysaccharides de type fibres alimentaires, solubles dans l’eau et non digestibles (konjac, graine de caroube…). Leur mode d’action est mécanique. Lorsqu’ils sont hydratés, ils forment dans l’estomac des solutions plus ou moins visqueuses ou des gels. Cette masse donne une impression de satiété et retarde la vidange gastrique : la prise alimentaire aux repas est donc diminuée et l’absorption calorique est moindre.

• Les coupe-faim sont à prendre 15 à 30 minutes avant les repas dans le cadre d’un régime hypocalorique. Ils doivent être avalés avec une quantité suffisante de liquide pour arriver jusqu’à l’estomac et ne pas risquer une suffocation par gonflement dans l’œsophage. Il vaut mieux les accompagner d’une petite collation pour assurer la fermeture du pylore et éviter leur transit direct dans l’intestin.

• Les coupe-faim sont déconseillés en cas de troubles de la déglutition et peuvent entraîner un météorisme.

• Les compléments alimentaires à base de 5-hydroxytryptophane (extraits de Griffonia simplicifolia en particulier) n’ont pas obtenu l’allégation : « Aide à contrôler son poids en augmentant la sensation de satiété ».

RÉGIMES HYPERPROTIDIQUES

« Quels sachets protéinés choisir ? »

Isabelle, 45 ans, voudrait perdre rapidement 3 kg.

– Une amie m’a parlé d’un régime à base de protéines, très efficace pour perdre rapidement quelques kilos.

– Il existe des substituts de repas hyperprotéinés à utiliser dans le cadre d’un régime hypocalorique varié. Il vous faudra également suivre des règles simples de diététique et ne pas perdre de poids de façon trop rapide (jamais plus d’un kilo par semaine).

ÉQUILIBRE ÉNERGÉTIQUE

• Les besoins énergétiques, nécessaires aux fonctions physiologiques dépendent de paramètres tels que l’âge, le sexe, la taille, le poids et l’activité physique. L’équilibre énergétique est atteint lorsque l’apport calorique alimentaire compense les dépenses énergétiques.

• L’apport nutritionnel conseillé pour un adulte à activité modérée est de 2 700 kcal/jour chez l’homme, de 2 000 kcal/jour chez la femme. Les recommandations exprimées en pourcentage d’apport calorique total sont d’environ 55 % en glucides, 30 % en lipides et 15 % en protides.

• En cas d’excès, cet apport calorique est stocké sous forme de graisse. Le but des régimes amaigrissants est d’induire un déficit énergétique en diminuant les apports de certains aliments, afin que l’organisme puise dans ses réserves graisseuses.

LES DIFFÉRENTS RÉGIMES

Les régimes hyperprotidiques sont des régimes dissociés, basés sur l’augmentation des apports protéiques à plus de 2,2 g/kg/j. Pauvres en hydrates de carbones (sucres, féculents), ils ont un effet satiétogène et favorisent une perte de poids aux dépens de la masse graisseuse tout en maintenant la masse musculaire.

Le régime hyperprotidique strict

Destiné aux patients obèses (IMC > 30) ou à ceux dont le surpoids peut engendrer des complications médicales (arthrose, hypercholestérolémie, apnée du sommeil, diabète de type 2…), il est initié et contrôlé par un médecin.

Méthode

Le régime se déroule en 3 étapes.

• La diète protéinée active dure de 2 à 4 semaines. L’alimentation est composée de sachets de 15 à 18 g de protéines et de légumes pauvres en glucides : asperges, brocolis, courgettes… pour un apport total de 650 à 800 kcal par jour.

• La diète protéinée sélective et la stabilisation, de même durée que la diète active, permettent de réintroduire progressivement les aliments protéiques classiques (viande ou poisson maigre), sucres lents (pain, pâtes, riz) et fruits, pour un apport énergétique de 1 200 kcal/j.

• La dernière phase est l’établissement d’un régime alimentaire équilibré, essentiel pour le maintien du poids grâce à de nouvelles habitudes alimentaires. C’est l’étape la plus importante et la plus difficile à suivre.

Contre-indications

Elles sont nombreuses : femme enceinte ou allaitante, insuffisance rénale ou hépatique, troubles du rythme, diabète insulinodépendant…

Interactions médicamenteuses

La nature de l’alimentation influence l’absorption de certains médicaments. L’ingestion d’aliments riches en protéines en augmentant le débit sanguin splanchnique* et hépatique, augmente la biodisponibilité de certaines molécules comme le propranolol, le métoprolol. Inversement un repas riche en protéines diminue l’absorption de la lévodopa (Modopar, Sinemet…).

Supplémentation

Ce type de régime très carencé impose une supplémentation en vitamines et sels minéraux (Fe, Mg, K) ainsi qu’un apport hydrique de 1,5 à 2 litres d’eau par jour.

Conseils

Favoriser de nouvelles habitudes alimentaires : manger de tout mais en contrôlant les portions, choisir des aliments à faible densité énergétique (fruits, légumes) et limiter ceux à forte densité énergétique (riches en sucres et lipides) ainsi que les boissons sucrées ou alcoolisées. Il est conseillé de pratiquer une activité physique régulière.

Atouts

La perte de poids est rapide, facilitée par l’effet satiétogène des protéines, avec conservation de la masse musculaire.

Effets indésirables

• En plus de la mauvaise haleine due aux corps cétoniques, on note la présence de troubles intestinaux (diarrhées, constipation), d’hypotension orthostatique, de crampes nocturnes, de troubles rénaux ou cardiaques et/ou de perturbations menstruelles.

• Une perte rapide de poids avec fonte de la masse grasse entraîne un relargage dans le sang de substances actives lipophiles accumulées dans la graisse (en particulier des molécules actives sur le SNC : benzodiazépines, antidépresseurs, neuroleptiques…). Il faut prendre en compte les traitements antérieurs des personnes obèses et éviter une perte de masse grasse trop rapide.

Variantes du régime hyperprotidique strict

Régime Dukan

• Il se compose de 4 phases :

– une diète protéinée à base de protéines pures (viande, poissons, œufs ou poudre protéinée à 95 %) ;

– une phase alternative de réintroduction progressive des légumes en alternance avec des périodes de protéines pures ;

– une phase de consolidation où sont admis progressivement les féculents ;

– une phase de stabilisation avec une alimentation équilibrée associée à trois cuillerées à soupe de son d’avoine par jour.

• Une journée par semaine de diète protéinée à vie est censée éviter la reprise de poids.

• La perte de poids est rapide mais le régime est carencé en vitamines et minéraux dans sa phase protéinée. Céphalées, constipation, troubles rénaux ou cardiaques, perturbation du cycle menstruel et fatigue sont les principaux effets indésirables.

Régime Atkins

• Ce régime d’exclusion est hyperprotidique et hyperlipidique. Il exclut tout aliment contenant des glucides (féculents, légumes secs, céréales…). Protides et lipides sont consommés à volonté (viande, poissons, charcuterie, mayonnaise…) avec 50 g de légumes verts par repas.

• La perte de poids est rapide mais elle se fait en partie aux dépens de la masse musculaire.

• La reprise pondérale est systématique dès la réintroduction des glucides. Les effets indésirables sont nombreux : céphalées, crampes, troubles rénaux, carences vitaminique et minérale, risque d’hypercholestérolémie, risque cardiovasculaire. C’est un régime à proscrire.

Substituts de repas

• Les substituts de repas enrichis en protéine mais non exclusivement protidiques se présentent sous forme de soupe, boissons, entremets… Ils remplacent 1 à 2 repas dans la journée. Leur composition est encadrée : ils doivent apportent 200 à 400 kcal par repas dont 25 à 50 % sont fournis par des protéines, 30 % au maximum par des lipides ainsi que 30 % des apports journaliers recommandés pour les douze vitamines et les onze sels minéraux autorisés.

• De la poudre de protéine à saupoudrer sur un repas léger peut être proposée en alternative aux substituts de repas.

Encas hyperprotéinés

• Les encas hyperprotéinés complètent un repas léger ou sont utilisés en collation. Leur apport protidique est > 30 %.

• Ils ont un effet rassasiant et évitent les risques de carence.

• Il est recommandé de ne pas les utiliser de façon continue plus de 3 semaines.

• La teneur en polyols dans certains sachets peut être à l’origine de troubles intestinaux (diarrhée, flatulence…).

TOPIQUES MINCEUR

« Retrouver la ligne après ma grossesse »

M^me G., enceinte de 8 mois.

– J’aimerais une crème amincissante pour retrouver rapidement ma silhouette.

– Les crèmes amincissantes contiennent de la caféine et ne doivent pas être utilisées pendant la grossesse. Si vous comptez allaiter, mieux vaut attendre la fin de l’allaitement.

LES ADIPOCYTES

Les adipocytes sont des cellules spécialisées dans le stockage de l’énergie sous forme de triglycérides (dans des gouttelettes lipidiques). Ils peuvent multiplier jusqu’à 20 fois leur volume.

Lipogenèse

• La lipogenèse est la synthèse de triglycérides (TG) à partir d’acides gras lorsque l’apport alimentaire est en excès par rapport aux besoins énergétiques. Ces acides gras proviennent des sucres ou des graisses de l’alimentation (voir schéma p. 11).

• La lipoprotéine lipase (LPL), enzyme secrétée par l’adipocyte, favorise la transformation des lipides en acides gras. En cas d’alimentation trop sucrée, l’acide gras synthase permet de convertir les sucres excédentaires en acides gras.

• Après leur synthèse, les triglycérides sont stockés dans la gouttelette lipidique.

Lipolyse

• La lipolyse correspond à l’hydrolyse des triglycérides. Les acides gras libérés sont alors utilisés comme source d’énergie dans les tissus utilisateurs.

• Une concentration élevée en AMPc dans l’adipocyte favorise la lipolyse selon la cascade suivante (voir schéma p. 11) :

– l’AMPc active la PKA qui phosphoryle la lipase hormonosensible (LHS) et les périlipines A, ce qui permet l’entrée de la LHS dans la gouttelette lipidique ;

– la lipase hormonosensible (LHS) hydrolyse les triglycérides et les diglycérides ;

– la lipase des monoglycérides (LMG) hydrolyse les monoglycérides en acide gras et glycérol.

• La triglycéride-lipase des adipocytes (ATGL) dégrade également les triglycérides.

• La phosphodiestérase (PDE), qui dégrade l’AMPc, s’oppose à la lipolyse.

• L’adénylcyclase (AC) produit l’AMPc à partir de l’ATP. Les récepteurs qui activent l’AC (récepteurs bêta-adrénergiques) favorisent la lipolyse. Ceux qui l’inhibent (récepteurs alpha-adrénergiques et NPY) réduisent la lipolyse.

PRINCIPAUX ACTIFS

Les crèmes amincissantes permettent de réduire le tour de taille/hanche et d’améliorer la texture de la peau, sans pour autant perdre de poids.

Amincissants

Caféine

• Actif amincissant de référence, la caféine est le principe actif le plus utilisé dans les topiques. Elle favorise la lipolyse en inhibant la PDE et en stimulant l’AC. Ces mécanismes entraînent une augmentation de l’AMPc dans les adipocytes, permettant l’activation de la LHS.

• Elle inhibe également la lipoprotéine lipase, enzyme intervenant dans la lipogenèse.

• La caféine provient de différentes plantes : café (Coffea arabica), thé (Camellia sinensis), cacao (Theobroma cacao), maté (Ilex paraguariensis), guarana (Paullinia cupana).

• Pour être efficace, la caféine doit être dosée entre 3 et 5 %. La saturation de la pénétration rend inutile des concentrations supérieures. Même si elle est contenue dans toutes les crèmes amincissantes, seule Percutaféine (dosée à 5 %) a obtenu une AMM.

• Souvent associée à des actifs augmentant la perméabilité capillaire, la caféine peut se retrouver en quantité non négligeable dans le sang. Il n’est donc pas recommandé de l’utiliser pendant la grossesse et seulement avec précaution pendant l’allaitement.

Théobromine

De la même famille chimique que la caféine, la théobromine aurait des effets similaires sur la lipolyse.

Forskoline

• Extrait de Coleus forskohlii, plante originaire d’Inde, la forskoline stimule l’AC, augmentant le taux d’AMPc nécessaire à la lipolyse.

Algues

• Les extraits d’algues riches en iode, tel que Fucus vesiculosus, bloquent les récepteurs NPY, entraînant une augmentation du taux d’AMPc. Ces extraits sont retrouvés par exemple dans Somatoline Cosmetic (Intensif zones rebelles, Ventre et hanches…).

• Les algues rouges activent les récepteurs bêta-adrénergiques favorisant la lipolyse : Gelidium cartilagineum et G. sesquipedale (Somatoline Cosmetic), Laminaria digitata (Vichy homme abdo lift, Somatoline Cosmetic), Corallina officinalis (Ménophytéa silhouette raffermissant), Alaria esculenta (Nuxe body sérum minceur cellulite incrustée)…

Carnitine

• La bêtaoxydation est l’ultime étape mitochondriale par laquelle les acides gras libérés fournissent de l’énergie. Leur pénétration dans la mitochondrie nécessite la participation de la L-carnitine.

• Son action est donc synergique de la caféine ou de la forskoline, en favorisant la combustion des acides gras libérés en excès par le processus lipolytique. Elle est utilisée dans plusieurs produits de la gamme Somatoline Cosmetic (Intensif zones rebelles, Total body, Anticellulite, Homme) et Roc Anti-Cellulite Micro-Actif.

Extrait de lotus

• L’extrait de feuilles de Lotus sacré, Nelumbo nucifera, stimule l’expression de la protéine sirtuine-1, entraînant une diminution de l’adipogenèse (différenciation des préadipocytes en adipocytes matures, capables de stocker les triglycérides) et une activation de l’oxydation des acides gras.

• Vichy a breveté la Lipocidine, flavonoïde extrait du Lotus sacré, et l’a intégré dans son soin Celludestock tandis que Somatoline Cosmetic utilise du Lotus maritimus dans son Traitement amincissant spécifique ménopause. Lierac Body Slim propose une formule associant entre autres actifs, Lotus sacré et caféine.

Autres

• L’extrait de Cecropia obtusa, arbre de Guyane française, stimulerait la triglycéride-lipase des adipocytes (ATGL), favorisant la dégradation des triglycérides (Elancyl Cellu Slim).

• Le Citrus aurantium, interdit en France par voie orale, contient de la synéphrine qui active les récepteurs bêta-adrénergiques (Somatoline Cosmetic Ventre et hanche).

• L’extrait de Schinus terebenthifolius (poivre rose), inhibe la périlipine A, favorisant l’action de la LHS sur les gouttelettes lipidiques (Somatoline Cosmetic Amincissant intensif nuit 10).

Drainants

• Toutes les plantes qui agissent sur le tonus veineux, en améliorant la circulation locale, accélèrent le drainage.

• Le Marronnier d’Inde, Æsculus hippocastanum, contient de l’escine dans la graine et de l’esculoside dans son écorce. Ils entraînent une vasoconstriction, une augmentation de la résistance des vaisseaux et une diminution de leur perméabilité.

• Saponine stéroïdique issue du Petit houx, Ruscus aculeatus, la ruscogénine favorise le drainage via des propriétés vasoconstrictrices et antiélastase (réduction de la perméabilité capillaire) : Roc Anti-Cellulite Micro-Actif.

• La rutine est un flavonoïde retrouvé dans de nombreux végétaux (sarrasin, vigne rouge, Ginkgo biloba…). Elle diminue la fragilité et la perméabilité capillaire. Vichy Aquadestock associe l’escine, la ruscogénine et la rutine sous le terme Aquacidine.

• Le lierre grimpant possède des propriétés anti-œdémateuses utiles pour favoriser le drainage en cas de rétention d’eau (Elancyl Cellu Slim).

Raffermissants-Lissants

THPE

• La tétrahydroxypropyl-éthylène-diamine stimulerait la contraction des kératinocytes pour retendre la peau, la lisser et la raffermir : Roc Body sculpt, Roc Anti-Cellulite Micro-Actif.

• Elle peut être à l’origine de dermatite de contact allergique nécessitant l’arrêt du traitement.

Camarine

• La baie de Camarine, Empetrum nigrum var. japonicum, est riche en anthocyanes aux propriétés antioxydantes. Elle améliorerait la tonicité et la fermeté des tissus (Ménophytéa silhouette raffermissant).

Rétinol

• Le rétinol stimule localement la synthèse des fibres de collagène et élastiques. En favorisant l’activité cellulaire, les cellules mortes sont éliminées (Roc Body Sculpt).

Centella asiatica

• Plante originaire d’Asie, Centella asiatica contient des triterpènes qui stimulent la synthèse du collagène et activent la microcirculation (Somatoline Cosmetic Total body).

Acide salicylique

• En éliminant les cellules mortes superficielles, l’acide salicylique lisse la peau et favorise la diffusion des actifs amincissants (gamme Vichy, Elancyl Cellu Slim…)

Activateurs de microcirculation

• Le menthol est utilisé sous forme d’huile essentielle de menthe ou de menthyllactate. Il provoque une sensation de froid à l’application et active la microcirculation.

• Dérivé de la vitamine PP, l’éthyl-nicotinate possède des propriétés rubéfiantes. En dilatant les capillaires sanguins, il augmente la microcirculation, entraîne une sensation de chaleur et favorise l’absorption des actifs amincissants. Après l’application, il peut être responsable de rougeur et de picotements qui disparaissent en 30 minutes à 1 heure. Somatoline Cosmetic utilise l’association menthol/éthylnicotinate pour un effet chaud/froid.

Conseils d’utilisation

• Le massage est indispensable afin de favoriser la vasodilatation et l’absorption des actifs. A décliner en 3 étapes :

– appliquer la crème du bas vers le haut pour drainer les liquides en excès ;

– masser : mains à plat, en mouvements circulaires ;

– pétrir : presser la peau avec les doigts et la faire rouler afin de mobiliser les tissus.

Le massage doit être énergique et durer 15 minutes. Il est possible d’utiliser un applicateur massant proposé avec certaines spécialités (Celludestock, Activ’massage minceur…).

• Les produits s’appliquent 1 à 2 fois par jour et permettent d’obtenir un effet visible en 2 à 4 semaines. Il est tout de même préférable de répéter la cure plusieurs fois dans l’année pour un effet optimal.

• Une à deux fois par semaine, un gommage peut faciliter la pénétration des actifs.

SOINS SPÉCIFIQUES

Spécial nuit

• L’application au coucher de la crème amincissante permettrait d’obtenir de meilleurs résultats. La lipolyse étant plus active la nuit, stimulée par l’hormone de croissance dont la concentration plasmatique nocturne augmente, elle serait plus réceptive aux actifs amincissants.

• La position allongée favoriserait le drainage.

Ménopause

• A la ménopause, la localisation du tissu adipeux se modifie, passant des cuisses/fessiers vers la taille. La peau se relâche, l’aspect « peau d’orange » est plus visible, le processus lipolytique moins actif.

• Des soins spécifiques ciblent les femmes matures (Somatoline Cosmetic Amincissant ménopause, Ménophytéa silhouette raffermissant…). En plus de la caféine, ils contiennent une algue brune, Phyllacantha fibrosa. Elle inhiberait l’adipogenèse en limitant l’expansion du tissu adipeux, stimulerait la lipolyse en bloquant l’expression de la périlipine A.

Nouvelle cible : les hommes

• Le tissu adipeux de l’homme est plus mince et principalement localisé au niveau abdominal. Les hommes ne sont donc pas sujets à la cellulite. En cas de prise de poids, des « poignées d’amour » apparaissent.

• Somatoline Cosmetic propose 2 produits à base de caféine, carnitine et menthol/éthylnicotinate : Ventre et abdomen intensif nuit et Abdominaux top définition. Abdolift soin amincissant homme de la gamme Vichy associe du café, du maté et l’algue brune Laminaria digitata.

AUTRES

« Je me sens grosse et ballonnée »

M^me B. est régulièrement constipée et ballonnée :

– Depuis la ménopause, je suis obligée de prendre de plus en plus de Dulcolax.

– Ce laxatif doit être utilisé avec parcimonie car il est irritant pour le côlon. Je vous conseille plutôt de prendre un sachet d’ispaghul et de la tisane d’anis 3 fois par jour, au moment des repas.

COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES

• Sans véritable effet minceur, certains compléments alimentaires « ventre plat » contiennent des actifs visant à retrouver un équilibre digestif :

– l’argile et le charbon aident à l’absorption des gaz. Le carvi réduit également les ballonnements ;

– l’ispaghul, riche en mucilages, combat la constipation en augmentant le bol fécal ;

– les probiotiques contribuent à l’équilibre de la flore intestinale.

• Le chrome est réputé pour faciliter la perte de poids mais aucune étude n’a pu confirmer son efficacité.

• L’acide linoléique conjugué (ALC) permettrait de rééquilibrer modestement le rapport masse grasse/masse maigre.

MÉDICAMENTS

Orlistat

• Seul médicament indiqué dans le traitement de l’obésité de l’adulte, l’orlistat agit en limitant l’absorption digestive des graisses, entraînant de fréquents effets indésirables (selles graisseuses, flatulence).

• Destiné au patient ayant un IMC ≥ 28 kg/m², il doit être associé à un régime modérément hypocalorique. La gélule doit être avalée immédiatement avant, pendant ou une heure après un repas contenant des graisses.

• L’orlistat est contre-indiqué en cas de cholestase, syndrome de malabsorption digestive ou de traitement par ciclosporine ou anticoagulant oral.

• Xenical, dosé à 120 mg, est sur liste I, non remboursé. Alli, dosé à 60 mg, est un médicament conseil. Une consultation médicale préalable s’impose en cas de maladie rénale ou de traitement par lévothyroxine, antiépileptiques, amiodarone ou antidiabétiques.

• Suite à l’apparition d’atteintes hépatiques graves, Alli et Xenical sont sous surveillance renforcée.

• En rupture de stock, ils ne sont plus disponibles en officine depuis plusieurs mois.

Médicaments détournés de leur usage

Hors AMM, Mediator, a longtemps été prescrit contre la prise de poids. D’autres médicaments non dépourvus d’effets indésirables font l’objet d’un usage détourné en raison de leurs actions diurétique, métabolique, laxative ou sur la satiété en agissant sur le système nerveux central.

Topiramate (Epitomax)

• Médicament indiqué dans l’épilepsie et en traitement de fond de la migraine, le topiramate se comporte également comme un inhibiteur de l’anhydrase carbonique et provoque une diurèse aqueuse, effet détourné recherché. En août 2011, l’ANSM a rappelé les risques potentiels associés à ce mésusage : troubles rénaux, oculaires ou métaboliques, diminution de l’efficacité d’une contraception orale, malformations fœtales.

• A noter : l’EMA a rejeté la demande d’AMM de Qsiva destiné au traitement de l’obésité. Il associe au topiramate de la phentermine, anorexigène amphétaminique interdit en France dans les préparations magistrales. Les effets secondaires importants et le risque d’utilisation chez des patients non obèses ont motivé cette décision.

Diurétiques

Utilisés hors AMM dans le but de perdre du poids, ils ne font perdre que de l’eau. A long terme, ils risquent de provoquer des perturbations hydroélectrolytiques : hypo- ou hyperkaliémie, hyponatrémie, déshydratation et hypovolémie (accompagnée d’hypotension orthostatique pour les diurétiques hypokaliémiants).

Laxatifs

• Sans faire perdre de poids, l’utilisation abusive de laxatifs vise généralement à compenser la prise alimentaire par une augmentation artificielle d’émission de selles. L’abus de laxatifs stimulants (séné, bourdaine, bisacodyl…) est courant.

• Les laxatifs stimulants augmentent la sécrétion d’eau et d’électrolytes au niveau du côlon. En usage prolongé, ils provoquent une alternance de diarrhées et de constipations associée à une hypokaliémie, voire des lésions de la muqueuse colique.

L’INTERVIEW D^r Jean-Louis Berta, MÉDECIN NUTRITIONNISTE, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE NUTRITION, ANCIEN DIRECTEUR DE L’UNITÉ NUTRITION DE L’AFSSA.

« La seule méthode efficace est la restriction énergétique »

Le Moniteur : Faut-il traiter de la même façon toutes les demandes de régimes ?

D^r Berta : Il est fondamental de bien faire la différence entre amaigrissement et amincissement. Les produits destinés à affiner la silhouette ne permettent pas de réduire les complications d’un surpoids. La seule méthode efficace, c’est la perte de poids par restriction énergétique associée à une activité physique minimale.

Que faut-il penser des régimes hyperprotéinés ?

Ils sont efficaces à court terme car ils apportent très peu d’énergie. Une étude a montré que la perte de poids est liée à l’apport énergétique et non à la répartition entre protides, glucides et lipides. Ces régimes hyperprotéinés sont déséquilibrés et entraînent des effets indésirables. Comme ils sont très restrictifs, le corps à tendance à s’adapter et à économiser l’énergie. Lorsque le patient réintroduit une alimentation normale, la reprise de poids est d’autant plus rapide que le corps est devenu moins dépensier en énergie. C’est le fameux effet « yo-yo ». Pour éviter cet effet dramatique, il faut modifier durablement ses habitudes alimentaires et limiter la perte de poids à un kilo par semaine.

Quels conseils peut-on apporter pour limiter l’apport en conservant une alimentation équilibrée ?

Il faut éviter l’excès de frustration, mais il existe des moyens simples de réduire les apports énergétiques. Une source importante d’énergie dans le régime alimentaire, est l’alcool. Réduire sa consommation et celle des aliments trop gras ou trop sucrés permet facilement de perdre du poids. Pour les gens qui ont tendance à grignoter, vous pouvez leur conseiller de ne manger qu’avec des couverts (plus de chips ni de cacahuètes). Enfin un facteur important est le rythme des repas, assis et à heures régulières, trois fois par jour (plus un goûter pour les enfants). Les personnes qui ont des horaires de travail décalés et changeants ont plus tendance à prendre du poids. Des initiatives locales pour l’éducation à la nutrition sont proposées par les villes partenaires du Programme National Nutrition Santé (liste disponible sur le site sante.gouv.fr). Les patients peuvent aussi être orientés vers une diététicienne.

L’essentiel à retenir