Le petit houx

Qu’est-ce que c’est ?

Le petit houx ou fragon épineux (Ruscus aculeatus L., Liliaceæ) est une plante ligneuse toujours verte, vivace par un rhizome, commune en Europe dans les bois et les taillis. Les tiges en touffes dressées, de 30 à 70 cm de haut, portent des rameaux axillaires aplatis, ovales, semblables à des feuilles (cladodes), terminés en pointe piquante. Les petites fleurs qui apparaissent sur les cladodes donnent des baies rouge vif. Les parties souterraines constituées par le rhizome et les racines sont utilisées en phytothérapie et possèdent une monographie de contrôle à la Pharmacopée européenne.

Quelle est leur composition ?

A côté d’un peu d’huile essentielle, de coumarine, de flavonoïdes et de stérols, les constituants caractéristiques sont des sapogénines stéroïdiques : hétérosides de la ruscogénine et de la néoruscogénine, aculéosides A et B. La teneur minimale exigée par la monographie est de 1 % exprimée en ruscogénine.

Quelle est son utilisation ?

Le petit houx est traditionnellement utilisé par voie orale et en usage local :

– dans les manifestations subjectives de l’insuffisance veineuse mineure (sensation de jambes lourdes et fatiguées),

– dans la symptomatologie hémorroïdaire (prurit, brûlures).

Quel est son mode d’action ?

• Le petit houx exerce :

– une action veinotonique en augmentant la contraction veineuse par stimulation des récepteurs adrénergiques alpha-1 et alpha-2 postsynaptiques et par stimulation de la libération de noradrénaline à partir de ses terminaisons nerveuses ;

– une contraction des vaisseaux lymphatiques, favorise leur drainage ;

– une action anti-œdémateuse et anti-inflammatoire : il diminue la perméabilité capillaire et inhibe la formation d’œdèmes induits par des substances inflammatoires.

• Le petit houx s’oppose à l’activation des cellules endothéliales mises en état d’hypoxie (l’hypoxie est un état comparable à la stase veineuse. L’activation des cellules endothéliales est source d’inflammation et de prolifération anarchique des cellules de la paroi veineuse). Les ruscogénines ont une action anti-inflammatoire et inhibent l’élastase, mais d’autres composants de l’extrait de petit houx interviennent.

• Les études cliniques utilisant le petit houx comme seul agent thérapeutique sont rares. Les données disponibles dans le cadre du traitement de l’insuffisance veineuse sont en faveur d’une réduction du volume de la jambe et de l’amélioration des sensations de tension, de jambes lourdes et fatiguées.

Quelle est sa posologie ?

La dose recommandée per os est équivalente à 7 à 11 mg par jour de ruscogénines totales sous forme :

– de poudre titrée : 350 mg, 3 fois par jour ;

– d’extrait aqueux titré (2,5-6,5/1) : 140 à 200 mg, 1 à 3 fois par jour ;

– d’extrait hydroalcoolique titré (5-8,5/1, éthanol à 80 %) : 86 mg, 1 à 2 fois par jour.

• En l’absence d’amélioration des symptômes après 2 semaines de prise, il est conseillé de consulter.

• En cas de sensations de jambes lourdes en lien avec la chaleur estivale, commencer le traitement dès le milieu du printemps, 20 jours par mois.

• Le fragon est disponible en spécialités pour la voie orale, seul (Elusanes, Arkogélules) ou associé (Cyclo 3 Fort, Bicirkan, Veinobiase) et pour une application locale (Cyclo 3 crème, Proctolog).

Quels sont ses inconvénients ?

• Il est déconseillé chez la femme enceinte ou qui allaite faute de données suffisantes.

• Par voie orale : possibilité de diarrhées imposant l’arrêt du traitement, nausées, douleurs abdominales, colite lymphocytaire.

• Il y a un risque d’allergie en cas d’application locale.