Chlamydias - Le Moniteur des Pharmacies n° 2977 du 30/03/2013 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2977 du 30/03/2013
 

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FICHE FORMATION

Auteur(s) : Karelle Goutorbe

Les chlamydias sont à l’origine d’une infection sexuellement transmissible (IST) d’origine bactérienne, la plus fréquente chez les jeunes en Europe.

Qu’est-ce que c’est ?

• Les chlamydias sont des bactéries pathogènes à multiplication intracellulaire. Trois espèces peuvent provoquer une chlamydiose. Chlamydia pneumoniæ engendre des infections des voies respiratoires et Chlamydia psittaci, des pneumonies. Plus répandu, Chlamydia trachomatis est responsable d’une IST.

• L’IST à Chlamydia trachomatis touche majoritairement les personnes jeunes sexuellement actives. Elle se transmet lors de rapports sexuels non protégés. En France, environ 3 % des jeunes, de 18 à 29 ans, seraient porteurs de cette bactérie au niveau génital.

Quels sont les symptômes ?

Cette IST est le plus souvent asymptomatique (chez environ 70 % des femmes et 50 % des hommes infectés). Lorsque les symptômes se manifestent, ils apparaissent 1 à 2 semaines après contamination. Il peut s’agir de brûlures, de fièvre ainsi que de douleurs dans le bas-ventre, ou sous-costales droites (dues à l’inflammation du péritoine périhépatique), à la miction ou lors des rapports sexuels. L’infection guérit souvent spontanément, en plus d’un an.

Quelles sont les complications ?

Cette infection insidieuse peut provoquer des urétrites ou des prostatites chez l’homme et des inflammations du vagin, du col, des trompes ou de l’endomètre chez la femme. Les chlamydias peuvent persister des années sous forme latente et engendrer, du fait de l’inflammation chronique, des séquelles anatomiques des trompes à l’origine d’infertilité et de grossesses extra-utérines. Dans de rares cas, l’infection déclenche une arthrite ou une inflammation oculaire.

Comment les diagnostiquer ?

• Sur prélèvement urinaire, urétral ou endocervical, le diagnostic se fait par détection du génome bactérien à l’aide d’un test d’amplification génique (technique de PCR).

• Avec l’utilisation du préservatif, seul moyen de prévention, le dépistage chez les jeunes représente une solution efficace pour la prise en charge de cette infection, et ce, d’autant plus que, diagnostiquée tôt, elle se soigne bien. Le test de dépistage nécessite un prélèvement effectué en consultation médicale ou centre de dépistage gratuit.

Comment la traiter ?

• L’infection génitale basse (vulvovaginite, cervicite) par Chlamydia trachomatis non compliquée ou asymptomatique se traite par azithromycine orale ou doxycycline orale. Ces deux molécules ont une efficacité similaire (disparition de la bactérie dans 97 % des cas).

• En cas d’infection génitale haute non compliquée (salpingite, endométrite), l’association ofloxacine et métronidazole pendant 14 jours est proposée en première intention.

• L’amoxicilline et l’érythromycine sont des alternatives possibles, notamment chez la femme enceinte.

• Si un traitement prolongé sur plusieurs jours aura tendance à être privilégié chez la personne infectée, une prophylaxie par azithromycine en dose unique sera systématiquement instaurée chez le ou les partenaires.

• Après traitement, un contrôle à 2 mois sera effectué. L’effet de l’antibiothérapie sur les complications inflammatoires des articulations et des yeux reste incertain.

EN PRATIQUE

• Inciter les jeunes de 16 à 24 ans à s’informer sur le site www.info-ist.fr et à se faire dépister chez un gynécologue, un urologue ou dans un centre de dépistage gratuit et anonyme (liste sur le site).

• Recommander l’utilisation du préservatif pour se protéger et pour protéger l’autre.

• En cas d’infection, signaler la nécessité de respecter jusqu’au bout le traitement prescrit par le médecin et de prévenir son ou ses partenaires.

Sources : « Chlamydia », www.inpes.sante.fr ; « Chlamydiose », www.info-ist.fr ; « Diagnostic biologique de l’infection à Chlamydia trachomatis », www.has-sante.fr ; « Infections génitales par Chlamydia trachomatis (deuxième partie) : à dépister, comme les autres infections sexuellement transmissibles, chez les personnes à risque », Prescrire 2011; 31 (333): 524-529 ; « Recommandations pour la pratique clinique 2012? », CNGOF.

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