Le lactose - Le Moniteur des Pharmacies n° 2974 du 16/03/2013 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2974 du 16/03/2013
 

Comptoir

FICHE INGRÉDIENT

Auteur(s) : Michèle Sauvage

Qu’est-ce que c’est ?

• Le lactose est un disaccharide formé d’une molécule de glucose et d’une molécule de galactose liées entre elles par une liaison osidique bêta (1-4). On le trouve à l’état naturel dans le lait de presque tous les mammifères dans des proportions variables selon les espèces. Le lait maternel contient 60 g/l de lactose et le lait de vache, 45 g/l.

Quelles sont ses propriétés ?

• Outre son rôle énergétique important comme apport de glucose, le lactose interviendrait dans le développement cérébral du nourrisson ; il favoriserait l’absorption de matières azotées et de certains minéraux (calcium, magnésium, phosphore) ainsi que d’oligoéléments (zinc).

• Sa présence dans le tube digestif, en induisant une baisse du pH intestinal, aurait un effet protecteur en favorisant l’activité d’une flore lactique nécessaire au bon fonctionnement de l’intestin.

Comment l’obtient-on ?

• Le lactose est fabriqué par évaporation du lactosérum (petit-lait), dérivé de l’industrie laitière, après extraction de la matière grasse, des sels minéraux et des protéines. Il se présente sous forme de poudre cristalline blanche inodore, à faible goût sucré (le pouvoir sucrant du lactose est quatre fois moins important que celui du saccharose). Le lactose pharmaceutique doit être pur à 99,8 %.

Quelle est son utilisation ?

• L’industrie pharmaceutique l’utilise dans un médicament sur cinq comme excipient, principalement à fonction de diluant pour les formes sèches pulvérulentes (capsule, gélule…) ou pour les formes sèches compactées (comprimé), dans des proportions de 50 à 95 %.

Quels sont ses avantages ?

• Excipient de remplissage en mélange avec des principes actifs et d’autres excipients, il se caractérise par son hydrosolubilité, son inertie, une faible hygroscopie et une bonne coulabilité.

• Son indice glycémique (IG) de 46 est plus faible que celui du glucose utilisé comme glucide de référence (IG = 100).

Quels sont ses inconvénients ?

• La digestion du lactose nécessite la présence de lactase, qui l’hydrolyse en glucose et en galactose, l’intestin grêle ne pouvant résorber que des monosaccharides. Une insuffisance de production de lactase (hypolactasie) au niveau de l’intestin est à l’origine d’intolérance au lactose.

• L’intolérance congénitale chez le nourrisson est très rare. Elle est due à l’absence totale de lactase.

L’intolérance à l’âge adulte est le plus souvent primaire (déficience en lactase).

Génétiquement déterminée, elle est plus fréquente parmi les populations asiatiques. Elle peut également être secondaire à une autre pathologie (maladie de Crohn, maladie cœliaque).

• Lors d’un déficit important en enzyme, le lactose non hydrolysé induit dans l’intestin un effet osmotique, provoquant ainsi des diarrhées, mais aussi des spasmes et des ballonnements en favorisant la fermentation colique.

• Le seuil de tolérance au lactose est amélioré en associant des graisses ou d’autres aliments qui ralentissent la vidange gastrique.

EN CAS D’INTOLÉRANCE AU LACTOSE

• Le lactose fait partie de la liste des excipients à effet notoire. Il est déconseillé pour les personnes souffrant de galactosémie congénitale, de syndrome de malabsorption de glucose ou galactose ou de déficit en lactase. Si la quantité journalière de lactose absorbée lors de traitement médicamenteux est > 5 g/j, il faut en tenir compte dans la ration journalière.

• La plupart des hypolactasiques peuvent consommer jusqu’à 12 g de lactose (250 ml de lait) sans problème :

• éviter de consommer le lait à jeun (le lait entier est d’ailleurs mieux toléré que le lait écrémé) ;

• fractionner les prises, consommer d’autres aliments en même temps, privilégier les yaourts (vidange gastrique plus lente, préhydrolyse bactérienne du lactose) et les fromages affinés (une grande partie du lactose est éliminée lors de l’égouttage).

Sources : archive de la FAO, « Le lait et les produits laitiers dans la nutrition humaine », www.fao.org ; Jürg Wermuth et al., « Intolérance au lactose », 2008, http://www.medicalforum.ch ; avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments sur la consommation de lactose en cas de déficit en lactase, 2010, http://www.cerin.org/a-la-une/avis-efsa-consommation-lactose-deficite-lactase.html ; ANSM, liste des excipients à effet notoire, p. 52, http://ansm.sante.fr/.

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