PARÉS POUR LA VENTE EN LIGNE ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 2971 du 23/02/2013 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2971 du 23/02/2013
 
GROUPEMENTS

Entreprise

Auteur(s) : François Pouzaud*, Laurent Lefort**

Sans attendre les derniers textes réglementaires, les groupements ont déjà pris les devants pour accompagner leurs adhérents dans la vente en ligne et les aider à monter leur propre site marchand. Tour d’horizon.

La vente en ligne de médicaments est officiellement possible pour les pharmaciens depuis une ordonnance du 19 décembre et un décret du 31 décembre 2012. Les dispositions prévues sur la dispensation d’informations et de conseils en ligne ainsi que sur les modalités de livraison seront déterminantes pour définir l’étendue des services proposés par les groupements : mise à jour du site et des données, créations de contenus (photos, divs promotionnels…), apport logistique pour la livraison…

Pharmodel ne cache pas que la marge opérationnelle est plus que limitée par les divs actuels. « La sous-traitance de tout ou partie de la vente par Internet, y compris l’exploitation du site, à un tiers est interdite, affirme Rafaël Grosjean, président de Pharmodel Group. Nous ne pouvons donc soutenir et accompagner directement le pharmacien. Il doit lui-même pouvoir mettre à jour et gérer son site. Les contraintes sont nombreuses et nous en informons nos affiliés. » En particulier, les pharmaciens devront sécuriser leur propre site. « C’est très bien pour éviter de banaliser le médicament, poursuit Rafaël Grosjean. Pour autant, cela implique une gestion quasiment “industrielle” du sujet. Si le pharmacien veut faire de la vente en ligne un axe majeur de sa stratégie, il devra y consacrer les moyens humains et financiers que cela implique. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en Allemagne le marché s’est très rapidement concentré sur quelques opérateurs. »

« Le décret du 31 décembre a été rédigé dans la précipitation »

Dans l’attente de la publication des bonnes pratiques de commercialisation par voie électronique, les groupements s’emploient surtout pour le moment à informer les pharmaciens. « Notre accompagnement se borne dans un premier temps à partager et décortiquer avec eux les informations dont on dispose », signale Jacky Brondin, directeur commercial et marketing d’Alliance Healthcare France, répartiteur qui apportera notamment son soutien au réseau Alphega en proposant un choix de services à la carte. Des outils qui permettront de traiter indistinctement la vente en ligne de produits, qu’ils soient ou non des médicaments.

« Le décret du 31 décembre a été rédigé dans la précipitation et comporte des oublis, explique Corinne Daver, avocate chez Fidal. Ainsi, les divs n’autorisent aujourd’hui que la vente de médicaments en accès direct, ce qui signifie, pour le moment, que la vente de parapharmacie sur le comptoir virtuel est impossible. » Pour Lucien Bennatan, le dispositif tel qu’il est prévu ne peut pas fonctionner ni sur le plan juridique, ni sur le plan économique. « La livraison sécurisée à domicile d’un colis de laits Mustela coûte 10 €. Dès lors, comment peut-on vendre moins cher par Internet », s’interroge le président du groupement PHR, qui n’invite pas ses adhérents à se jeter à corps perdu dans la vente en ligne. Sur ce point, PHR et Népenthès se rejoignent.

« Tout le monde veut faire son site, mais on oublie à quel point c’est compliqué et coûteux », fait justement remarquer Philippe Besnard, directeur général de Plus Pharmacie, qui propose à ses adhérents de passer à la pharmacie virtuelle et de se connecter au web multiservice du groupement qui devrait être opérationnel avant la fin de l’année. Actuellement dans sa phase de conception, ce projet de site a pour objectif de mettre en valeur le rôle du pharmacien acteur de santé au travers de plusieurs services. La partie e-commerce de produits de parapharmacie et de médicaments en libre accès y sera traitée dans le respect des règles de déontologie et des décrets. « Avec l’avènement d’Internet, demain les concurrents du pharmacien ne seront pas les autres pharmaciens, mais bel et bien les entreprises comme Amazon ou Leclerc, ce dernier venant tout juste de faire l’acquisition de deux sites* », prédit Philippe Besnard.

Un nouveau support pour améliorer sa notoriété

Pharmactiv prend en charge toutes les démarches (demande d’autorisation à l’ARS, création du site, demande du nom de domaine, administration du site, démarches auprès de l’hébergeur, mise à disposition d’une base de données photo, etc.) pour un coût de mise en service de 450 €, plus un abonnement mensuel de 71 € pour l’administration du site, de 24 € à PayBox, solution de paiement sécurisée par Internet, et un coût par transaction de 11 centimes. Giropharm propose également une installation d’un site d’e-commerce clés en main. « Avant même la parution du décret, nous avions envisagé cette création pour la vente en ligne de parapharmacie », souligne Anne Pointcheval, directrice marketing de Giropharm.

Mais les groupements ont d’autres idées derrière la tête, comme celle d’améliorer la notoriété de leurs enseignes et de développer leurs marques propres. L’obligation de rattacher un site Internet à la licence d’une officine n’est pas incompatible avec la mutualisation des services et une action coordonnée et cohérente dans le cadre de l’enseigne. « Nous préconisons à nos adhérents de choisir pour leur site un nom de domaine proche de celui de Giropharm », précise Vincent Provendier, directeur informatique. Ensuite, nous allons construire un référencement et un catalogue produits spécifiquement pour l’e-commerce. Ce catalogue sera mis en ligne sur notre plate-forme nationale qui favorisera la visibilité de ce référencement lors de la recherche de produits sur Internet et renverra sur la liste des sites marchands des pharmacies Giropharm, le groupement n’ayant pas vocation à vendre en ligne. »

* www.candelens.fr et www.santessima.com

Le Collectif dicte ses conditions

Le Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine pose des conditions non négociables pour autoriser la vente de médicaments en libre accès par Internet : identification du site de l’officine via un numéro d’inscription à l’Ordre, informations sur les médicaments, services et prix pratiqués à l’officine identifiée, informations sur la législation liée à la vente de médicaments, en particulier, sur les doses d’exonération, prise de contact possible avec le pharmacien et… récupération de la commande à l’officine. Exit donc l’envoi postal ou une livraison par un prestataire de services.

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