Les puces - Le Moniteur des Pharmacies n° 2948 du 15/09/2012 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2948 du 15/09/2012
 

Comptoir

FICHE FORMATION

Auteur(s) : Sylviane Le Craz

Les puces imposent un suivi régulier du chien et du chat, particulièrement au printemps et à l’automne. 95 % des puces se trouvent dans l’environnement. Les lieux fréquentés par l’animal doivent donc également être traités.

Qu’est-ce que c’est ?

• Insectes bruns et aplatis de 2 à 4 mm, les puces sont des ectoparasites du chien et du chat se nourrissant de sang. Leurs piqûres sont à l’origine de papules prurigineuses au niveau abdominal, dorsolombaire et sur la face interne des cuisses.

• L’infestation par les puces est confirmée par la présence de leurs déjections, petits grains sombres en forme de virgule disséminés dans les poils de l’animal, qui deviennent rouges lorsqu’elles sont mouillées (test du « papier mouillé » : on brosse l’animal sur une feuille de papier, des grains sombres tombent sur la feuille que l’on mouille, ils deviennent alors rouges).

• Les larves présentes dans l’environnement se transforment ensuite en nymphes, formes de la puce qui peuvent résister dans l’environnement jusqu’à 6 mois (et même plus).

Quels sont les risques ?

• Les puces peuvent être responsables de la dermatite par allergie aux piqûres de puces (DAPP), une allergie à leur salive qui se manifeste par des lésions cutanées importantes même en présence de peu de puces : prurit intense, plaies susceptibles de se surinfecter, croûtes, dépilation surtout dans la région dorsolombaire. Lors de DAPP, il est important d’éliminer rapidement les puces (principes actifs permettant une élimination rapide).

• Les puces transmettent diverses maladies, notamment Dipylidium caninum, un des « ténias » du chien et du chat.

• En cas de forte infestation, l’homme peut être piqué et développer des vésicules rouges sur la peau (la puce ne reste pas sur l’homme).

Quelle forme privilégier ?

• Les shampooings et les poudres (poudre : application sur tout le corps, à rebrousse-poil, puis élimination de l’excédent) permettent d’éliminer rapidement les puces, à faible coût, mais sont difficiles à utiliser et dépourvus d’action préventive.

Les lotions-sprays et les spot-on ont une action rémanente (dépassant 8 semaines selon la molécule). Les spot-on sont plus faciles à utiliser (dépôt du contenu sur la peau de l’animal, en écartant bien les poils, dans un endroit inaccessible au léchage comme entre les omoplates) que les lotions-sprays (application sur tout le corps, à rebrousse-poil). Shampooings et lotions-sprays sont contre-indiqués en présence de lésions cutanées étendues.

• Les produits per os permettent notamment de traiter les animaux sur lesquels il est impossible d’appliquer de topiques. L’efficacité n’est pas compromise par les bains et shampooings.

• Les colliers ont une grande rémanence (plusieurs mois selon les marques), mais leur efficacité est variable.

Quel actif choisir ?

• Des insecticides qui tuent les puces adultes : fipronil (chien et chat dès leur naissance et femelle en gestation ou allaitante), perméthrine (action très rapide pour les chiens à risque de DAPP, toxique pour le chat), bioalléthrine (chien et chat ; action très rapide, notamment en cas de DAPP, mais faible rémanence), tétraméthrine (chien et chat ; faible rémanence), imidaclopride (chien et chat ; intéressant en cas de DAPP)… Attention car des résistances commencent à apparaître !

• Des régulateurs de croissance des insectes actifs sur les œufs et larves : pyriproxyfène, méthoprène, lufénuron.

EN PRATIQUE

• Pour confirmer l’infestation de puces, faire le test du « papier mouillé ».

• Poser quelques questions pour déterminer le choix du ou des produits : nombre d’animaux, grattage intensif, DAPP, traitements précédents âge, femelles en gestation ou allaitantes…

• Traiter tous les animaux avec un insecticide adulticide, y compris les chats, souvent très infestés malgré l’absence de signes cliniques.

• Traiter l’environnement avec un produit contenant un inhibiteur de croissance car les formes des puces présentes dans l’environnement sont insensibles aux produits adulticides et peuvent résister 6 mois.

• Mettre en place ensuite un traitement préventif :

– animal sujet au DAPP : principe actif adulticide d’action rapide avec une bonne rémanence associée à un régulateur de croissance (spray, spot-on) ;

– animal non sujet au DAPP : principe actif adulticide avec une bonne rémanence (spot-on, collier, forme orale, spray).

Sources : Michel Franc, « Les puces du chien et du chat », Insectes n° 143, 2006, pp. 11-13 ; www.theses.vet-alfort.fr, « Les puces », « Le traitement contre les puces », « L’allergie aux piqûres de puces », Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, unité de parasitologie-mycologie, maladies parasitaires et fongiques.

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