Les vertiges - Le Moniteur des Pharmacies n° 2929 du 14/04/2012 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2929 du 14/04/2012
 

Comptoir

FICHE FORMATION

Auteur(s) : Nathalie Belin

Le vertige vrai, symptôme invalidant et anxiogène, peut altérer la qualité de vie. Le traitement fait appel aussi bien aux antivertigineux qu’aux méthodes physiques ou à la rééducation.

Qu’est-ce qu’un vertige ?

Le vertige est un symptôme subjectif défini par une illusion de mouvement. Il résulte d’une anomalie de fonctionnement du système vestibulaire. Ce dysfonctionnement peut avoir une atteinte périphérique ou centrale. Dans ce dernier cas, des signes neurologiques sont présents : déficit sensitif et/ou moteur, ataxie (par exemple troubles de la marche ou de l’équilibre), hypotonie, dysarthrie (troubles de l’élocution), diplopie…, imposant une hospitalisation en urgence (suspicion de dissection artérielle ou d’accident vasculaire cérébelleux).

Quels sont les principaux vertiges ?

• Le vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB) représente un tiers des vertiges. Il peut avoir pour origine un traumatisme crânien, une neuronite vestibulaire, mais souvent aucune cause n’est retrouvée. Bénin, il est lié au déplacement d’otoconies (ou otolithes, petits cristaux de calcium constituants normaux de l’oreille interne) dans les canaux semi-circulaires de l’appareil vestibulaire. Les patients décrivent des vertiges brefs (quelques dizaines de secondes), fréquents (plusieurs fois par jour), déclenchés par des changements brusques de position de la tête.

• La névrite ou neuronite vestibulaire, autre cause de vertige, serait due à une infection virale ou bactérienne à l’origine d’une inflammation du nerf vestibulaire. Elle se manifeste par un grand vertige unique et prolongé, d’installation brutale, associé à des signes végétatifs intenses (nausées, vomissements, sueurs, pâleur, dyspnée, palpitations…). L’évolution est progressivement favorable en 8 à 15 jours.

• La maladie de Ménière, qui apparaît généralement à 40-60 ans, se manifeste par de grandes crises de vertiges (plusieurs heures) qui se répètent, associées à des signes otologiques se majorant avant chaque crise : acouphènes, sensation de plénitude de l’oreille d’un côté, surdité unilatérale fluctuante. Des signes neurovégétatifs (nausées, vomissements…) sont présents. Avec le temps, les crises de vertiges deviennent moins fréquentes mais la perte de l’audition s’aggrave et des troubles de l’équilibre peuvent survenir. La maladie est due à une augmentation de la pression dans l’oreille interne (excès d’endolymphe).

Quel est leur traitement ?

• VPPB : le traitement repose sur des manœuvres physiques libératoires (de Sémont ou d’Epley) réalisées par le médecin et visant à libérer le canal semi-circulaire des débris d’otoconies. Une ou deux manœuvres sont le plus souvent suffisantes. Elles sont suivies d’une sensation ébrieuse. Des séances de rééducation vestibulaire par un kinésithérapeute spécialisé peuvent compléter ces manœuvres.

• Névrite vestibulaire : l’intensité du vertige est telle qu’elle impose le repos au lit durant les premières 48 heures. Le traitement de la crise associe un antivertigineux (voir tableau), un sédatif (une benzodiazépine) et un antiémétique. Le lever du malade et la rééducation vestibulaire se font rapidement après 48 heures. Pratiquée par des kinésithérapeutes spécialisés, la rééducation vestibulaire fait appel à des exercices de désensibilisation aux mouvements rapides de la tête et d’équilibre qui aident à compenser les troubles. L’objectif est d’éviter des séquelles qui peuvent persister par insuffisance de compensation vestibulaire.

• Maladie de Ménière : le traitement de la crise est similaire. En traitement de fond, l’antivertigineux utilisé est généralement la bétahistine qui améliore la microcirculation de l’oreille interne. En cas d’échec, les diurétiques sont utilisés hors AMM puis la chirurgie est discutée.

EN PRATIQUE

• La trimétazidine (Vastarel…), le piracétam (Nootropyl…), l’extrait de Ginkgo biloba (Tanakan…) ne sont pas cités dans les recommandations.

• Dans la maladie de Ménière, les règles hygiénodiététiques visent à limiter la récidive des crises (restriction hydrosodée, suppression de la caféine, de l’alcool, du tabac, horaires de sommeil réguliers car stress et fatigue pourraient être des facteurs déclenchants.

Sources : A. Rivron, « Vertiges positionnels paroxystiques bénins », « La Revue du praticien-Médecine générale », t. 22, n° 796, 2008 ; « Vertiges positionnels », rapport de la Société française d’otorhinolaryngologie et de la chirurgie de la face et du cou, coordonné par J.-P. Sauvage, A. Chays et A. Gentine (2007) ; « Vertiges chez l’adulte : stratégies diagnostiques, place de la rééducation vestibulaire », ANAES 1997.

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