Urgence : les idées reçues - Le Moniteur des Pharmacies n° 2928 du 07/04/2012 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2928 du 07/04/2012
 
DIMANCHE 25 MARS (16 H–17 H 15)
FORMATEURS DE SANTÉ ASSOCIÉS, JEAN OCCULTI, PHARMACIEN D’OFFICINE, JEAN-MARC AGOSTINUCCI ET PHILIPPE BERTRAND, PRATICIENS HOSPITALIERS AU SAMU 93, AUTEURS DU LIVRE « URGENCES PÉDIATRIQUES À L’OFFICINE », ÉD. PRO-OFFICINA, WOLTERS KLUWER

Formation

PHARMAGORA 2012

Auteur(s) : Carole Fusi

Les idées reçues concernant les gestes d’urgence sont nombreuses et peuvent parfois s’avérer dangereuses. Souvent entretenues par certaines séries télévisées, elles concernent aussi bien les patients que les professionnels de santé. Voici cinq idées reçues parmi les plus communément véhiculées.

Vrai ou faux ?

1) Il ne faut pas retirer le casque intégral d’un motard accidenté et inconscient.

2) En cas de crise d’épilepsie, il faut mettre un objet entre les dents de la personne pour éviter qu’elle avale sa langue.

3) Un patient qui fait une fausse-route et tousse peut être aidé par l’administration de claques dans le dos.

4) En cas d’ingestion accidentelle d’un produit ménager, il faut faire vomir le patient le plus rapidement possible.

5) On peut soulager le patient en lui administrant un pansement gastrique.

Réponses : Toutes ces affirmations sont fausses !

1 : il faut retirer le casque lorsque la victime est inconsciente pour voir si la personne respire.

2 : il est impossible d’avaler sa langue ! De plus, l’objet risque d’abîmer voire de casser les dents du patient et être avalé. Il faut glisser un vêtement sous la tête du patient et ne pas tenter de le maîtriser (risque de traumatismes, de déchirements musculaires).

3 : ce geste est dangereux chez un patient qui tousse et donc respire et n’est pas plus efficace que la toux spontanée.

4 : un second passage du produit pourrait aggraver une brûlure s’il s’agit d’un caustique. S’il s’agit d’un produit moussant, la mousse risquerait de passer dans les poumons.

5 : le pansement gastrique engendre une perte de temps dans la prise en charge du patient car le médecin devra l’évacuer pour accéder au contenu ingéré accidentellement.

LE CAS : Philippe est amené à l’officine par son voisin. Il s’est ouvert le doigt en sculptant du bois et saigne beaucoup. D’après son voisin, il refuse d’aller aux urgences.

Comment réagissez-vous ?

1) Vous pratiquez un point de compression et posez des Steri-Strip pour lui éviter de consulter un médecin.

2) Vous mettez de la glace sur la plaie. La vasoconstriction arrêtera le saignement et le patient pourra rentrer chez lui avec un pansement.

3) Vous appuyez sur la plaie avec une protection puis relayez par un tampon compressif. Si besoin, vous posez un garrot avec un lien large.

Réponses : 3. Il ne faut pas pratiquer de point de compression ou faire un garrot à l’aide d’un lacet. Il faut allonger le patient et le couvrir. Un relais médical est indispensable. Appeler le SAMU une fois les gestes d’urgence réalisés. La pose de Steri-Strip est un acte médical ou infirmier et le pharmacien ne peut pas le pratiquer.

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